Immune . Press
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Not Until Morning
Eglantine Records . 2008














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Sound Inside
Stilll . 2006














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Magic, revue pop moderne
A l’image de deux derniers albums de Talk Talk et de la musique de Mark Hollis – pour lesquels Immune affiche volontiers son admiration -, c’est en jouant sur les suspensions, les intervalles, les étirements et les silences que le quatuor français, en prenant des chemins de traverse, se faufile doucement entre le jazz (époque birth of cool), le post-rock, l’ambient et le pointillisme électronique de Hood. A chaque nouvelle écoute, des arrangements mouvants et fluctuants dévoilent de nouvelles complexités ou audaces ainsi que des instruments qui nous avaient complètement échappé les premières fois (un saxophone, un violoncelle, une flûte, un mellotron). Le timbre, le phrasé particulier (on pense parfois à Chris Connelly) et le somnambulisme du chant de Gary Soubrier, qu’il faut apprivoiser, le rendent ensuite plus familier, proche et apaisant. Eloge de la lenteur sur fond de velours noir et tapis de basses moelleuses, Not Until Morning est l’un de ces disques qui ne souffrira pas un rapide survol en diagonale. Avant de pouvoir l’apprécier à sa juste valeur (et tempo), il faut d’abord avoir considérablement ralenti son rythme cardiaque, puis accepter de prendre le temps d’en explorer les détails. Encore plus efficace au cœur de la nuit, la résonance profonde de ces mélodies mélancoliques et dérivantes vous embarquera alors vers les limbes oniriques et ouatées, un espace propice à la réflexion où, depuis belle lurette, tous les grands planeurs et esthètes mangeurs d’opium se donnent rendez-vous pour pratiquer la voluptueuse philosophie d’après minuit…
°°°°°°
Marc Gourdon

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Onda Rock
Sono trascorsi poco più di due anni da quando “Sound Inside” contribuì alla (purtroppo soltanto parziale) emersione dal sottobosco indipendente francese del quartetto che va sotto il nome di Immune.
Fedele alla fisionomia minimale di quel lavoro, la band originaria di Lione ritorna adesso con un seguito che anzi ne enfatizza i tratti più scarni, accentuandone, se possibile, anche l’autonomia realizzativa, se è vero che per il nuovo disco la band ha scelto la piccola ma attenta Eglantine Records, etichetta finora attiva in prevalenza in ambito elettronico.

Sembra quasi che gli Immune siano incuranti degli aspetti commerciali e promozionali delle loro opere allo stesso modo in cui lo sono di impostazioni artistiche estranee ad un’urgenza espressiva ancora una volta incentrata su soffuse lentezze e sfumature chiaroscurali, senz’altro debitrici di certe delicatezze post-rock, ma anche di una serie di varie, possibili influenze che vanno dalle dilatazioni slow-core a manipolazioni sonore echeggianti la Bristol dei vari Crescent, Third Eye Foundation, Movietone.
Rispetto agli esordi e al lavoro precedente, “Not Until Morning” abbandona quasi del tutto le residue tracce elettroniche e con esse pure certe costruzioni maggiormente aderenti al post-rock, in favore di un approccio ancora più compassato, di malinconico straniamento, ora dolcemente disperso in atmosfere sognanti, ora avviluppato in torsioni claustrofobiche.

In coerenza con il suo titolo, l’album presenta una linea guida di affascinante e ricercata indefinitezza, intesa a cogliere le impercettibili trasformazioni di istantanee paesaggistiche solo parzialmente a fuoco, tra oscurità e chiarore. Così, la musica degli Immune, rielaborati e restituiti secondo una forma personale i suoi tanti possibili accostamenti (dai Talk Talk ai Bark Psychosis), si colloca adesso con una certa decisione su una linea di inquiete modulazioni melodiche, frammiste a ritmiche ovattate ed oblique schegge acustiche, non troppo distante dalle sonorità degli Hood e di band quali Epic45 e July Skies.
Le otto composizioni comprese in “Not Until Morning” passano in rassegna diverse modalità di esplicazione di sonorità quasi sempre intime e notturne, puntellate da scarni battiti o maggiormente definite a delineare vere e proprie canzoni (come le ottime “Slow Backwards” e “When We Faint”), costellate da lentezze ipnotiche e ammalianti iterazioni di suoni ma allo stesso tempo solcate da field recordings, ritmiche più definite e coronate da melodie elettroacustiche e dal cantato di Gary Soubrier, che in questi casi abbandona l’abituale ma pur efficace tono biascicato.

È dalla continua sovrapposizione di elementi che l’album trae la sua forza espressiva, creando piani sonori perennemente in bilico, eppure tanto ben equilibrati da non creare cesure tra morbidezze acustiche e sofferte sospensioni elettriche, tra archi spettrali ed eterei crescendo, tra aperture armoniche e persistenze ambientali o lievemente distorsive.
Proprio in ragione della sua eterogeneità, “Not Until Morning” è un album che rivela il meglio attraverso la continua scomposizione e ricomposizione del proprio paradigma musicale, nella cui stessa assenza di definizione risiede uno dei suoi tanti aspetti salienti, da cogliere con gradualità, concentrazione e disponibilità all’ascolto. Sì, perché se un appunto si può fare a questo lavoro è proprio quello delle sue non eccelse doti “comunicative”, visto che, tranne forse la splendida e hood-iana “When We Faint”, nessuno dei brani riesce ad imporsi subito all’attenzione, stagliandosi al di sopra di una media qualitativa comunque sempre di tutto rispetto.
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Indierockopera.com
Petite découverte de cet été (encore me direz-vous!..Mais heureusement!)...
Ils sont quatre français, se cachent derrière "Immune" et avaient déjà sorti "Sound Inside", orienté electro pop, en 2006.
"Not until morning" signe leur retour, sous le label Eglantine records, avec un album qui mêle idéalement la musique électronique à une musique plus acoustique et minutieuse à l'aide de piano effleuré, batterie timide, violoncelles et guitares acoustiques charmeuses, le tout savemment arrangé.
Le disque dégage une émotion forte et délicate, dès l'introduction "Hello" jouée à fleur de peau.
L'invitation à l'aventure intérieure est lancée; se mèlent ainsi à cet univers intimiste mélancolie, fragilité, émotions très fortes et une certaine sérénité.
Un disque qui repose, procure une sensation de chaleur et de calme profond par le biais d'une musique feutrée et précieuse.
Ca fait du bien, tout simplement.
Le disque est en écoute intégrale sur leur site.
A noter également qu'une version remixée de l album sera prochainement téléchargeable gratuitement sur le site du label.

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Poprevuexpress
Tout doucement, sans faire de vagues, Immune avance et nous régale de sa tranquillité, de ses sonorités de velours, de son élégance. Immune imprime des ambiances feutrées et mélancoliques, superbes et nocturnes comme un Chet Baker sans drogue (on l'espère) ni trompette ou un Mark Hollis redevenu vivant.
Avec ce nouvel album (après le remarquable "Sound inside" en 2006) qui lorgne vers le jazz autant que vers le post-pop/rock, le groupe atteint une nouvelle dimension, marque un peu plus sa personnalité dans le genre et surtout nous invite à une virée nocturne que l’oiseau de nuit parisien Christophe ne pourrait pas refuser.
[9/10]
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La MagicBox
Après Sound inside, les Lyonnais d’Immune reviennent pour un album défiant les superlatifs. On s’en amuserait presque (non pas que cet soit amusant, bien au contraire) d’utiliser le mot « superlatif » pour un album tout en retenue, en creux, en émotion rentrée…Mais comme le dit la formule, Less is More et ce nouvel opus des aventures discographiques de ces neurasthéniques d’Immune est un trésor d’une émotion qu’il faudra aller chercher au-delà des apparences. L’album est lent, froid, il joue sur des répétitions sonores avec des delays devenant des tapis duveteux…mais à l’instar de la voix se déployant dès le deuxième Slow backwards (comme un Thom Yorke devenant presque soul), la beauté est là, à portée de doigts. Que dire de la beauté des sons en soi, desguitares acoustiques qui tissent une toile accueillante et reposante, de cette persistante sonore qui vous entoure et vous cajole.
Au final, la palette est plus chaude que prévue et la quiétude l’emporte sur l’effroi. Le groupe a décidé de dégraisser un peu plus sa musique, n’ayant recours à l’électronique que comme des textures à la dérive. Cet album marque un retour à l’acoustique comme Mark Hollis l’avait fait en son temps, tout en continuant à évoquer Hood (première période). Not until morning est une œuvre éminemment atmosphérique, mais qui arrive même à insuffler un souffle de romantisme noir à travers les mailles de son filet (When we faint ferait fondre un bloc de pierre). Personne n’est immunisé contre la beauté et Immune nous le prouve une nouvelle fois. Prêt à tomber malade ?
9/10
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Musique-chroniques

Deuxième album des lyonnais de Immune après l'electro-pop Sound Inside, ce nouveau volet ouvre grand les portes d'une pop plus acoustique et mélancolique. D'entrée de jeu de grands noms nous sont évoqués à l'écoute pastorale de Not Until Morning. Hood est peut-être la plus directe de part ces effleurement de batteries et cette voix mélancolique un peu feutrée, on pourrait également penser à un The Notwist en une imaginaire version unplugged. On concèdera également une part non négligeable à l'influence de Talk Talk, criante notamment sur un titre tel que "Recorded Home" tout droit sorti d'un Laughing Stock. Et puis, comment ne pas évoquer avec plaisir les œuvres d'Arab Strap, la douceur de Raphelson ("Wakening of a Former Land") ou encore l'acoustique des Tindersticks ("When We Faint").
Tout cela pour tenter d'expliquer qu'avec toutes ces références, Immune est déjà à l'abri de toute médiocrité; reste qu'il fallait transformer l'essai et ne pas se contenter de copier. Le groupe s'en sort avec classe, le fait d'avoir quasiment éliminé toute trace d'électronique rend ce disque chaud et profond. La guitare sèche voltige, le piano assoit les arrangements, la batterie se joue aux balais et la basse qui tourne comme au ralenti sur elle-même pour nous rappeler combien sa métronomie nous est vitale. Not Until Morning est une œuvre fine qui tisse sa toile gentiment dans notre inconscient pour délivrer, au fur et à mesure des écoutes, toute sa splendeur et son émotion.

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Liability

Quand un groupe se réclame de Robert Wyatt, Tindersticks, Hood et Talk Talk, il a de quoi retenir l'attention. Quelque temps auparavant, sur ce même site, Immune était placé aux côtés d'Arab Strap, Sigur Rós et Jeff Buckley. Autant de comparaisons qui peuvent situer la formation lyonnaise mais aussi semer le doute chez l'auditeur. Immune vaut-il vraiment le détour ? Sound Inside avait déjà donné une réponse mais n'avait pas tout à fait dissipé toutes les interrogations. Not Until Morning devrait, ainsi, permettre aux indécis de se décider. En fait, Immune reprend les choses là où ils les avaient laissées il y a deux ans. On retrouve ces ambiances langoureuses et fragiles, teintées de colorations très hivernales. Pas de grandiloquence ici, pas de surdosages ou d'exagérations grotesques. Immune fait dans l'intime, le voyage intérieur, l'introspection la plus pure. L'effort de concentration est alors de rigueur sous peine de voir se refermer les portes de leur univers où la subtilité et la recherche de l'intonation juste sont un sacerdoce. Immune fait figure d'équilibriste, plaçant un savoir-faire qui peut s'écrouler comme un château de cartes s'il dévie dans ses intentions. Ce qui ne veut pas dire que le groupe n'a pas de marge de manœuvre. Au contraire, Immune s'applique à varier ses effets mais toujours en suivant une idée fixe, celle de rester eux-mêmes.
De cette musique quelque peu planante et hors du temps, on retiendra cette chose : Immune a bien mérité de ses illustres modèles. Le groupe peut jouer d'égal à égal sans oser craindre le ridicule ou les moqueries. Si la formation est relativement discrète sur scène, ses disques n'en demeurent pas moins des œuvres à déguster minutieusement, précautionneusement. On pourrait alors les rapprocher sans peine de groupes comme Cyann & Ben ou Astrid pour cette capacité à s'élever et créer une musique qui ne touche que rarement le sol. Ce deuxième album fait donc plus que confirmer les bonnes impressions laissées par Sound Inside. Immune s'affirme de plus en plus, gagnant ses galons avec une musique qui convainc autant qu'elle touche. “Essentiel !” affirme le petit sticker fourni avec le cd promo. Pour une fois qu'on exagère pas les choses, il sera difficile de contester ce statut à Immune. Les Lyonnais ne font sans doute pas beaucoup de bruit mais Not Until Morning est suffisamment éloquent pour que sa simple écoute nous fasse admettre l'évidence.
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Norman Records
This record left our Phil feeling happy.
Onto another of my favourite albums of the week. It's also a French artist and this lot are called Immune and here's their new album called 'Not Until Morning'. In a nutshell this is just like Hood and Talk Talk... in fact if you wanted to imagine what Hood and Talk Talk would sound like it would sound exactly like this bar the vocals. Shuffling jazzy drums, introspective vocals, beautiful piano, gorgeous interspersed guitars all spaced out beautifully giving the song time to breathe... that's just the first track. The rest of the album follows a similar path. I'm reminded at times by another French band called Bed who do the Talk Talk tremendously well but this is more like Hood than them. It's a very delicate album which is bursting with feeling and emotion. I've just given my daughter pineapple for the first time (I'm feeding her while doing this....) and she's looked at me like I'm a complete wanker. Hey ho... I love the guitars in this... track 4 really does it for me (I have no track listing here but the guitars in it are everything I like about this sort of music...) In a word.... Hood but done so very very well, you won't mind I reckon. I think its well good.
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the pessac awards

IMMUNE [I'mju:n] adj (med) immunisé (gen) à l'abri, protégé (2006): se dit d'un lieu protégé, loin des fracas des productions actuelles, où les sentiments peuvent s'exprimer. Se dit d'une complainte nonchalante où les solitudes peuvent s'étoffer, croître, se délier. Se dit d'un slowcore où des drones lointains sont caressés par les cordes et les vents comme une complainte langoureuse, d'une basse obsessionnelle, d'un balai faisant entrer le jazz par les fenêtres (voir HOOD, post-rock). Se dit enfin d'une voix aussi profonde qu'apeurée, venant déposer ses larmes à la manière d'un Stuart Staples incertain. Se conjugue au passé: "Deuxième opus lyonnais de ce théatre poussiéreux où les marionnettes nous racontent une histoire ancienne, faisant vibrer les cordes de nostalgies oubliées, du temps où nous n'avions pas encore besoin de nous protéger...de nous même"

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Octopus

La vie discographique des Lyonnais d’Immune débute en 2006, époque de leur premier opus Sound Inside, dont le tempérament électropop avait trouvé refuge sur le label bruxellois Stilll. Deux titres de l’OL plus tard, le groupe change de crèmerie (la structure valenciennoise Eglantine prenant le relais) et de style, d’une langueur vaporeuse aux relents ambient marqués, quelque part à la croisée des chemins de Talk Talk période Spirit of Eden et de Brian Eno façon Music for Airports. Nous y retrouvons aussi des éléments de jazz fusion, à l’image de la conclusion de l’introductif "Lie Awake". C’est toutefois un sentiment de spleen – faut consulter, les amis, d’urgence – très tindersticksien qui diffuse ses effets déprimants tout au long des huit (longues) plages de Not Until Morning, quitte à laisser l’auditeur en panne au bord d’une route fréquentée par tous les suicidaires du monde. Car là est le point faible de l’album, dont la sincère tristesse tend à se complaire dans une spirale vers le néant qui ne donne guère envie de tendre la main.

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etherreal

Après un premier album sur le label belge Stilll, voici le retour du quatuor lyonnais, toujours sur un label nordique puisque c’est chez Eglantine qu’ils signent ce deuxième album.
Si Sound Inside, le premier album intégrait et jouait avec l’électronique, ce deuxième album privilégie l’acoustique, simple, épurée, principalement échafaudée autour d’une guitare et d’une voix, oscillant au grès des morceaux quelque part entre folk et slow-core, avec à chaque fois un petit quelque chose qui donne un charme particulier à ces compositions. Ainsi les balais qui frôlent la batterie sur Lie Awake apportent une touche légèrement jazzy à ce premier titre doux et délicat tandis que c’est la clarté, l’épure de Slow Backwards qui se fait marquante. Si une batterie nette et délicate donne le tempo, si quelques grincements d’archet et de doigts sur les cordes remplissent l’espace sonore dans la deuxième partie de ce morceau, on se dit que cette mélodie de guitare inspirée et cette voix empreinte d’une certaine mélancolie auraient suffit à exprimer l’ensemble des émotions qui peuvent habiter ce titre.
Après ces deux premieres compositions, on percevra le reste de l’album d’une manière un peu différente. En effet, les textes interprétés par deux membres du groupe, des voix travaillées de différentes manières, donnent une perception différente de ces morceaux. D’une part des chansons avec une voix très feutrée, cachée même derrière quelques effets comme sur Hello, haut perché, pouvant faire penser à Sigur Ros. D’un autre côté, et comme c’est le cas sur Slow Backwards, un son plus clair, des intonations plus variées (Misplaced), un timbre qui rappelle les Tindersticks, mais dans les deux cas c’est douceur et fragilité qui sont à l’honneur.
Au niveau de l’instrumentation, guitare acoustique bien sûr, batterie délicate et légère, un piano assez régulièrement, un accompagnement d’orgue, particulièrement linéaire sur Hello, un e-bow pour de superbes nappes de guitare (Recorded Home), mais aussi quelques expérimentations comme ces textures crachotantes (When We Faint), larsens (Slightly Upon My Arm), ou encore ces percussions improvisées sur Misplaced. En fin d’album le ton monte un peu, que ce soit à la manière d’un post-rock avec nappes de guitares subtilement saturées (Hello), ou en introduisant une bonne dose de chaos au sein de la rythmique de Recorded Home.
Comme leur musique, lentement, avec précision, Immune pose ses briques. Une composition d’horloger, une interprétation d’orfèvre, des artistes méticuleux, un album soigné.
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Rock My Days

IMMUNE baptise son album “Not Until Morning” (Eglantine Records/COD&S), un album de l’aube, donc, fait de quelques notes et d’impressions de peu : petits bruits vagues au sortir du sommeil, l’étrange flottement post-nuit blanche et une sorte d’étourdissement. Post-rock d’ambiance, chanté parfois doucement, pour une musique lente, semi consciente et en longues plages idéalement soporifiques pour ceux qui cherchent le repos ou insensiblement stimulantes pour les adeptes des réveils cotonneux.
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A Découvrir Absolument

Il y a plus de quinze ans, Mark hollis, faisait pousser des arbres aux fruits étranges, laissant l’imaginaire faire sa mue autour d’un noyau. On attendait depuis longtemps des pousses venant de cette culture. Il y a Bed, pour le plus proche de nous, il y aura Immune pour l’actualité. Après pas mal de démos et un premier album réussi, les lyonnais nous reviennent avec un album nourri de ces fruits offerts, mais jamais gouttés. « No until morning » c’est le bruit de la poussée d’une plante, son déploiement et sa floraison. Sur ce nouvel album les mots n’ont pas la part belle, ils sont l’ornement, laissant à dire plus qu’ils discourussent. C’est par le chant qu’une teinte recouvrira les feuillages, une teinte sépia. La voix de Gary pourrait sortir d’un film de Murnau, si la filmographie du maitre n’était pas muette. D’un autre âge, d’un autre temps, le futur ayant trouvé ici la clef des abysses, « not until morning » laisse une brume éviter la contemplation, pour une écoute dynamique et perplexe de ces morceaux où l’acoustique se laisse prendre au jeux de la dérivation. La structure de ces chansons n’est pas en admiration d’elle même comme dans pas mal de production aventureuse, ici le beau est recherché, l’harmonie comme réclamée. Un pas de géant avec la souplesse d’une plume. Magnifique.

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Pop-rock.com

Le premier album d’Immune, Sound inside, est l’un des rares disques sur lequel notre ancien chroniqueur Albin Wagener et moi étions tombés d’accord (il y en avait sûrement d’autres, mais ils étaient difficiles à identifier). Il y avait définitivement quelque chose d’envoûtant chez ce jeune groupe électro-pop pour projeter les plus difficiles en apesanteur. L’annonce d’un radical changement d’orientation, expurgeant tout le caractère électro de leur musique avait de quoi susciter une certaine attente vis-à-vis du groupe. Je ne sais pas ce qu’en penserait Albin aujourd’hui, mais moi, je plussoie vigoureusement.

En fait, on retrouve toujours cette mélancolie et cette lancinance qui caractérisaient le premier effort des Lyonnais, mais il est néanmoins difficile de rattacher ce disque à Sound inside. La disparition de la composante électro de la musique y est effectivement pour beaucoup, mais ce n’est pas tout. Parlera-t-on d’un gain de maturité ou de prétention mal placée ? Toujours est-il que la facette pop de la musique du duo a aussi été taillée à coup de hache pour glisser vers des sonorités toujours plus ambiantes, quasi expérimentales. L’ouverture du disque, Lie awake, est révélatrice de cette nouvelle orientation et en déroutera plus d’un. Elle en lassera peut-être aussi certains en attente d’accroche facile et instinctive, car il ne faudra pas compter sur cet album pour nous pourvoir en mélodies à siffloter en attendant le train et on cherchera en vain un équivalent à Headfirst.

Il ne faut toutefois pas comprendre que cet album est hermétique et s’écoute davantage avec la tête qu’avec les tripes. Car une fois plongé dans ces mélopées cotonneuses, il est difficile de s’extraire de la rythmique hypnotique de Slow backwards, et ce Not until morning contient également ses morceaux incontournables : le léthargique Hello et l’envoûtant When we faint porté par des arpèges irrésistibles.

Quelque part entre Talk talk et Air (époque Virgin suicide), chaperonné par Sigur Ròs, Immune a trouvé la recette pour composer ses mélodies brumeuses et les saupoudrer d’un chant las et voilé. On exprimera juste un petit regret au niveau de la production qui, si elle permet de ressentir l’intimisme des chansons (on ne résiste pas à ces doigts qui glissent sur les cordes, à ce petit grain qui accompagne le chant), fait perdre un chouia en terme de limpidité et de clarté du son.

Quoiqu’il en soit, qu’ils aient défini un nouveau son qu’ils comptent continuer d’explorer par la suite, ou qu’on ait eu affaire ici qu’à une escapade avant un retour vers des contrées plus accessibles, les p’tits gars d’Immune viennent de passer avec brio le cap du deuxième album, n’hésitant pas, déjà, à remettre en question les fondements mêmes de leur musique.
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Benzine / Onde Fixe
Sans crier gare, doucement et presque insidieusement, Immune avait en 2006 infiltré mon quotidien avec Sound inside, un album remarquable de délicatesse et de sincérité, dont les qualités intrinsèques s'étaient dévoilées par petites touches successives.
Comme souvent, consécutivement à un choc musical intime, c'est avec une impatience mêlée d'appréhension que l'on se plonge dans le redouté successeur.
Not until morning, bien que subtilement différent de son prédécesseur, de part le léger retrait des éléments électroniques (les programmations ont notamment cédé un peu de place à une batterie feutrée et câlinée par les balais), ne déçoit ni ne déroute. Pas du genre tape à l'oeil, Not until morning agit pernicieusement tel un poison lent, à l'instar de ce Lie awake inaugural, tapi dans les brumes toxiques et déviantes du trop discret Greg Weeks, ou Wakening of a former land, vénéneux comme du Crescent, mais dans un registre moins poussiéreux et plus appliqué.
D'une manière générale, les ancêtres qui ont marqué le parcours musical et personnel du quatuor, et qui transparaissent le plus ici sont Hood, période Rustic houses, follorn valleys, pour les climats automnaux et mélancoliques développés ; mais aussi le microcosme Talk Talk / Mark Hollis, pour cette culture du minimalisme élégant et calculé.
Boucles de guitare, piano, orgue, violoncelle, batterie fildefériste et petits traitements déviants dialoguent avec une retenue exemplaire, faisant encore un bel éloge du raffinement, de la sensibilité et du recueillement.
(9.0)

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Longueur d'Ondes n°45
Nouveau disque des Lyonnais, encore un ouvrage fait pour bouleverser. Sur un tapis sonore pluvieux et gris, une instrumentation acoustique se déploie lentement, la voix cotonneuse ajoute encore plus au sentiment de spleen omniprésent. Un beau travail sur les textures avec un dépouillement mesuré au millimètre et qui atteint le but escompté.
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Pinkushion

Retour majestueux du groupe lyonnais avec un album organique et fantasmagorique. Un rêve éveillé, ni plus, ni moins.

Souvenez-vous. Il y a quelques temps, nous nous épanchions sur Sound Inside, un album sombre et magnifique, alliant l’électronique la plus raffinée à l’acoustique d’une forêt à la tombée de la nuit, après un jour d’orage. Immune avait alors frappé un grand coup, si ce n’est sur le plan commercial du moins musical, tant nous étions peu habitués à une telle musique dans notre beau pays. Nous pensions ces sonorités irréelles uniquement possibles chez Mark Hollis ou Hood et voilà que Gary Soubrier et ses comparses posaient délicatement sur notre paillasson le fruit de leur imagination, un disque proprement insensé. Pour autant, si nous n’avions jamais perdu de vue Immune, nous commencions sérieusement à nous inquiéter. D’abord, les tracas de label les empêchaient d’évoluer sereinement. Pire, un disque solo de Jean-Sébastien Nouveau, le terrifiant et néanmoins envoûtant Recorded Home, nous laissait penser que le groupe partait en déliquescence mentale. Mais c’était sans compter sur sa capacité à marier les genres, à alterner les plaisirs, et surtout à persévérer dans sa recherche formelle d’une musique à la fois intangible et pourtant tellement intime.

Not Until Morning, deuxième volet d’une aventure que l’on sait maintenant plus que prometteuse, démontre combien les lyonnais sont maîtres dans la transcription musicale d’une anoxie paradoxalement vitale. Musique de l’aube, bande son de l’avant-naissance (du jour, de l’Homme), l’album déroule ses arpèges de guitares sans provoquer le moindre souffle. Chaque note, chaque accord, chaque syllabe chantée prend doucement possession de l’atmosphère et se substitue à l’air ambiant, pas à pas, seconde après seconde.
Dès “Lie Awake”, son entrelacs de voix, son frottement subliminal et sa basse sinueuse, on est happés par une force invisible et irrésistible. Et les quelques percées du saxophone au loin finissent de nous hypnotiser. Captif, on ne ressortira pas de Not Until Morning avant d’avoir entendu tout ce qu’il a à nous dévoiler. Cette entrée en matière magistrale n’est que prémices tant ce qui suit glisse sans effort, pour peu que l’on accepte un voyage dans une dimension encore inconnue des scientifiques.

La grande réussite d’Immune est pourtant basée sur une idée simple : troquer l’électronique pour l’organique. Si les claviers n’ont pas été complètement abandonnés, la part belle est offerte à la six-cordes, la batterie, le piano et surtout la basse qui joue ici un rôle essentiel. Une basse qui ne fléchit pas, qui en impose. Mais qui ne s’impose pas pour autant, préférant offrir un écrin précieux et cotonneux aux mélodies délicates qui enchantent littéralement les huit titres de Not Until Morning. L’écriture a gagné en profondeur, rognant pas à pas la place de l’ambiance. Mélodies ruisselantes sur harmonies vaporeuses. Le fond et la forme. En atteste la grande pièce de ce deuxième effort qu’est “Hello”, avec son orgue martial, sa batterie métronomique, son piano en apnée et son chant absent, un titre qui extirpe Arab Strap du marécage Philophobia pour lui offrir un voyage en pleine lumière - on n’exagère pas en décrétant que “Hello” est une merveille.

L’autre grande avancée du combo est à chercher du côté de la production, majestueuse et évanescente, maîtrisée jusqu’au moindre détail. Avec le recul on peut s’autoriser la confidence : Sound Inside était un peu empêtré dans une production trop lo-fi pour son ambition (pas réellement un choix artistique, assurément). Et derrière un premier abord glacial, par la grâce de cette production, son successeur désinhibe complètement l’auditeur dont le seul rôle à jouer est celui de l’hôte, invité qu’il est à se noyer dans ce méandre de sensations à la fois inconnues et familières. Un bien-être évident dont on ne connaît ni l’origine ni la nature. Ce dont on se moque finalement.

En se donnant des moyens qui l’affranchit des contraintes du post-amateurisme, en tissant patiemment une œuvre profonde et intelligente, et en mariant la réflexion artistique à l’émotion pure, Immune s’inscrit durablement dans la lignée des compositeurs sur lesquels il faudra désormais compter. Not Until Morning est un album qu’il faut prendre la peine de découvrir. Un beau et grand disque.
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POPnews
Amateurs inconditionnels de trémoussements endiablés, ce disque n'est, a priori, pas des plus appropriés, sauf si, sous l'effet de la sagesse qui s'immisce subrepticement avec l'âge, vous aspirez de plus en plus à une certaine tranquillité, auquel cas "Not Until Morning" pourrait bien être le remède immunisant par excellence. De même, si l'insomnie vous tarabuste inlassablement "Until (the) Morning", ce second album des Lyonnais vous ouvrira tout grand la route du pays des rêves. Croyez-moi sur parole, j'en ai moi-même fait l'expérience à plusieurs reprises. Mais qu'il n'y ait pas de malentendu, mon propos n'a rien de péjoratif (d'ailleurs, je n'ai pas dit que j'en avais fait les frais, mais l'expérience), Immune fait partie de ces groupes à la vertu soporifique qui, à travers leur musique, parviennent à plonger l'auditeur au plus profond de lui-même, et c'est franchement très bien, parce que, contrairement à ce que proposent certains Islandais, par exemple, ici, quiétude n'est synonyme ni d'ennui, ni d'affres itératives et lancinantes. Et quand vient l'épilogue, on ne soupire pas de soulagement mais, au contraire, on s'efforce, dans un mouvement demi-comateux, de retrouver le bouton play, en espérant recoller à la pensée dans laquelle on était en train de se perdre. En compagnie d'Immune, on nage en plein coton et c'est follement agréable. A l'image de la pochette, il est indéniable que le paysage que nous dépeint le quatuor est ostensiblement nébuleux mais, en dépit des apparences, je ne parviens pas à classer leur musique au rayon "dépressifs". Leur son est amollissant, certes, mais jamais cafardeux. On est dans l'ambient mais pas seulement ; la formation va beaucoup plus loin et pratique une electo-pop subtile aux lignes mélodiques légères et enivrantes. Il suffit d'écouter le sublime "When We Faint" pour être définitivement séduit. J'ai même retrouvé, dans certains morceaux, un univers proche des Girls In Hawaii ("Hello"). Avec ses huit pépites d'en moyenne six minutes, le groupe installe un microcosme imprégné de mélancolie, au sein duquel règne une atmosphère emplie de grâce et d'harmonie. S'y côtoient, violoncelle, guitares, piano, basse, orgue, percussions aux balais, samples, programmation… et par-dessus tout, il y a cette voix, celle de Gary Soubrier, chaude, vibrante et apaisante, sorte de guide à l'introspection qui vous aidera à vous égarer pour ne finalement que mieux vous retrouver. Amateurs d'aventures intérieures, ce disque est pour vous.
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Disagreement
Three years ago, Immune convinced me with their back then electro-acoustic music that emphasised the power of silence. Since then, they released some stuff (first album, EP, compilation contributions) that I missed, so that their second full length CD Not Until Morning came quite as a surprise. The electronic elements have all but gone, they keyboards are used as regular instruments, providing a warm sound that encompasses the acoustic instruments. In that respect, Immune are following the development of Talk Talk who also had quite modest beginnings and then turned out to become music pioneers with their last two albums… let’s just hope that Immune will not come to an end so quickly. Another influence seems to be Robert Wyatt, especially his groundbreaking Rock Bottom from 1974, which uses a similar array of sounds.
At eight songs in three quarters of an hour, Immune take their time to develop their compositions. The music is evocative, quiet and even vaguely sedative. The vocals show a lot of parallels to Mark Hollis, but considering that he’s retired for ten years now, the world might just be ready for another person with a voice like that. Of course the production is not as clear and as transparent as on the late Talk Talk albums, but then Immune certainly only had a fraction of that budget.
From a stylistic approach, Not Until Morning is not really an original album. But form and content make up for that, as the Frenchmen prove that they are far better at this than the constantly overrated Radiohead or the effeminate Sigur Ros, for instance, and that they really know what they are doing, combining acoustic string instruments with warm electronic piano sounds that make the summery temperatures outside shiver. Not Until Morning is an excellent example about how to play quiet post-rock music without ever sounding derivative.
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Le Progrès
Tiens ? Radiohead et les Tindersticks auraient-ils décidé de faire cause commune sous le nom d’Immune ?» Et non. Immune est un quatuor lyonnais déjà distingué pour un hypnotique « Sound inside » il y a deux ans.
Plus organique, plus boisé mais toujours aussi fin, « Not until morning » distille ses ambiances de brume sur de longues plages mélancoliques où viennent se perdre voix blanche, nappes de claviers et cordes effleurées. Comme une aurore bleuté au petit matin breton. Le genre de climat qui finit par vous imprégner jusqu’à l’os.
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Avantfolk
Nota: 8.5/10
Por Mikel M. Sanz
Si ‘Sound Inside’ (Stilll, 2006) era su ‘Cold House’ particular, este ‘Not Until Morning’ es definitivamente su ‘The Cycle Of Days And Seasons’. Porque, como el cuarteto francés ha dejado claro, en su segundo trabajo han querido apartar la electrónica que colmaba de belleza el que para nosotros fue el séptimo mejor disco de su añada, entregándose a una duermevela de sonido ambiental, orgánico y nebuloso.

Aclarada la superficie, en profundidad, poco ha cambiado. Immune siguen desarrollando un discurso que parte del trío Talk Talk / Bark Psychosis / Hood; música intimista y melancólica, pero que en esta ocasión busca un acabado paisajista y descriptivo, alejándose del formato canción. Cuando salen de esta dinámica de bucles de guitarras acústicas, ambient mortecino y drone-pop con cima en ‘Slow Backwards’ (balance ideal de capas de ruido y arreglos precisos), lo hacen para realizar una especie de versión anestesiada de Tindersticks (‘Slightly Upon My Own’) o, y aquí sí hay novedades, dos temas al son de los Yo La Tengo más oníricos y experimentales (el cierre con ‘Hello’ y ‘Recorded Home’). Matemática mezcla de space-rock y el latir metronómico de The Velvet Underground.

Puestos a comparar, pienso que su debut tenía mejores canciones y un discurrir más variado y efectivo, pero ‘Not Until Morning’ llega sobradamente a cubrir las expectativas, con ocho cortes que alcanzan su valor real vistos como conjunto.
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O1audio-video
Immune... Nous avions découvert les ballades électro-pop finement ciselées de ce groupe Lyonnais avec leur premier album, l'élégant Sound Inside sorti en 2006. Aujourd'hui sort le second album du groupe, Not Until Morning, sur le petit label indépendant Eglantine Records.

Tout est question d'ambiance chez Immune et Not Until Morning ne fait pas exception à la règle. Dès que s'égrènent les premières notes de "Lie Awake", l'atmosphère planante et la rythmique un peu jazzy nous entraînent dans un lent voyage en apesanteur... Un de ces voyages que l'on fait dans sa tête, tranquillement installé dans un hamac... On est là, à se balancer lentement et on écoute cette musique chaude et douce comme une pluie d'été qui viendrait jouer ses percussions toutes légères sur le toit de la véranda... On pense alors à Robert Wyatt : la façon de chanter et l'instrumentation sûrement... Ce premier titre est une intro parfaite pour se mettre dans le bain de l'album. Les sept autres morceaux déroulent ensuite leurs volutes de rêverie, tissent leurs fils ensorceleurs et on reste captifs.

Comme pour Sound Inside, les arrangements sont impeccables. La voix grave et agréable de Gary, la mélancolie qui se dégage de certains titres ("Slow Backwards" ou le splendide "When We Faint") peuvent faire penser aux Tindersticks tandis que le côté instrumental de certaines instrumentations nous plonge dans un univers proche de celui de Robert Wyatt. On se prend même à songer parfois à Radiohead. Pas les plus mauvaises références qui soient...

Not Until Morning s'envisage comme un tout, pas vraiment un album concept (encore que...) mais une oeuvre globale où chacune des huit briques a sa place. Il semble donc difficile d'isoler un titre plutôt qu'un autre mais si vous ne deviez en écouter qu'un pour être convaincu, faites un tour sur le MySpace du groupe et laissez vous séduire par "When We Faint", morceau peut être le plus accessible de l'album. Si vous aimez, poursuivez avec "Hello" (mon titre préféré) et finalement, achetez l'album !
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W-Fenec
Après avoir manié l'épure comme d'autres orchestrent patiemment des crescendo éruptifs, après levé le voile sur des mélodies fragiles serties d'harmonies évanescentes et mêlé avec goût, post-rock organique et post-classique délicat, Immune poursuit son oeuvre avec son deuxième album : Not until morning. Deux années se sont écoulées depuis Sound inside et le quatuor lyonnais revient déposer avec une infinie douceur, huit nouvelles compositions mélancoliques et à fleur de peau. "Lie awake", "Slow backwards", des instrumentations dépouillées, un chant incertain qui perce la brume électro-acoustique qui enveloppait jusque là les premières minutes de Not until morning. Des morceaux où le groupe élève la notion de méticulosité au rang d'art. La musique d'Immune ne doit décidément rien au hasard, tout jusqu'au plus insignifiant détail y est réglé comme un chronomètre suisse. De boucles électroniques répétitives en mélodies acoustiques lumineuses, les lyonnais nous plongent dans un état de coma semi-conscient ("Wakering of a former land") qui n'est pas sans nous rappeler par instants les travaux de Silencio (dont l'un des membres est du reste le fondateur du label Eglantine Records chez qui sort aujourd'hui Not until morning. Bercé par des compositions qui évoquent Arms and Sleepers les Tindersticks dans ces moments de poésie apaisante et de contemplative onirique que nous offre Immune, l'auditeur traverse cet album avec le sentiment de vivre un rêve semi-éveillé ("When we faint", "Hello)"... Et si, certains titres flirtent parfois un peu dangereusement avec les frontières de l'ennui, l'ensemble se laisse découvrir avec le sentiment de passer les portes d'un univers musical riche et onirique, pour peux que l'on se donne la peine de l'appréhender à sa juste mesure...
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Autres Directions
Groupe intimiste, tout autant discret que précieux, Immune donne enfin une suite à Sound Inside son premier album, paru en 2006 sur le label belge Stilll. A la tête d’une discographie "officielle" encore restreinte (malgré de régulières apparitions sur des compilations, maintes auto-productions et autres side-projects), le groupe français est adepte de la retenue, de la souplesse, de la mélancolie, du feutré. Leur musique sombre et habitée oscille ainsi dans le registre de Tindersticks, Talk Talk ou d’un Hood apaisé et appliqué. Les mélodies sont toujours délicates bien qu’entêtées, le chant est fragile que ce soit Jean-Sébastien Nouveau ou Gary Soubrier, prompt à s’effacer régulièrement au profit d’une rythmique chaloupée (batterie discrète, jouée au balais) et de guitares électro-acoustiques égrenant des boucles répétitives, d’un piano en mode mineur, tandis qu’un discret habillage électronique ornementent les compositions d’Immune. Ici, tout est mesuré, employé à bon escient, sans précipitation et Immune préfère le silence au brouhaha, l’agencement méticuleux au grand déballage. Autant de parti pris souligné par une production sourde qui créé une certaine distance par rapport aux instruments, comme sur Hello qui, en d’autres circonstances, révélerait probablement sa puissance sonique. Mais le groupe préfère laisser à d’autres le bruit et la fureur pour préserver la beauté de ses mélodies et la tension des ambiances créées. Et si Immune ne cherche pas la lueur blafarde des spots-lights, Not Untill Morning n’en est pas moins un disque lumineux à écouter par temps de brouillard.

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Pinkushion
A l’ombre de la hype, ignoré par un succès pourtant bien mérité, Immune, groupe français bien trop discret, continue son travail de défrichage sonore. La pop de très grande qualité n’a pas encore révélé tous ses secets.
Bien loin des flonflons médiatiques, à des années lumière des feux de la rampe, à des galaxies de "Taratata", il existe foison de groupes artisans. Dans la langue de votre serviteur, bien plus qu’un compliment, il s’agit d’une révérence, notamment quand les dits groupes sont en fait maîtres-artisans en matière de pop atmosphérique, soyeuse, laiteuse et mélancolique. Parmi ces quelques élus s’active un combo lyonnais qui, selon toute logique, devrait faire son trou dans les tympans des programmateurs finauds et au bout de la plume de critiques bien en vue qui font encore correctement leur boulot. Ce groupe s’appelle Immune.
Immune offre aux curieux qui poussent leur souris jusque sur leur très beau site une musique électro-pop (c’est eux qui l’écrivent) d’une classe absolue. Tantôt purement instrumentales, tantôt soyeusement interprétées, les chansons d’Immune sont autant de rêves érotiques ou névrotiques que l’on s’empresse de refaire tellement le sentiment délicatement gênant qui se répand en nous se révèle addictif. Ne vous attendez pas à vous faire bousculer sauvagement par Immune, mais plutôt préparez-vous à vous faire envoûter, embrasser en traître.
L’ambiance qui se dégage de leur univers (graphique autant que musical) est authentiquement chabrolienne, soit un port désert, sur la Manche, en novembre, à 8h00 du matin, dans la brume, où l’on s’attend presque à voir surgir une femme d’une beauté irréelle dans une robe fourreau grenat, le Rimmel dégoulinant d’avoir trop pleuré et la main blanche d’avoir trop crispé ses doigts sur la lame d’un couteau, arme d’un crime improbable. Autre ambiance, autre lieu. Peut-être sans le savoir, peut-être de façon sournoise, Immune compose la musique idéale qui accompagnerait un roman d’Haruki Murakami, ce roi de la littérature japonaise introspective. En effet, comment mieux se concentrer sur une écriture aussi flamboyante, délicate, suave et intelligente qu’en écoutant les guitares à peine carressées d’Immune ? Un des romans du maître, La Ballade De L’Impossible, ne porte-t-il pas un hypothétique titre de chanson d’Immune ? Et que dire des Chroniques De L’Oiseau A Ressort ?
Vous l’aurez compris, Immune ne fait pas rire, mais Immune vous invite à vous replier un peu en vous, en votre inconscient pour réaliser à quel point les étapes importantes de votre vie vous ont parfois échappé. En écoutant leur musique, vous savez que vous n’êtes plus le seul être au monde à vivre par procuration et à ressentir un besoin impérieux d’accéder au plus vite à de grandes périodes d’introspection.
La preuve ? Leur premier véritable album, Sound Inside, discrètement vendu en 2006. Commençons d’emblée par le titre probablement le plus fort de cet album, "Trough Tides". Légers arpèges de guitares, boucles de cymbales (probablement inversées), basse économe, et voix à peine posée, ce morceau s’ouvre dans une ambiance plutôt mélancolique, et l’on s’attend à se laisser mener par le bout du nez dans une ballade sombre et triste. Mais ce sentiment agréablement doux-amer est brutalement stoppé par une sirène sourde et lancinante qui rappellerait le cri d’une baleine en proie à son dernier combat. Et cette sirène revient, sans cesse, nous vriller le tympan, nous glacer d’effroi. Certes, ce n’est peut-être pas le meilleur moyen d’aborder la musique de ce quasi tout nouveau groupe, mais en tout cas c’est le plus frontal.
Quiconque souhaiterait se frotter à nouveau à une musique abyssale, électro-acoustique, sorte de croisement entre l’ambient le plus sombre (et le plus intelligent) et une folk irrémédiablement triste se doit d’écouter ce formidable Sound Inside. Ce bijou se situe dans la lignée de ce que pouvait nous offrir Alpha à leurs débuts, petits enfants du Protection de Massive Attack (les cordes un peu écoeurantes de Craig Armstrong en moins) ou même un brin de ce fou d’Aphex Twin, les zébrures en moins, l’humanité en plus. Plus loin dans le disque, le très inquiétant "Wandering Clouds" aurait sans problème pu être produit par Radiohead période Kid A, tellement le choc des genres y est d’exceptionnelle facture. Mais avec Sound Inside, Immune signe un disque à la personnalité forte, imprégné sans doute possible d’un savoir-faire total qui n’a dégale qu’une sensibilté à fleur de peau qui doit caractériser chacun de ses membres.
Il n’est pas question ici, vous l’aurez compris, d’un disque facile. La musique d’Immune ne se laisse approcher qu’après moultes tractations et négociations, en jurant notamment de revenir à une écoute bien moins directe et spontanée que l’impose l’ensemble de la production musicale actuelle. Toutes proportions gardées, Immune est à la pop ce que Ligeti est à la musique classique, le côté obscur, la face nord, la plus inaccessible, mais à l’arrivée, la plus belle. Les lignes mélodiques y sont suggérées, les répétitions de phrases tristes imprègnent l’auditeur d’une moiteur étrangement maternelle. Sensation sûrement due au choix d’instrumentations essentiellement organiques, appuyées par des boucles électro savamment dosées, notamment le piano, omniprésent mais pas envahissant - ce paradoxe à lui seul suffit à souligner l’extrême finesse de cette musique. Même si la basse aurait mérité d’être un peu plus en avant, la production de ce disque semble avoir pour mot d’ordre l’épure. Et de nos jours, l’équation "musique = épure" relève de la gageure, et rien que pour ce choix courageux il convient de féliciter Immune.
Enfin, il y a cette voix, celle de Gary Soubrier, incroyablement douce, ronde, chaude et friable. Les amateurs d’Elbow savent de quoi il en retourne. Cette voix est le pendant rassurant de cette musique transcutanée, cette musique qui ne se contente pas de se laisser écouter mais qui envahit l’auditeur et le pénètre par tous ses pores, lui mettant tous les sens en éveil. Immune est actuellement en cours d’enregistrement, inutile de préciser que l’attente devient pénible.
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Etherreal
Parallèlement à Holiday for Strings sortait chez Stilll un autre premier album, celui du quatuor lyonnais Immune. Egalement dominé par le chant, qui se fait ici plus murmuré et pertinent, voici un disque que, somme toute, nous ne regrettons pas d'avoir attendu l'hiver pour présenter. Les climats doux et chauds qu'il dégage s'accomodent en effet parfaitement du cocooning auquel on aspire à s'adonner en cette saison. Sound Inside est un album assez franchement mélancolique, lui aussi dominé par un tapis de guitares duveteuses, enserré dans une gangue d'effets et bruitages subtils et variés (Through Tides est à mettre en exergue de ce point de vue, nous plongeant dans un paysage ample, guère éloigné d'Eluvium par exemple).

On pensera aussi à Early Day Miners, Piano Magic, Below The Sea, voire Hood ou Migala, tout au long de ces 10 plages profondes, raffinées et assez envoûtantes. Les variations de l'instrumentation (aux guitares s'ajoutent piano, cordes et une panoplie d'épices électroniques discrètes ; Thousand Leaves s'avère particulièrement convaincant de ce point de vue) et un sens évident de la confection d'ambiances délicates et poignantes, à la fois chaleureuses et tristes (Headfirst, Blue Springs), achèvent de convaincre du talent du groupe.

Un bien bel album, tissé d'une myriade de petits fils subtils, qui constitue une bande-son idéale pour un spleen contemplatif hors du temps et du monde. Il conviendra de suivre attentivement l'évolution de ce groupe dont le premier essai, sans être révolutionnaire, est incontestablement très attachant et réussi.
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TBA
Leicht gehen sie unter in all dem Geplärr um den neuesten heißen Scheiß, all dem Wirbel um das next big thing, all der Aufmerk- samkeitsheischerei, der man sich selbst ja auch mehr oder minder freiwillig aussetzt: diese leisen, stillen Alben, die sich von hinten heranschleichen und einen mir nichts, dir nichts gefangen nehmen.

Nicht aus New York, nicht aus London, Berlin oder Paris stammen Immune, eine in jeder Hinsicht zurückhaltende Band, sondern aus Lyon. Franzosen also, die allerdings wenig mit Phoenix, Air oder gar Daft Punk zu tun haben, eher mit späten Talk Talk bzw. Mark Hollis, sehr viel mit Hood, Piano Magic und The Notwist, einiges mit Robert Wyatt und Arab Strap. Filigrane Elektronik, sanft getupfte Klaviertöne, verwaschene Gitarren und die unglaubliche Stimme von Gary Soubrier erschaffen eine einnehmende Atmosphäre, die das Bedürfnis, die eigenen vier Wände zu verlassen, im Keim ersticken lässt. Warum sollte man denn auch in den unwirtlichen Herbst hinausgehen, wenn man stattdessen noch einmal diese Platte hören kann.
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Avantfolk
Comenzar un disco con buen pie, más si es un debut, es bastante importante (no tenemos en cuenta aquel mini-lp homónimo autoeditado en 2003). 'Sound Inside', primer trabajo del cuarteto Francés Immune, lo hace de largo ('You landscape' es casi tan hermosa como el 'They removed all trace that anything had ever happened here' con el que Hood ponían el listón de disco de la década por la nubes).

Aunque la deuda con el citado cuarteto inglés es más que evidente (instrumentación, combinación de rock emotivo y electrónica, el "mood" general, esa manera de superponer capas y bucles melódicos...), sería un error quedarse en la fachada y olvidar un conjunto que consigue volar muy alto. Porque si bien es cierto que Hood ocupan el centro gravitatorio del cuarteto de Lyon, no menos cierto es que rastros del pasado (Joy Division, Talk Talk, The Cure...) y no tanto (Bark Psychosis, Matt Elliott, Arab Strap...) asoman en nuestro "background" musical durante los 40 minutos largos de cd.
Resaltaremos en primer lugar, y por encima de las individualidades, la capacidad aislante de 'Sound Inside'. Una obra homogénea que mira hacia el interior y encuentra su razón de ser en la tristeza, la soledad y la calma tensa propia de esos momentos. Así es también como canta (personal voz) Gary: hacia dentro. Entre los malabarismos de Antony y la gravedad de Stuart Staples (Tindersticks).

Desde ese corazón en un puño que es la citada 'You landscape' (ni un componente de su engranaje fuera de sitio) al paisajismo de guitarras limpias escuela Bark Psychosis de la final 'Father's falling', pasando por los lamentos comatosos de 'Acoustic memories', el haz de luz blanca que irrumpe al final de la acuosa 'Through tides', el glitch-folk de 'Lighthouse', la marcha mortuoria de 'Streams go blind' o una futurible 'Drinking Song' ('Thousand leaves'), no hay duda de que, como ellos mismos apuntan, este disco recopila lo mejor del grupo desde su formación en 2001.

post-rock . emotrónica [9/10]
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Infrarock
Sound inside, premier album du groupe lyonnais Immune, a beau être sorti au printemps dernier, il constitue une bande son parfaite pour l’ambiance et les couleurs automnales propres au mois de novembre.

Dès le titre d’ouverture, « You landscape », le ton est donné : que ce soit dans les lignes de guitare ou dans la voix, c’est la mélancolie et un sentiment de nostalgie qui dominent.

Si ce morceau pourra légitimement évoquer Hood, il est cependant une introduction idéale à l’univers très personnel d’Immune. Et prouve qu’être influencé par un artiste ne signifie pas forcément tomber dans le piège du plagiat ou du manque d’originalité.

« Acoustic memories » , plus organique, s’articule autour de quelques notes de piano répétitives, d’une batterie, d’une guitare et de cordes. Le résultat s’avère être beaucoup plus intimiste que pour « You landscape », et cette plage est la première à réellement nous foutre une claque. Ça ne sera pas la dernière, loin s’en faut.

Totalement instrumentale, « The same old throb» rompt de la plus belle des façons le rythme de l’album en gommant tout ce qui faisait l’intérêt des titres précédents : la mélodie et le chant.

Ici, tout n’est que son et ambiance, et tout est fait pour plonger l’auditeur encore plus profondément dans la mélancolie exacerbée de Sound Inside.

Mais ce parti pris de faire différent –tout en restant cohérent avec les autres compositions– est à la fois la force et la faiblesse de ce morceau. La tentation sera en effet grande d’assimiler « The same old throb » à une simple interlude musicale alors qu’il est sans conteste l’un des passages les plus intéressants de l’album.

« Lighthouse » repart sur des bases plus traditionnelles pour Immune, en mêlant boucles éléctro à la Boards of Canada, et guitare acoustique minimaliste.

Sans être le titre le plus convaincant, il est une parfaite représentation de la volonté du groupe de mélanger la musique pop à la musique électronique.

Loin d’être le morceau le plus accessible –le coté très aéré des 2 premières minutes et la structure assez complexe pouvant rebuter l’auditeur habitué à des chansons pop plus traditionnelles -, « Headfirst » est pourtant la plus belle réussite de Sound Inside.

Rarement des arrangements auront atteint un tel degré de magnificence.

Tous les instruments –pourtant nombreux- s’imbriquent à la perfection, et la voix de Gary Soubrier touche au plus profond de l’âme.

C’est donc dans un premier temps surpris qu’on écoute le titre suivant, « Wandering clouds ». Très électronique, froide, presque expérimentale, cette plage a du mal à émouvoir autant que les autres.

Pourtant, au fil des écoutes, on découvre de nouvelles choses qui contribuent à la rendre finalement très intéressante. « Wandering clouds », de par sa structure et son ambiance, m’a énormément évoqué Radiohead, période Kid A, ce qui n’est pas pour me déplaire.

Si « Headfirst » avait déjà monté très haut la barre de l’émotion, « Thousand leaves » va encore plus loin.

La ligne de piano, d’une simplicité touchante, est l’une des plus belles choses qu’il m’ait été donné d’écouter cette année. Malheureusement, le son s’avère un peu moins convaincant que sur « Headfirst ».

Le morceau ne décolle par conséquent pas autant, et un léger goût d’inachevé reste dans la bouche.

Très post-rock dans l’esprit, le chant étant un peu éclipsé par un entrelacement d’arpèges de guitare, « Father’s falling » a la lourde tache de conclure un album quasiment sans fausses notes, et c’est avec brio qu’il remplit ce rôle.

Sound Inside se termine par quelques secondes de silence, ce silence qu’Immune aura tellement bien réussi à exploiter durant tout l’album, donnant à ses morceaux une musicalité exceptionnelle. Bien sûr, je pourrais nuancer ma critique, et signaler par exemple que certains titres manquent parfois de relief et de puissance, et que l'attention de l'auditeur pourrait avoir tendance à décrocher après de nombreuses écoutes.
Mais très sincèrement, peu nombreux sont les groupes à m’avoir à ce point impressionné par leur capacité à émouvoir et à composer des morceaux à la fois riches et subtils.

On attend donc avec impatience la sortie de leur nouvel album, qu’ils décrivent déjà comme plus organique, en espérant qu’il confirmera la très bonne impression découlant de l’écoute de Sound Inside.
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POPnews
Après un premier album qui, pour sa qualité, aurait dû être chroniqué – mea culpa, expliquer les raisons de ce manque serait un peu long et sans intérêt –, Immune nous présente son second opus qui me donne la chance de me rattraper. Petit groupe, petits moyens, mais grandes réalisations. Voilà qui résume en peu de mots le projet de quatre Lyonnais qui ne manquent pas d'idées. Julien Nouveau, Jean-Sébastien Nouveau, Martin Duru et Gary Soubrier définissent eux-mêmes leur musique : "électro-pop-somatique". Pas la peine de se fouler donc, il y a juste à remplacer "somatique" par "neurasthénique" ou encore "romantique" pour compléter cette définition.
Sans prétention, ces jeunes Lyonnais nous présentent ici un "Sound Inside" solidement construit où se mêlent guitares, programmation, rythmiques, violoncelle, claviers et voix. Pour les amateurs de références, on pourra citer Hood, évidemment, Spokane pour le côté éthéré ou encore Tank, pour la sécheresse de certaines instrumentations. On trouvera même un côté jazzy dans la sensualité de certains titres et dans la chaleur de la voix de Gary Soubrier (le beau et fragile "Thousand Leaves"), une voix qui a d'ailleurs légèrement évolué pour se faire désormais moins doucereuse et plus affirmée. Sur ce disque, Immune a su étoffer ses compositions (du côté électronique principalement) tout en préservant la magnifique délicatesse dont il faisait déjà preuve sur son précédent album, le piano n'y étant pas pour rien. Maîtrisant les ambiances et les silences, Immune parvient à instiller un doux climat de tranquillité où le temps semble avoir suspendu son vol et où les objets flottent dans une brume cotonneuse.
L'une des caractéristiques les plus séduisantes chez Immune est le sens aigu de l'harmonie et de l'homogénéité avec lequel il écrit ses disques : il existe un fil conducteur, subtil, une thématique, discrète qui accompagnent l'auditeur en permanence pour mieux lui faire découvrir la beauté des paysages environnants.
Voici en définitive un très beau disque, empreint d'une douce mélancolie et fait de lumineuses compositions, avec lequel on souhaitera volontiers partager d'intimes moments de recueillement.
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Cafzic
IMMUNE est une formation lyonnaise développant un univers musical molletonneux, très inspiré, où la grâce et la divinité semblent se rencontrer. Très posées, très sereines les compositions s’étirent et se démultiplient tout en gardant un sens de l’esthétique simple, très dépouillé. J’avais découvert par hasard MARK HOLLIS il y a quelque temps, et bien là aussi en matière de musique dépouillée j’avais été servi. Elecro-pop music, le style est défini comme tel mais moi ce que je rencontre se sont plutôt des sensations qu’un style. Je m’avoue un peu perdu au beau milieu de ces grandes étendues, on voyage sans cesse. Le chant est très chouette, belle petite voix qui tournoie et rassure, on plane. Là où pourrait apparaître l’ennui, on se surprend à plisser les yeux pour mieux se laisser porter, étendu sur la terrasse en regardant tous ces fous qui courent, qui fuient, qui s’agitent. Comme beaucoup j’imagine, j’ai un petit faible pour « Headfirst » mais aussi « Thousand leaves » et « Fathers falling ». Douces mélopées fantastiques... (NQB).
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Musiczine
Les Lyonnais d’Immune nous tombent dans les bras tel un don du ciel. Un cadeau de la cigogne en quelque sorte. Certainement influencé par quelques autistes merveilleux comme Mark Hollis (le coté dépouillé), Sigur Ros (l’intensité) ou The For Carnation (la sombre fragilité), le quatuor inspire par la grâce d’une rare maîtrise, une sensation éthérée de plaisir terminal. Le groupe propose des mélopées organiques et élégiaques, une electronica minimaliste égrenée de gouttes de piano, bercée de brises de violoncelles et soutenue par une voix élégante. Leur musique dépeint des paysages inexplorés, des atmosphères allégoriques où toute certitude est balayée d’un souffle serein. L’exploration d’un monde où le cerveau de l’homme n’a jamais posé ses synapses. Un univers à perpétuellement réinventer, à défaut de pouvoir s’accrocher à quelque chose de familier. Immune suspend les notes comme on suspend le temps, entre deux bouffées d’air, deux battements de paupières et cultive au creux de nos reins comme un frisson divin, une angoisse tranquille. « Sound Inside ». Ouvrez la boîte. Une révélation !
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Mille Feuille
Drôle de disque que ce Sound Inside. Comme une invitation à ne pas s'arrêter à l'unanimité des chroniques positives, à un son peu original à la première écoute, et à se plonger d'emblée dans l'album, sans a priori. Ce sont les deux derniers morceaux, Thousand Leaves et Fathers Falling, qui attirent une attention qui commençait à se relâcher, et qui font relever la tête, chacun avec leur particularité, l'un avec un piano central, l'autre avec une guitare au son profond et enchanteur.
Deux morceaux qui dépassent les références appelées par le son electro-pop et cette guitare electro-acoustique qui exige de citer ici le nom de Hood, et surtout de The Cycle of Days and Seasons; où cette voix dont le hiératisme tranquille rappelle Archive cru You All Look the Same to Me.
Deux morceaux qui, du coup, appellent un retour sur tout l'album, que l'on apprécie dès lors plus justement. Le groupe lyonnais signe là un disque fort agréable, aussi bon qu'il est discret, aussi mélancolique que sans prétention. C'est peut-être l'élément le plus agréable dans ce Sound Inside, cette homogénéité entre la musique et son effet sur l'auditeur. Un disque comme en creux, dans lequel il fait bon venir se loger.
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Past All Concerns
How to illustrate moments of despair and loneliness? If those moments need a special music, then Immune is a perfect fit. Moments when you are walking on your own, looking for an original soundtrack to dream and cry to, or when you are thinking about your life and taking endless walks need a bonus atmosphere that the band sets up in the deepest and most visceral way. Dont even try not to be hypnotized by all of their tunes, that is impossible

Immune was founded in Lyon, France, in 2001. After their first self-produced demo and several gigs with different artists such as Matt Elliott, Piano Magic and Shannon Wright, Sound Inside is their first official album on excellent Belgian label Stilll, one of the most active labels in that country. And thats precisely what Immune deserves the most: some recognition and an enthusiastic structure to promote them. Listening to their so-personal and moving long-length effort will help you understand why

All songs plod along, in a minimalist and sad though comforting way. In the first song, You Landscape, Immune introduces the main elements of its music and universe. The guitar may remind the listener of Travis and introduces an electronic and light drum section, helping the song find its own structure and original pattern. Everything here is a matter of understatement and comfort, and the violin part which surges up later into the song keeps this feeling growing. There are no overwhelming or exhuberant arrangements: each instrument is here to become a voice in the song, a part of the musical language that the band needs to create. So is Gary's singing, very familiar for those who enjoy The Smiths or The Dears, though it also sounds very much like Mark Hollis as well. Sweetness ans sadness seem to work together in this introspective universe. Acoustic Memories, thanks to its hypnotizing piano melody, completes the listener's first impression, by mixing influences like Hood and Godspeed you! Black Emperor with the violin parts, Mark Hollis with the drums and the voice. Therefore the song moves us and penetrates our soul to take us by the hand and bring us to a cosy world of tears and sorrow. This song is probably one of the most moving songs I have ever heard on an album of this kind

But Immune doesn't need to make the listener feel deeply sad; their music is sincere, impulsive, and runs as slowly as a peaceful river. Each instrument introducing the song puts a basis that others follow, bringing their own part and expression, like a blues improvisation, a 3 A.M. gig in a dark and cosy club where only a few half-asleep people are sitting on their own. This is what Immune's music inspires: comfort and cosiness.The influence of jazz and blues music can also be found in the drums, in songs like Through Tides and Wandering Clouds.

Other influences can be heard in Sound Inside, and that is what the band needs to express, perhaps in order to say thanks to bands which, directly or not, helped them to become what they intended to be. This can be considered as a strength or a weakness, because it seems that sometimes songs are to close to their influences, even if it doesn't affect the music's originality, as can be seen with the radiohead-like drums in Streams Go Blind and Thousand Leaves, while Headfirst's intro sounds like Sigur Ross Untitled No8 in their second album, for example. But the band's strength lies in creating a new musical universe based on those influences: the penetrating keyboards waves in Headfirst plunge the listener into a threatening and relenting place, ominous with a pervading feeling of an unknown threat which can never be singled out. This part of the song is certainly the most impressive way for the band to prove how to use influences in order to integrate them and create a new song, based on mixing some music you thought you had heard before and a brand new atmosphere.

Although the album is full of sad and depressive moments, there are also periods of brightness and peace: a tiny piano melody at the end of Wandering Clouds, perhaps the only moment when the piano is played so high in the entire album, makes the listener feel relaced and hopeful, before introducing the Hood-like track Thousand Leaves, in which Jean-Sebastien's voice is closer to that of Christopher Adam than ever.

So, Sound Inside is a wonderful album, an impressive collection of dreamy and tense songs. Immune's music aims at titillating the listener's senses. Moreover, everything sounds intelligent and well-thought here, which is rare in today's music; no artificial tune, melody, singing. Everything (is) in its right place, as one of Radiohead's songs is entitled. Immune is a great painter of emotions such as sadness, loneliness and depression, but not in their negative aspects; Immune's music is a cure to all those mind diseases, a pill to ease the pain. It gives us comfort, reassures us, moves us to tears and leaves us alone, hoping for one single thing: listening to any forthcoming music from Immune, over and over again

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Kingofsiam
Commençons d'emblée par le titre probablement le plus fort de cet album, "Trough Tides", la 3ème plage de l'album qu'Immune vient de commettre sur un tout jeune label, Still. Légers arpèges de guitares, boucles de cymbales (probablement inversées), basse économe, et voix à peine posée, ce morceau s'ouvre dans une ambiance plutôt mélancolique, et l'on s'attend à se laisser mener par le bout du nez dans une ballade sombre et triste. Mais ce sentiment finalement doux-amer est brutalement stoppé par une sirène stridente qui rappellerait le cri d'une baleine en proie à son dernier combat. Et cette sirène revient, sans cesse, nous vriller le tympan, nous glacer d'effroi. Certes, ce n'est peut-être pas le meilleur moyen d'aborder la musique de ce quasi tout nouveau groupe, mais en tout cas c'est le plus frontal.

Quiconque souhaiterait se frotter à nouveau avec une musique aujourd'hui quasiment disparue, une musique abyssale, électro-acoustique, sorte de croisement entre l'ambient le plus sombre (et le plus intelligent) et une folk irrémédiablement triste se doit d'écouter ce formidable Sound Inside. Ce bijou se situe dans la lignée de ce que pouvait nous offrir Alpha à leurs débuts, petits enfants du Protection de Massive Attack (les cordes un peu écoeurantes de Craig Armstrong en moins) ou même un brin de ce fou d'Aphex Twin, les zébrures en moins, l'humanité en plus. Plus loin dans le disque, le très inquiétant "Wandering Clouds" aurait sans problème pu être produit par Radiohead période KidA, tellement le choc des genres y est d'exceptionnelle facture. Mais avec Sound Inside, Immune signe un disque à la personnalité forte, imprégné sans doute possible d'un savoir faire total qui n'a dégale qu'une sensibilté à fleur de peau qui doit caractériser chacun de ses membres.

Il n'est pas question ici, vous l'aurez compris, d'un disque facile. La musique d'Immune ne se laisse approcher qu'après moultes tractations et négociations, en jurant notamment de revenir à une écoute bien moins directe et spontanée que l'impose l'ensemble de la production musicale actuelle. Toutes proportions gardées, Immune est à la pop ce que Ligeti est à la musique classique, le côté obscur, la face nord, la plus inaccessible, mais à l'arrivée, la plus belle. Les lignes mélodiques y sont suggérées, les répétitions de phrases tristes imprègnent l'auditeur d'une moiteur étrangement agréable, sensation sûrement due au choix d'instruments essentiellement organiques appuyés par des boucles électro savamment dosées, notamment le piano, omniprésent mais absolument pas envahissant, et ce paradoxe à lui seul suffit à souligner l'extrême finesse de cette musique. Même si la basse aurait mérité d'être un peu plus en avant, la production de ce disque semble avoir pour mot d'ordre l'épure. Et en 2006, l'équation musique=épure relève de la gageure, et rien que pour ce choix courageux il convient de féliciter Immune.

Enfin, il y a cette voix, celle de Gary Soubrier, incroyablement douce, ronde, chaude et friable. Les amateurs d'Elbow savent de quoi il en retourne. Cette voix est le pendant rassurant de cette musique transcutanée, cette musique qui ne se contente pas de se laisser écouter mais qui envahit l'auditeur et le pénètre par tous ses pores, le mettant tous les sens en éveil
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Fluctuat
Après un premier album autoproduit et diffusé discrètement qui avait reçu un joli succès critique ici ou là, Immune signe Sound Inside chez Stilll. Atmosphérique et mélancolique, acoustique et électronique, automnal et minimal, un album où se réfugier.


D’où vient Immune ? Géographiquement ça se situe entre Lyon et Dijon et le label, Stilll est belge. Qu’est-ce que ça nous apprend ? Rien évidemment. Le groupe est formé de Jean-Sébastien (claviers, guitare, batterie, sample), Gary (chant), Martin (piano, basse, claviers) et Julien (violoncelle, guitare et jouets). Est-on plus avancé ? Pas plus, mais faut bien faire les présentations. Un album, une musique ça se décrit, ça se dépeint ou ça se traduit ? Comment décrit-on ce qui est immatériel par essence ? Pas facile à dire, d’où vient une musique. Par exemple, de celle d’Immune, on pourrait dire qu’elle diffuse une mélancolie évoquant des paysages éternellement automnaux. Qu’elle n’est qu’une succession de crépuscules dorés qui nous font nous réfugier sous une lumière douce et chaleureuse. On laisse parler sa sensibilité et ses émotions en musique, c’est mental et sentimental.

Ça tombe bien parce que Sound Inside n’est que ça, dix morceaux qui regorgent d’une sensibilité fragile et délicate, une musique enfouie qui éveillerait le souvenir d’une image usée par le temps. A des moments, plus secrets, qui invitent à la nostalgie d’un pays rêvé ou réel, Immune ajoute des touches plus éclairées et lumineuses. Sound Inside chuchote, caresse, hypnotise, transporte, berce parfois. Toujours à la lisière, il évoque, suggère, nous glisse quelques notes, un poème peut-être, dans le creux de l’oreille et continue sa route. Ses sonorités acoustiques, électroniques et organiques forment un chemin en dix pistes, liées et flottantes.

De lumières en couleurs, de sonorités en mélodies, Immune s’invente un monde, un refuge éloigné des influences de Sigur Ros, Hood ou Mark Hollis. Pas tout à fait dans un genre ou l’autre, le groupe ose un minimalisme parfaitement équilibré et jamais complaisant. Chaque morceau est une pièce de l’architecture de Sound Inside. Tout communique, est travaillé d’une même matière, et à la fois chaque lieu offre une composition divergente brisant la tentation d’une trop grande homogénéité. Variété de la sensation à travers l’unité d’un lieu où l’on vient errer - ou simplement se perdre - pour voler un peu d’imaginaire au temps. Immune est une musique en solitaire à peine dicible. On peut en parler mais difficilement la partager. De film en films, vous verrez, chacun trouve sa vidéo sur Sound Inside, une autre proposition de voyage, une certaine manière de ressentir la musique du groupe.

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Indiepoprock
Commençons par un avertissement en préambule : “Sound Inside” n’est pas de ces disques pour lesquels le coup de foudre est immédiat. Il faudra plusieurs écoutes pour s’imprégner de ces ambiances mi-amniotiques mi-glaciaires et saisir toutes les nuances d’une musique aussi riche de subtilités qu’elle paraît de prime abord monotone. Ce n’est en aucun cas une raison pour ignorer ce quatuor lyonnais dont voici le second album.

Pianos, guitares, percussions : si le groupe se décrit lui-même sur son site comme électro-pop, la musique sur ce « Sound Inside » est plus organique et acoustique que synthétique. Ici, tout est lent, à l’extrême limite de l’immobilité. Pour cette atmosphère cotonneuse, cette noirceur contenue, on songera souvent au « Seventeen Seconds » de Cure, sans pourtant que l’habillage musical ne soit réellement comparable avec la cold-wave des anglais.

Impossible d’écouter Immune sans penser à Talk Talk, le groupe de Mark Hollis, que les lyonnais citent volontiers comme l’une de leurs principales références. On retrouve de façon évidente ces recherches sur la texture du son, cette quête obstinée d’une ascèse absolue, de la note minimale, cette détermination à œuvrer, quoi qu’il advienne, sur la frontière entre musique et silence. La voix de Gary Soubrier présente de même souvent des inflexions de saxophone fourbu qui la rapprochent de celle de Hollis.

Certes, « Sound Inside » n’est pas « Spirit Of Eden », loin s’en faut même. Mais parvenir à captiver de bout en bout l’attention de l’auditeur avec une musique austère, complexe et sombre n’est pas un mince exploit. Avec cet album intense et contemplatif, Immune offre la bande-son idéale pour une méditation spleenante : un grand disque pour âmes solitaires.
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Foutraque
En cette saison, le printemps et son alternance de clarté fugace et d’ondées fulminantes, le premier véritable album du groupe lyonnais Immune se placera idéalement, dans cette transition pleine d’espérance...
Sound Inside - le bien nommé - débute sa pérégrination par You Landscape, où des accords de guitares cristallines se mêlent à la voix éthérée de Gary, tandis que la basse et les instruments à cordes donnent le tempo. Mélodies planantes à la Boards Of Canada et compositions impressionnistes à la Hood, cet album étonne par la cohésion des morceaux où les ambiances mélancoliques se jouent de la production bigarrée, combinant éléments électroniques, instruments à vent et l’électro-acoustique. Acoustic Memories, avec son piano « satien », son violoncelle, sa mélodie entêtante et le phrasé raffiné de la voix fait immanquablement penser à David Sylvian sur son remarquable second album, Secrets Of The Beehive, sorti en 1988. Through Tides poursuit la quête de sérénité d’Immune au travers d’une très belle composition, où les nappes de synthétiseurs résonnent comme les soupirs d’un rêve entêtant. Le reste de l’album se déplie lentement aux sons de mélodies en apesanteur, de bruits obscurs, de bruissements de cordes…comme les premières gouttes de printemps qui commencent à perler du ciel pour s’étouffer avec félinité sur le sol.
Sound Inside est un disque rare, raffiné, et qui se mérite.

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W-Fenec
Musique d'ascètes, l'éléctro-pop acoustique et minimaliste d'Immune surprend dès les premières mesures de Sound inside par l'apparente volonté du groupe de délivrer une musique aussi dépouillée qu'organique. Enveloppées dans un halo diaphane aux touches d'éléctronica discrète, les compositions de la formation lyonnaise se bercent par elles-mêmes dans des nappes éthérées de guitare ou de violoncelle, entre post-rock et néo-classique. Des mélodies fragiles, un chant lointain comme perdu dans l'oubli, Sound inside est une invitation à l'introspection, un album versant délicatement dans l'intime pour résonne comme un écho aux pensées qui hantent notre esprit. Au risque de nous perdre, musicalement parlant...
Minimaliste à souhait, Sound inside aurait tout aussi bien pu s'appeler Silence inside, on n'y aurait, malheureusement, vu que peu de différences. Et en même temps, paradoxe oblige, c'est là que tout se joue. A l'instant même où la musique d##'Immune semble s'égarer dans ses excès de silence, elle parvient enfin à s'insinuer dans notre esprit. Les ambiances synthétiques de "Lighthouse", les mélodies tenues de "Your landscape" ou "Throught tides" baignent ainsi l'auditeur dans un océan de douceur cotonneuse et hypnotique savamment orchestrée. Par des arrangements post-classiques discrètement nappés d'éléctronica ("Acoustic memories"...), les compositions du quartet lyonnais dévoilent, une à une, leurs nombreuses facettes pour doucement nous plonger dans une torpeur apaisante et illusoire.
Electro-pop évocatrice d'un passé oublié et soudainement résurgent, "Streams go blind" déploie ses boucles éléctroniques de manière à participer à la conception d'une oeuvre à l'architecture en perpétuel mouvement, à la naissance d'un album sans effet superflu, profond, triste et lentement contemplatif ("Thousand leaves"). Sound inside est un disque d'ambient sombre mais jamais désespéré, une oeuvre soignée et cohérente, réfléchie et délicatement atmosphérique, dans ses mélodies tranquilles aussi bien que dans ses silences feutrés.
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Découvrir Absolument

Les physiciens vont certainement mettre des années avant de trouver la réponse à cette question, comment pouvons nous avoir aussi chaud dans une atmosphère touchant aux sentiments les plus froids ? Pourquoi je me sens bien en écoutant Will Oldham ou Mark Hollis et que je tremble de peur à l'écoute de la Compagnie Créole. Pourquoi Murnau est le cinéaste vers lequel mes yeux se posent et Besson (luc) celui vers lequel mes yeux se ferment ou ma tête se tourne. Ma réponse basique de technicien de rien, c'est peut être un brin de géni, celui de savoir que l'on respire le même air que l'autre et que déjà là il y a du partage. Sound inside est un disque de partage, un grand disque de partage, un très grand disque de partage, une caresse à la fois terrassante par sa mélancolie et son spleen ravageur, mais aussi salvatrice dans une époque ou la rapidité ne fait certes pas naître l'ennui mais l'effroi. Déjà croisé sur ADA (notamment sur le volume 3 de nos compilations) Immune touche aux sommets que très peu d'explorateur ont atteint, les sommets qu'un simple mortel écraserait ne prenant pas conscience de la différence des échelles. Immune se place non pas en perspective, mais rentre en lui. Au lieu de chercher le haut il essaye avant tout de ne pas toucher le fond, ce qui le rend si beau. Car Sound inside est beau, mot simple et terrible à la fois quand on le compare à ses voisins de l'adjectif. Sound inside combine tout ce que le lyrisme peut laisser aux artistes à la fêlure véritable. Les envolée sont alors internes (your landscape, acoustic memories…….) les tâtonnements dans le noir une ligne de conduite (the same old throb). Dés lors il y a de la perversité dans la relation avec lui, nous ne pouvons le quitter mais sans cesse il nous échappe, nous lui découvrons de nouveaux sillons creusés dans l'instant. Au aura beau citer Radiohead, Talk Talk ou un frange du post rock, la direction vers laquelle nous regarderons sera bien tronquée, comme elle peut l'être par cette ligne d'horizon quand la chaleur brouille la vue au profit d'un mirage possible. Chef d'œuvre.
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Onda Rock

Primavera. Campagna ventosa sotto un cielo velato, tramonto soleggiato tenue: un bambino e il suo aquilone. Frame sbiaditi, forse sognati, che ad ogni modo sfocano, cercando albergo in note molto fragili. Giacché il ricordo evapora col tempo piovendo, solo poi, sulla musica che resta. Il prato sterminato, la piccola mano che stringe il suo aquilone, un frame ancora, e ora la mano si stacca, lo lascia librare. Il caso, un accidente, o un’incosciente volontà: due destini che, d’improvviso e per un dettaglio, si separano, divenendo reciprocamente ignoti. A dipanarsi è proprio il ricordo che, per riavvolgersi fino all’istante in cui l’inconsapevole gioia stringeva ciò che non è più, travolge tutto ciò che incontra nel mezzo. Eppoi di nuovo la realtà, il vano esplorare vagando tra le frasche, la mancanza che trasmuta in assenza, il tempo che passa e che, soggettivamente, finisce.
Vorrei tranquillizzare chi legge: lungi da me esprimere velleità da sceneggiatore, men che meno per una recensione musicale. Quanto vi ho descritto è (quasi) tutto presente nel video-trailer di quattro minuti che correda la presentazione dell’album, nonché uno dei possibili umori che vi accompagnerà nell’ascolto. Un disco, "Sound Inside", che va a toccare le flebili corde della malinconia, lambendo l’anima chiaroscurale, sublimando l’inquietudine entro la calma in cui si rifugia.

Gli Immune sono quattro francesi originari di Lione, degli autentici outsider che, per esprimersi, non esitano a ricorrere alle nobili citazioni d’artisti che hanno fatto le fortune del post-rock più scarno e minimale, corredandolo di sfumate pulsioni elettroniche e di una voce, quella di Gary Soubrier (a metà strada fra un Thom Yorke in versione sussurrata e un Mark Hollis che sta cantando dall’altra stanza), che da sole giustificano in toto la proposta.
Così è facile scoprirsi indifesi dinnanzi all’infantile tenerezza di "You Landscape", che si poggia a filo su leggeri arpeggi di chitarra retti da flebili segnali di drumming , di volta in volta contappuntati da note lunghe di tastiere e archi, in un soffice, sommesso crescendo; e, ancora, ammaliati dal pour pourri di sparuti, intensi colori che si ricompongono non già con l’intento di stupirci ma, più semplicemente, d’accarezzarci: "Acoustic Memories" e le sue note infreddolite, appena intiepidite dal timido cantato che rimanda a certi intimismi degli Elbow.

Chi ha familiarità con le desolazioni di Matt Elliott, non potrà che ritrovarsi tanto nella gracile litanìa di "Through Tides" che nel barcollante pulsare strumentale di "The Same Old Throbs", rallentata peregrinazione ambient sporcata di glitch . Forte e ineludibile è il richiamo a Mark Hollis nella disturbata "Headfirst", mentre lo srotolarsi di un inatteso vortice digitale trascina gli stessi ultimi Talk Talk in territori prossimi ai Boards Of Canada, qui in veste lo-fi . E poi ancora ammiccamenti agli Hood sotto forma di ninna nanna ("Lighthouse") e palpitazioni slow-core à-la Low ("Streams Go Blind") per completare la messe di tributi disseminati, più o meno consapevolmente, in tutto l’album. Ma il risultato, credetemi, è di tutto riguardo.
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Onde Fixe
On avait quitté Immune en 2004 avec une énorme impression, celle de tenir un groupe capable de vous bouleverser avec presque rien. Avec une musique dépouillée, mêlant harmonieusement instruments classiques et arrangements électroniques, cette formation lyonnaise réussissait à nous toucher grâce à une mélancolie profonde et sincère qui jaillissait à chaque instant de sa musique.

Aujourd’hui, à l’heure du premier véritable album, cette fois distribué par le label belge Still (Arden, Off The sky), le groupe n’a rien perdu de sa superbe ni de son authenticité et revient, à peu de chose près, avec les mêmes atouts, et une façon de faire une musique sensible et sensitive que l’on appréciera une fois encore ici.

Sound inside associe quelques anciens titres à de nouvelles compositions et réussit à dégager plus que jamais une un impression de maîtrise et de profondeur jamais atteinte.

Avec des atmosphères et des ambiances toujours aussi travaillées, qui donnent à l’album un touche si particulière et offre à l’auditeur de quoi nourrir son imaginaire, l’album tend par moment vers le superbe sur un titres tel que Through tides et rassemble rappelle ainsi des gens aux univers très riches que sont Radiohead, Mark Hollis, Hood ou encore le grand Robert Wyatt.

Album de la confirmation, sans aucun doute, ce Sound Inside offre une dimension nouvelle à Immune et prouve que ce groupe se bonifie comme un grand vin.

Un album qui vient prouver, si besoin était, la richesse des compositions de ce groupe décidément unique en France, dans un genre où les espagnols (Balago, Ursula) ne sont plus les seuls maîtres.

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Pop-Rock.com
Electro-pop ? Pas si sûr. La musique d’Immune ne rappelle aucun avatar du genre précité et se loge avec tendresse et délicatesse dans une niche propre, rendant les sonorités lyonnaises absolument inclassables. Soutenue par les frères Nouveau et Martin Duru, la voix de Gary Soubrier évoque parfois un Stuart Staples qui explorerait la théorie du silence musical de Mark Hollis en utilisant les outils minimalistes de The Notwist.

Premier album du quatuor français, Sound Inside dispose de toutes les qualités nécessaires à une première sortie réussie. A la fois dense et incroyablement délicat, cet album parait difficilement descriptible. En fait, je vais vous dire : il n’est pas simple de pouvoir retranscrire par des mots toutes les émotions qu’Immune parvient à faire ressentir tout au long de ces dix titres. Après une autoproduction en 2004 et un succès grandissant, Immune inaugure une nouvelle page de ce que la musique française pourrait faire au cours des décades à venir, en utilisant un songwriting fin et ciselé comme support pour autant d’expérimentations minimalistes et oniriques.

A l’écoute de Sound Inside, on ne peut s’empêcher de penser à Spirit Of Eden ou à Laughing Stock des défunts Talk Talk, tout en reconnaissant une grande capacité du groupe à habiller ses textures sonores de minimalisme électronique du plus bel effet. Déroutante au départ, la voix de Gary dispose en fait de plusieurs atouts : elle sait à la fois retranscrire l’émotivité, tout en la drapant dans une pudeur sincère, le tout enveloppé dans des trémolos embrumés. Atypique mais reconnaissable entre mille, sa voix risque d’en faire fondre plus d’un.

Mais la grande surprise, ce sont les chansons. Plus folk que pop, elles permettent à Immune d’imposer dès leur premier album un univers particulier, un monde de tisserands musicaux méticuleux et spontanés dans leur démarche. Tapis cotonneux de cymbales sur Throught tides ou introduction mélancolique et rêveuse sur You landscape, chaque titre possède sa propre déclinaison du monde d’Immune, un monde fait de vieilles photos, de coffres à jouets et de rêveries enfantines. Véritables cartes postales, intimes, certains morceaux, comme le très feutré The same old throb, vous envoient graviter dans un cosmos auquel vous n’aviez jamais osé rêver. Ambiant et résolument organique, Headfirst, le morceau phare de l’album, présente toutes les caractéristiques du monde stellaire des lyonnais : une entrée en matière discrète, sur la pointe des pieds, puis un développement tout en patte de velours, quelque part entre la retenue timide et humble et l’expressivité dans la créativité la plus inattendue. Plus expérimental de par son électronique minimaliste, Lighthouse n’en est pas pour autant dépossédé de son âme.

Difficile de ne pas se laisser envahir par les armées de notes douces et amères d’Immune et de leur Sound Inside, petite boîte à trésors rouverte par magie ou par hasard, et qui sème les graines de la mélancolie la plus profonde, avec en prime le petit sourire triste de celui qui apprécie ces sentiments mitigés, lorsque l’on se retrouve coincé entre soi-même et le monde, avec pour seul échappatoire les rêveries flottantes et inavouées. Véritable révélation pour cette année 2006, Immune compte sans nul doute parmi les grands talents à suivre. Quatre garçons viennent de semer une petite graine, et déjà, Sound Inside permet l’émergence de quelques bourgeons fragiles, mais désireux de se gorger de soleil avec parcimonie. Un album envoûtant, inventif et absolument incontournable.
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Eraser Head
Heureux qui, comme Hollis, a fait un beau voyage, ou comme Arca et les clarinettes amères d’Angles, leurs cordes bouleversantes, tellement tristounes qu’on s’y pendrait presque... Plus que le marbre dur du désespoir plaît à Immune l’ardoise fine de la mélancolie à travers ce petit joyau finement ciselé et autoproduit par les quatre lyonnais. Sound Inside complète en fait leur album éponyme et le perfectionne avec l’enregistrement de douze titres (contre sept pour le premier album), fruit de deux années de concerts et de persévérance. Une persévérance qui commence d’ailleurs à porter ses fruits puisque le groupe annonce que la signature avec un label est imminente. Alors que les fabricants de ventilateurs se font un max de thunes avec l’été, Sound Inside arrive comme une bouffée d’oxygène. Il fait chaud. Il y a du son à l’intérieur. Entrons.

Avec Your Landscape on se dit d’emblée que les influences Hood-ienne sont justifiées, mais de façon très limitée (la programmation rythmique de Jean-Sébastien Nouveau et ses crépitements de drums). La voix de Gary Soubrier fait plutôt penser à celle, un poil voilée et caressante, de Stuart Staples (voire carrément celle d’Anthony sur Headfirst) qu’au timbre monocorde, imperturbable et pas très émouvant de Chris Adams [1]. On accroche de suite au chant, et la montée mélodique est progressive, on commence sur un duo clavier/guitare (Martin Duru), amplifiée par le jeu basse/violoncelle de Julien Nouveau. Un violoncelle qui jouera ses dissonances en fin de piste, comme pour briser la mélodie et donner l’impression d’un glissement ou d’un trébuchement.
En important une petite bibliothèque de samples vocaux et d’effets bruitistes (les jouets de Julien) certains morceaux comme Lost Kites feront penser à Lali Puna ; d’autres combinent batterie/rythmes électroniques et contrastent avec les titres plus instrumentaux. Il n’y a qu’à écouter Headfirst (et son départ de cymbales en arrière-plan, qui m’évoque The Wood Bunch de Bed) et Acoustic Memories (sur lequel les apports électroniques sont inexistants ou très minimes) pour sentir la différence. Sur The Same Old Throb ce sera même au tour de la voix de s’effacer le temps d’une incursion jazzy légère et dysharmonique, un intermède presque cinégénique.

Sound Inside témoigne d’un maniement parfaitement abouti d’émotions telles que le spleen et la désillusion ainsi que d’une incroyable densité mélodique et instrumentale pour un second album d’un groupe formé il y quatre ans à peine. Ce disque sera une vraie claque pour les mélancoliques quand il sortira. Une mélancolie contre laquelle on a décidément du mal à s’immuniser.

L’album est pour le moment commercialisé sur le site du groupe. Certains titres sont mis à disposition. Il faut prendre au moins la peine de télécharger et d’écouter l’extrait de Your Landscape, et pourquoi pas poursuivre avec l’excellent Father’s Falling, audible en intégralité, qui aurait pu parfaitement trouver sa place au sein de ce « best of Immune »... Et maintenant qu’on s’est bien réhydraté, on attend la suite des aventures avec impatience.
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01 audio video
Nous avions chroniqué l'an dernier (Avril 2005), ici même, l'album Sound Inside (alors autoproduit) et avions signalé que ce serait une erreur de passer à côté de ce disque sans prendre le temps de l'écouter. On espèrait à l'époque que les labels ne resteraient pas sourds à cette musique belle à pleurer, dépouillée à l'extrême, à ces arrangements splendides. Quelques mois après notre interview d'Immune (Août 2005), nous étions très heureux d'apprendre que c'était chose faite : Immune venait de signer sur le label belge Stilll.

Aujourd'hui, l'album Sound Inside ressort sous le label Stilll et c'est donc le 1er album officiel du groupe. Par rapport à la version que nous avions écoutée, le tracklisting a été légèrement modifié et l'album compte désormais 10 morceaux. "Kites", présent sur l'album 7 titres Immune (2004), et rebaptisé "Lost Kites" a disparu ainsi que 2 autres morceaux, tandis que "Father's Falling" - également présent sur l'album de 2004 - revient. Pour notre plus grand plaisir, les titres "You Landscape", "Acoustic Memories", "Through Tides", "Headfirst", "Thousand Leaves" ont été conservés : comment résister au désir de les repasser en boucle, oublieux de l'instant présent, pour profiter de l'apaisement que procure ces mélodies simples et douces, de ces ballades électro-pop finement ciselées. L'écoute de Sound Inside provoque un bien-être incroyable : on se laisse envahir, les yeux mi-clos, insensible au crépuscule qui gagne, enveloppé d'un voile de rêverie, visitant nos paysages intérieurs pour y (re)découvrir des souvenirs enfouis que l'on croyait perdus à jamais. En 10 compositions minimalistes et autant de merveilles, Immune s'affirme comme un groupe avec lequel il va falloir compter désormais.

La musique d'Immune instaure un climat mélancolique mais jamais triste grâce à son extrême légèreté. Ce résultat, on le doit aux arrangements très travaillés qui, mettant la voix légèrement en retrait, font la part belle à des intruments tels que piano, basse, violoncelle sans oublier d'y mêler samples et boucles. Pour ceux qui ont besoin de références, histoire d'avoir une idée plus précise du style de musique, on peut avancer Radiohead mais un Radiohead sans le côté schizo (Sound Inside ne comporte que des morceaux assez lents, pas le moindre signe d'énervement chez Immune), certains titres ont un écho qui résonne du côté de chez Robert Wyatt mais un nom me vient naturellement à l'esprit : Sébastien Schuller. Sound Inside est un cousin de Happiness, excellent premier album du français originaire des Yvelines. Dans les deux cas, on a affaire à des orfèvres de l'électro-pop.

Au final, un album sensible et raffiné, lumineux à souhait. A consommer sans modération !
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Benzine

On avait quitté Immune en 2004 avec une énorme impression, celle de tenir un groupe capable de vous bouleverser avec presque rien. Avec une musique dépouillée, mêlant harmonieusement instruments classiques et arrangements électroniques, cette formation lyonnaise réussissait à nous toucher grâce à une mélancolie profonde et sincère qui jaillissait à chaque instant de sa musique.

Aujourd’hui, à l’heure du premier véritable album, cette fois distribué par le label belge Still (Arden, Off The sky), le groupe n’a rien perdu de sa superbe ni de son authenticité et revient, à peu de chose près, avec les mêmes atouts, et une façon de faire une musique sensible et sensitive que l’on appréciera une fois encore ici.

Sound inside associe quelques anciens titres à de nouvelles compositions et réussit à dégager plus que jamais une un impression de maîtrise et de profondeur jamais atteinte.

Avec des atmosphères et des ambiances toujours aussi travaillées, qui donnent à l’album un touche si particulière et offre à l’auditeur de quoi nourrir son imaginaire, l’album tend par moment vers le superbe sur un titres tel que Through tides et rassemble rappelle ainsi des gens aux univers très riches que sont Radiohead, Mark Hollis, Hood ou encore le grand Robert Wyatt.

Album de la confirmation, sans aucun doute, ce Sound Inside offre une dimension nouvelle à Immune et prouve que ce groupe se bonifie comme un grand vin.

Un album qui vient prouver, si besoin était, la richesse des compositions de ce groupe décidément unique en France, dans un genre où les espagnols (Balago, Ursula) ne sont plus les seuls maîtres.
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Rock Post
Acoustic memories. Ou plutôt mémoires électro-acoustiques.
A l’intérieur, quelques sons, une musique discrète. Ça bruisse, ça sonne, ça musique, à l’intérieur. Ça vit. En toute délicatesse, en sachant se donner le temps, s’étalent des mélodies toutes d’espace et de silence, de retenue. Electro-pop douce mais jamais doucereuse, la musique d’Immune est simplement belle, presque jusqu’au dépouillement. Souvenirs mélancoliques et rêveurs feutrent l’atmosphère. Ça vit, comme on vit aux dernières heures du jour, aux dernières heures d’une vie. Fragilement tissées, les mélodies éparses, comme distendues, invitent au voyage, intérieur, avec nonchalance. De l’intérieur, naissent des images, des lieux, des personnes, des histoires – une mémoire, qui se raconte à plusieurs voix, chantées ou enregistrées, toujours avec nonchalance et beauté ; une mémoire qui s’abîme dans la torpeur de plages instrumentales immaculées, de nappes synthétiques si limpides qu’on les penserait océaniques, aux profondeurs inconnues.
Sound Inside offre douze titres parfaitement authentiques, où pas une note ne trahirait un quelconque désir poseur, la volonté de produire un musique, de proposer quelque chose. Immune se raconte comme on se dévoile : sans fard, sans habillage superflu. Débarrassés des oripeaux affectés d’une souffrance angoissée déjà passablement cliché, les quatre musiciens osent le minimalisme de la sensibilité et de la sincérité, osent la joliesse, la joliesse de toute beauté, sans se sentir le devoir de la maquiller, à tout prix, d’originalité bon marché, d’expérimentation foisonnante. Ça bruisse, à l’intérieur, ça vit. A l’extérieur, pour mieux entendre, l’immobilité, le souffle retenu.
Avec ce deuxième album, qui compile les meilleurs titres de la formation depuis sa naissance en 2001, c’est tout un passé que l’on nous invite à feuilleter, avec discrétion et pudeur, en toute légèreté. La vie qui s’agite lentement, qui sonne et résonne, à l’intérieur, est celle d’Immune, tout d’abord, qui parcourt en une cinquantaine de minutes, les heures les plus marquantes de son histoire. Voilà toute la maturité de ces compositions qui, ayant su prendre leur temps avant de s’offrir à nous, savent aujourd’hui prendre le temps d’offrir tant d’authenticité et de sentiment, réussissent, comme les meilleures histoires, le prodige de ne jamais durer assez longtemps, en se donnant pourtant des airs d’éternité. Un disque intemporel, qu'on écoute comme on s'arrache à l’oubli.
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Infratunes
Pour son deuxième album, Immune revient en donnant le meilleur de soi-même.
Cela tient, d’une part, au fait que Sound Inside reprend certains morceaux du premier album, sous un nom quelque peu différent parfois (Kites devient Lost Kites, Hundred Leaves devient Thousand Leaves, Through Tides reste inchangé). Sound Inside constitue ainsi une sorte de « best of » d’Immune.
D’autre part, il témoigne d’un degré d’aboutissement plus élevé qu’Immune. Le groupe a gagné en maturité, ce qui est certainement dû à l’expérience de la scène. Et, la voix de Gary, tout en gardant ce timbre légèrement effacé qui en avait fait le charme, semble avoir pris de l’assurance, s’être affirmée en maintenant cette touche inquiète qui la rend si suave.

Acoustic Memories, superbe ballade, douce et légère comme une berceuse, témoigne d’un grand sens de la composition et de l’arrangement : chaque instrument (voix, violoncelle, piano, guitare) y trouve en effet sa place, se passant le relais sans pour autant tourner en rond.
Mais, c’est sans doute Lighthouse qui donne tout son sens au terme « electro-pop » que revendique le groupe : simplicité de la mélodie qui entraîne un besoin irrépréhensible de la fredonner, petite musique portée par de délicats parasites électroniques qui rythment le tout et, enfin, un intelligent canon crée par la superposition de deux enregistrements de la voix. Placé judicieusement au beau milieu de l’album, Lighthouse l’éclaire, rayonne sur lui, lumineux.
Adrift, quant à lui, dévoile un autre aspect de la musique d’Immune puisqu’elle se fait alors plus rythmée, bien que toujours aussi légère. Il permet ainsi, accentuant le temps d’un morceau le côté electro du groupe, à Sound Inside de ne pas être simplement un disque lénifiant.

Avec Sound Inside, Immune confirme tout le bien que l’on pouvait penser d’eux. En outre, dans la mesure où ils ont enrichi leur musique et donné plus d’ampleur aux arrangements, sans toutefois dénaturer ce qui fait leur spécificité, ils parviendront sans doute à toucher un public plus large.
Voilà donc un groupe que l’on ne saurait trop vous conseiller de suivre et de soutenir.
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Disagreement (avril 2005)
Immune from Lyon in France are certainly not making it easy for their first time listeners. Their self-produced seven song EP was recorded on a digital eight track machine, and already their influences tell you that they play the kind of music you can as well rehearse in your bedroom, as complaints from neighbours are more than unlikely.

The first time I thought that I wasn't listening correctly, but then decided on pumping the volume up. Immune are not a rock band, and apart from decent programmed rhythm tracks, there is nothing here to get you dancing. Boring at first, the album is also very demanding, and their take at music, somewhere between Sigur Ros with testosterone and a more electronic latter day Talk Talk, is anything but mass compatible. These days there are more and more people experiencing with quiet sounds, preferring atmosphere over music, but Immune never let if drift off into a mere formal exercise. Their songs are short and concise mostly, but even on longer structures, like on the six minute closer Father's Falling, they manage to catch the frail beauty of post rock, to bend it into something very dreamy.

If you feel scared away by the not too great English at the band's homepage, don't worry, because the vocalist does an excellent job, drawling his lyrics in a lazy way that would make Mark Hollis proud of him. This sleepy narrative is the ideal backdrop for the semi-acoustic, semi-electronic music, which excels on both levels, hiding so many details in the final mix that every time you listen again you are sure to discover something new. The keyboards have an ethereal quality, the piano is pure weeping sadness, the sparse electric guitar adds colour,... There's just so much happening on this apparently silent CD that this paradox alone should already be enough to prove the budging genius of Immune.

This is very sad music, not astonishing considering that these guys are all strongly into Matt Elliot, and probably not the best way to start your way into Spring. But apart from seasonal complications, the safe-handed delivery on this debut EP leaves you wanting for more. Until then, you should well spend 8 Euros on this promising debut.
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Foutraque (mars 2005)
Immune, c’est un patronyme « bio-physiologique » qui intrigue et on se doute qu’il ne s’agira pas d’un antépénultième groupe de métal (quoique…) mais bel et bien d’un groupe à forte consonance pop et post-rock.
Ce groupe lyonnais formé à l’aube des années 2000 travaille dur pour se faire connaître et il faut croire que le travail paie car cette première galette argentée est pleine de promesses. Sleeping Clouds, qui ouvre l’album, nous entraîne de plain-pied dans un univers intime et feutré où les voix seront discrètes, douces et l’orchestration minimaliste et électronique.
Avec ce premier morceau, on nage en plein Boards Of Canada tant la rythmique y est bradychardique et les voix éthérées. La suite s’enchaîne tout naturellement avec la frêle voix de Gary, un piano dans un coin et une ambiance qui incite à la méditation.
Kites, avec sa grosse basse en avant martèle un rythme spartiate tandis que des cordes se mêlent à des voix féminines. Les autres titres se profilent comme de douces dragées post-rock entre Four Tet et Boards Of Canada.
Même si la voix de Gary mériterait un peu de recul dans la superposition des plans sonores, on sent chez Immune un immense plaisir de composer et un désir de faire partager leur univers musical sur scène.
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Infratunes (février 2005)
La musique d’Immune est empreinte d’un sens rare de la nécessité. Elle se situe juste au-dessus du seuil en deçà duquel il n’y a pas de musique, mais simplement des notes et des sons disparates sans lien aucun entre eux.
À l'écoute d'Immune, il semble, en effet, que chaque note, chaque nappe sonore, chaque dérangement électronique qui vient subvertir la structure pop des morceaux, chaque phrase chantée, a été pensé, apprécié, pesé, éprouvé et modifié peut-être, afin de n’en conserver qu’une version sublime, c’est-à-dire : de laquelle tout élément impur a été éliminé.

Ce minimalisme musical, ce nominalisme musical, dira-t-on plus exactement, fait d’Immune un disque homogène. Flirtant avec l’uniformité, il lui échappe cependant en développant de fines variations sur un fond lent et cotonneux.
Si la plupart des morceaux qui le composent portent une voix au timbre étouffé, égarée comme entre deux mondes, Kites (qui substitue au chant le sample d’une voix féminine) et Sound Inside, ainsi que le final de Father’s Falling, en explorant des voies plus explicitement expérimentales témoignent de l’inventivité du groupe.

Le nominalisme musical d’Immune n’est donc pas la marque d’un manque de ressources, mais plutôt le fruit de la recherche d’une forme de richesse, plus ambiguë, plus intime aussi.
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Benzine (janvier 2005)
Né en 2001 de la rencontre de 4 garçons désireux de créer une musique dépouillée et intimiste, qui mêlerait musique électronique et pop organique, Immune tient parfaitement son pari avec un premier album dense et fascinant dans lequel on se plonge avec une exquise béatitude.

Immune propose avec cet album sans nom mais plein de caractère, une sorte de voyage au pays des songes, dans un univers de tranquillité et de calme où chaque note, chaque silence a son importance. Rappelant le travail de Mark Hollis ou de certains formations telles que Hood, Rachel’s ou encore les espagnols de Balago, Immune distille une musique au charme noir, avec beaucoup de talent et avec une manière bien personnelle de vous faire aimer les choses simples et belles à la fois.

Emplis de douceur, de mélancolie nocturne, les 7 titres de ce trop court album renvoie à des images en noir et blanc de paysages sauvages et dépouillés. 7 titres qui vous transportent, comme rarement, vers des ailleurs étranges et incertains, distillant des atmosphères lourdes et tendues grâce à des arrangements de guitare, de piano et de percussions très réussis. Beaucoup de maturité donc pour un premier essai dont on attend la suite avec une réelle impatience.
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Versus (fanzine musical lyonnais) (janvier 2005)
Immune est un groupe lyonnais formé en 2002 et dont ce cd est la première demo. Dès le premier morceau, tout est dit : immune a choisi d'exprimer avant tout sa sensibilité, et suivra quoi qu'il en côute la voie de l'honnêteté en poursuivant ses propres chimères. Le son de ce cd est étonnament bon, équuilibré entre distance et chaleur. Les univers crées nous rappellent un peu la musique de Mark Hollis, avec cependant un léger côté trip-hop dû aux rytmiques, mais avec des proportions inversées: la rythmique n'est jamais au premier plan, et l'ensemble a un côté ambient et éthéré renforcé par l'instrumentation (violoncelle et claviers en tête, guitare en arpèges, rythmes electroniques...). Seul regret, un côté parfois un peu lisse, et une préciosité dans la voixqui en fait un peu trop. Cette petite critique ne doit pas cacher les grandes qualités de cette démo, très largement au dessus de ce qui nous parvient de la part de groupes aussi jeunes, et qui est revenue souvent au fil des mois dans la pile à côté du lecteur - un signe qui ne trompe pas.
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Nameless (décembre 2004)
Je ne sais pas si de sa tanière britannique, Mark Hollis prend parfois conscience de l’empreinte qu’il a pu laisser derrière lui. Une ombre toujours présente, quasi intemporelle qui allait influencer un nombre conséquent de groupes, de musiciens marqués par la patte envoûtante de l’anglais. Les 4 lyonnais d’Immune intègrent logiquement cette légion qui a le bon goût de ne point tomber dans le mimétisme béat. Sur les 7 titres homemade, Immune installe ses ambiances par boucles, programmations synthétiques et claviers avant d’apposer la voix détachée de Guy Soubrier. Si l’ex Talk Talk semble hanter l’esprit de cette première sortie, Robert Wyatt n’est pas en reste non plus quoi que la corrélation en est moins évidente. Dans ses airs et atmosphères, Immune joue dans la cours d’Encre ou encore de Black Heart Procession sans se frotter intentionnellement au glauque de leurs jets, le quatuor fait voyager les humeurs chétives du piano, applique un minimalisme limpide au service d’une démarche excessivement prenante. On se croise les doigts afin qu’Immune puisse trouver un toit, un refuge digne de sa volonté.
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Musiczine (novembre 2004)
En privilégiant les atmosphères éthérées et dénudées, Immune navigue aux confins de l’ambient électronique et la pop organique. La formation a même baptisé sa musique d’électro pop somatique. Pourtant, leur expression sonore s’adresse davantage à l’esprit qu’au corps. Mais un esprit empreint d’une douce mélancolie, d’une indolence ténébreuse, propice aux climats visionnaires et troublants. Et j’imagine facilement ces compositions servir de bande sonore au ‘Grand Meaulnes’ d’Alain Fournier, romantisme juvénile qui semblait pourtant enfoui si profondément dans notre subconscient. En cherchant une éclaircie dans cette brume sonore, le très beau et élaboré « Through tide » ne fait qu’accentuer notre sentiment de solitude, alors qu’en final, « Father’s falling » joue avec nos émotions en s’égarant dans l’univers d’un Also the Trees, filmé au ralenti…
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Merry Go Round (novembre 2004)
Des souvenirs imprimés sur une pellicule vieillie par le temps qui passe. Des images floues et la netteté de l’errance. Le premier album autoproduit des Lyonnais d’Immune s’imprègne de silence pour mieux faire entendre les beautés sonores qui rodent et caressent les courbures évanescentes de ces nuages endormis. Guitares éthérées sur électronique organique. Voix à demi effacée comme une mémoire qui s’évanouit. Seuls avec nos songes, nos yeux n’entendent plus. Ni l’amertume, ni les regrets. La solitude résonne et le calme frappe de ses parfums d’automne. Il y a ici une mélancolie douce qui flotte dans l’air, des pas qui résonnent, des rires d’enfants qui éclatent. Musique de chambre nocturne, Immune transporte l’auditeur dans un monde rempli d’images, entre quiétude de minuit et errements d’envies. "Children are dreaming". De ses rêves d’enfants, Immune a tiré une musique épurée et aérienne, élégante et pudique. Encore un peu trop peut-être.
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Liability (septembre 2004)
Immune se situe entre pop organique et ambiant électronique. C’est la bio qui nous apprend ça, et c’est vrai. Leur musique est feutrée et faite de nappes et de bruitages. Leurs influences vont de Arab Strap à Sigur Ros et on comprend à l’écoute de ces 7 titres tous aussi déprimants les uns que les autres. Peut etre que pour ce groupe, la beauté ne peut passer que par une certaine forme de tristesse musicale. Ce n’est pas un reproche loin de là. Les ambiances créent par Immune sont post rock, organiques, parfois étranges. Les chansons sont teintées d’influences jazzy, de chant qui rappelle parfois Jeff Buckley. Bref, de la bonne musique.
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Autres directions (septembre 2004)
Le projet solo de Jean-Sébastien Nouveau (aka Yawn) s’est métamorphosé en Immune, quatuor dont la musique nage entre l’electro ambient et la pop organique. La pop électroacoustique d’Immune est minimale et lente, elle fait la part belle aux silences et atonalités, à la contemplation et à la mélancolie. Elle baigne dans les eaux claires de Movietone, Talk Talk, L’Altra, peut se parer de discrets reflets de guitares post-rock ou adopter des tempos électroniques qui ont la gangrène. Parfois en sourdine, comme à peine évoqués, mélodies et rythmes rivalisent de fragilité et de délicatesse, accueillant en leur sein un chant maussade et élégiaque. Troublante neurasthénie.
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End of pop (mai 2004)
“Un peu court pour un album”. C’est la phrase que l’on prononce au terme de la première écoute du premier disque d’Immune. Et ce qui sonne comme un reproche trahit bien vite une vérité : on en aurait bien écouté un peu plus. C’est vrai que 30 minutes
pour 7 titres, cela donne le temps d’y prendre goût mais pas de s’en rassasier. L’electro-pop somatique dont ils se réclament est, il faut bien le dire bien agréable. Si le morceau d’ouverture semble se dresser pendant plus de 3min20 comme la revendication d’un ceratin savoir-faire electro, ce n’est que quand le beat s’éteint que l’on comprend dans quelle atmosphère ouatée nous allons désormais baigner. Et “Hundread leaves”, dénué de quasiment tout artifice électronique, fait résonner dans
son piano presque autant de mélancolie que dans la voix de Gary Soubrier. Puis l’équilibre électro-pop se fait enfin sur l’excellent “Kites” où la voix féminine ressemble à des souvenirs brumeux. Cette atmosphère ne sera troublée que par “Through tide” au rythme plus enlevé et à l’orchestration plus riche, qui, situé à l’exact milieu du disque, semble vouloir endosser le rôle de climax. Avant de retomber pour trois morceaux (dont l’instrumental “Soundinside”) dans la douce torpeur que peuvent
prendre nos siestes chagrines. Et de remettre le disque.
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A découvrir absolument (mai 2004)
Immune doit aimer le lit de Bed, dormir dans les draps de Burello et prendre ses odeurs pour se construire un univers proche mais ouvert aux autres. Entre un chant bas et sombre, Immune hésite et se targue même de faire la nique à un Perry Blake de plus en plus buveur de tasse et mauvais nageur (through tide). Il y a de la vapeur dans cette musique minimale (sound inside)cette musique même bruyante dans son absence de dérangement (sleeping clouds / hundread leaves). Celle-ci est délestée de ses aspérités possibles mais souvent dérangeants, et devient une musiuqe précieuse mais irrévérencieuse. Elle s’affirme d’écoute en écoute et se fond au contexte présenté comme Arab Strap peut le faire avec le bout de son sexe (painting houses). Entre Piano Magic (father’s falling) et Bed, entre Arab Strap et Mark Hollis dans le nougat,Immune est un OVNI, une désertation des champs délimités, l’ouvrage démandé pour valider un bilan de compétences approximatives pour les tenants des règles, le disque pour les amoureux des petits espaces à parcourir avec un manomètre. Dans la grand famille des déserterus magnifiques Immune pourrait bien se faire une place au soleil. Splendide.
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Magic (n°80, mai 2004)
Mémoire. Formé à Lyon en 2001, Immune prend le parti du silence, des atmosphères ténues et des mélodies fragiles comme une toile d’araignée. En 7 morceaux graciles, flottant à quelques mètres au-dessus du disque, Jean-Sébastien, Martin, Gary et Julien Nouveau dilatent les rythmiques électrominimales, les nappes éthérées de guitare post-rock ou de violoncelle, et la retenue du chant, avec l’angoisse en sourdine. Un chant, résonnant comme un trou de mémoire, surgit dans le vide ménagé entre les instruments et reste imperceptiblement hétérogène à ce qui se passe autour de lui. Notes d’arpèges, samples de voix, de mécanismes de boîte à musique, l’album est hanté par des images à demi effacées. Elles s’agrègent dans une composition à l’architecture organique, pour former le décorum complexe de l’inconscient qui s’exprime au seuil du rêve. Solitaires dans une tranquilité démesurée, disparaissant comme avalés dans un fondu au noir, elle laisse autour d’elle un sentiment d’absence vertigineux. Comme s’il feuilletait les pages d’un nouveau romantisme, où le temps et les émotions se troublent et s’inversent, Immune fait vibrer les réminiscences d’une autre vie et la vision intuitive d’une histoire à venir.
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