Not
Until Morning
Eglantine
Records . 2008
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n°45 (été 2008) [read]
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Stilll . 2006
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Magic,
revue pop moderne
A
l’image de deux derniers albums de Talk Talk et
de la musique de Mark Hollis – pour lesquels
Immune affiche volontiers son admiration -, c’est en jouant
sur les suspensions, les intervalles, les étirements et les
silences que le quatuor français, en prenant des chemins
de traverse, se faufile doucement entre le jazz (époque birth
of cool), le post-rock, l’ambient et le pointillisme
électronique de Hood. A chaque nouvelle
écoute, des arrangements mouvants et fluctuants dévoilent
de nouvelles complexités ou audaces ainsi que des instruments
qui nous avaient complètement échappé les premières
fois (un saxophone, un violoncelle, une flûte, un mellotron).
Le timbre, le phrasé particulier (on pense parfois à Chris Connelly) et le somnambulisme du chant de
Gary Soubrier, qu’il faut apprivoiser, le rendent ensuite
plus familier, proche et apaisant. Eloge de la lenteur sur fond
de velours noir et tapis de basses moelleuses, Not Until Morning est l’un de ces disques qui ne souffrira pas un rapide survol
en diagonale. Avant de pouvoir l’apprécier à
sa juste valeur (et tempo), il faut d’abord avoir considérablement
ralenti son rythme cardiaque, puis accepter de prendre le temps
d’en explorer les détails. Encore plus efficace au
cœur de la nuit, la résonance profonde de ces mélodies
mélancoliques et dérivantes vous embarquera alors
vers les limbes oniriques et ouatées, un espace propice à
la réflexion où, depuis belle lurette, tous les grands
planeurs et esthètes mangeurs d’opium se donnent rendez-vous
pour pratiquer la voluptueuse philosophie d’après minuit…
°°°°°° Marc
Gourdon
top
Onda Rock
Sono
trascorsi poco più di due anni da quando “Sound Inside”
contribuì alla (purtroppo soltanto parziale) emersione dal
sottobosco indipendente francese del quartetto che va sotto il nome
di Immune.
Fedele alla fisionomia minimale di quel lavoro, la band originaria
di Lione ritorna adesso con un seguito che anzi ne enfatizza i tratti
più scarni, accentuandone, se possibile, anche l’autonomia
realizzativa, se è vero che per il nuovo disco la band ha
scelto la piccola ma attenta Eglantine Records,
etichetta finora attiva in prevalenza in ambito elettronico.
Sembra
quasi che gli Immune siano incuranti degli aspetti commerciali e
promozionali delle loro opere allo stesso modo in cui lo sono di
impostazioni artistiche estranee ad un’urgenza espressiva
ancora una volta incentrata su soffuse lentezze e sfumature chiaroscurali,
senz’altro debitrici di certe delicatezze post-rock, ma anche
di una serie di varie, possibili influenze che vanno dalle dilatazioni
slow-core a manipolazioni sonore echeggianti la Bristol dei vari Crescent, Third Eye Foundation, Movietone.
Rispetto agli esordi e al lavoro precedente, “Not Until Morning”
abbandona quasi del tutto le residue tracce elettroniche e con esse
pure certe costruzioni maggiormente aderenti al post-rock, in favore
di un approccio ancora più compassato, di malinconico straniamento,
ora dolcemente disperso in atmosfere sognanti, ora avviluppato in
torsioni claustrofobiche.
In
coerenza con il suo titolo, l’album presenta una linea guida
di affascinante e ricercata indefinitezza, intesa a cogliere le
impercettibili trasformazioni di istantanee paesaggistiche solo
parzialmente a fuoco, tra oscurità e chiarore. Così,
la musica degli Immune, rielaborati e restituiti secondo una forma
personale i suoi tanti possibili accostamenti (dai Talk
Talk ai Bark Psychosis), si colloca adesso
con una certa decisione su una linea di inquiete modulazioni melodiche,
frammiste a ritmiche ovattate ed oblique schegge acustiche, non
troppo distante dalle sonorità degli Hood e di band quali Epic45 e July Skies.
Le otto composizioni comprese in “Not Until Morning”
passano in rassegna diverse modalità di esplicazione di sonorità
quasi sempre intime e notturne, puntellate da scarni battiti o maggiormente
definite a delineare vere e proprie canzoni (come le ottime “Slow
Backwards” e “When We Faint”), costellate da lentezze
ipnotiche e ammalianti iterazioni di suoni ma allo stesso tempo
solcate da field recordings, ritmiche più definite e coronate
da melodie elettroacustiche e dal cantato di Gary Soubrier, che
in questi casi abbandona l’abituale ma pur efficace tono biascicato.
È
dalla continua sovrapposizione di elementi che l’album trae
la sua forza espressiva, creando piani sonori perennemente in bilico,
eppure tanto ben equilibrati da non creare cesure tra morbidezze
acustiche e sofferte sospensioni elettriche, tra archi spettrali
ed eterei crescendo, tra aperture armoniche e persistenze ambientali
o lievemente distorsive.
Proprio in ragione della sua eterogeneità, “Not Until
Morning” è un album che rivela il meglio attraverso
la continua scomposizione e ricomposizione del proprio paradigma
musicale, nella cui stessa assenza di definizione risiede uno dei
suoi tanti aspetti salienti, da cogliere con gradualità,
concentrazione e disponibilità all’ascolto. Sì,
perché se un appunto si può fare a questo lavoro è
proprio quello delle sue non eccelse doti “comunicative”,
visto che, tranne forse la splendida e hood-iana “When We
Faint”, nessuno dei brani riesce ad imporsi subito all’attenzione,
stagliandosi al di sopra di una media qualitativa comunque sempre
di tutto rispetto.
top
Indierockopera.com
Petite découverte de cet été
(encore me direz-vous!..Mais heureusement!)...
Ils sont quatre français, se cachent derrière "Immune"
et avaient déjà sorti "Sound Inside", orienté
electro pop, en 2006.
"Not until morning" signe leur retour, sous le label Eglantine
records, avec un album qui mêle idéalement la musique
électronique à une musique plus acoustique et minutieuse
à l'aide de piano effleuré, batterie timide, violoncelles
et guitares acoustiques charmeuses, le tout savemment arrangé.
Le disque dégage une émotion forte et délicate,
dès l'introduction "Hello" jouée à
fleur de peau.
L'invitation à l'aventure intérieure est lancée;
se mèlent ainsi à cet univers intimiste mélancolie,
fragilité, émotions très fortes et une certaine
sérénité.
Un disque qui repose, procure une sensation de chaleur et de calme
profond par le biais d'une musique feutrée et précieuse.
Ca fait du bien, tout simplement.
Le disque est en écoute intégrale sur leur site.
A noter également qu'une version remixée de l album
sera prochainement téléchargeable gratuitement sur
le site du label.
top
Poprevuexpress
Tout doucement, sans faire de vagues,
Immune avance et nous régale de sa tranquillité, de
ses sonorités de velours, de son élégance.
Immune imprime des ambiances feutrées et mélancoliques,
superbes et nocturnes comme un Chet Baker sans
drogue (on l'espère) ni trompette ou un Mark Hollis redevenu vivant.
Avec ce nouvel album (après le remarquable "Sound inside"
en 2006) qui lorgne vers le jazz autant que vers le post-pop/rock,
le groupe atteint une nouvelle dimension, marque un peu plus sa
personnalité dans le genre et surtout nous invite à
une virée nocturne que l’oiseau de nuit parisien Christophe ne pourrait pas refuser.
[9/10]
top
La MagicBox
Après
Sound inside, les Lyonnais d’Immune reviennent pour un album
défiant les superlatifs. On s’en amuserait presque
(non pas que cet soit amusant, bien au contraire) d’utiliser
le mot « superlatif » pour un album tout en retenue,
en creux, en émotion rentrée…Mais comme le dit
la formule, Less is More et ce nouvel opus des aventures discographiques
de ces neurasthéniques d’Immune est un trésor
d’une émotion qu’il faudra aller chercher au-delà
des apparences. L’album est lent, froid, il joue sur des répétitions
sonores avec des delays devenant des tapis duveteux…mais à
l’instar de la voix se déployant dès le deuxième
Slow backwards (comme un Thom Yorke devenant presque
soul), la beauté est là, à portée de
doigts. Que dire de la beauté des sons en soi, desguitares
acoustiques qui tissent une toile accueillante et reposante, de
cette persistante sonore qui vous entoure et vous cajole.
Au final, la palette est plus chaude que prévue et la quiétude
l’emporte sur l’effroi. Le groupe a décidé
de dégraisser un peu plus sa musique, n’ayant recours
à l’électronique que comme des textures à
la dérive. Cet album marque un retour à l’acoustique
comme Mark Hollis l’avait fait en son temps,
tout en continuant à évoquer Hood (première période). Not until morning est une œuvre
éminemment atmosphérique, mais qui arrive même
à insuffler un souffle de romantisme noir à travers
les mailles de son filet (When we faint ferait fondre un bloc de
pierre). Personne n’est immunisé contre la beauté
et Immune nous le prouve une nouvelle fois. Prêt à
tomber malade ?
9/10
top
Musique-chroniques
Deuxième album des lyonnais de Immune
après l'electro-pop Sound Inside, ce nouveau volet ouvre
grand les portes d'une pop plus acoustique et mélancolique.
D'entrée de jeu de grands noms nous sont évoqués
à l'écoute pastorale de Not Until Morning. Hood est
peut-être la plus directe de part ces effleurement de batteries
et cette voix mélancolique un peu feutrée, on pourrait
également penser à un The Notwist en une imaginaire version unplugged. On concèdera également
une part non négligeable à l'influence de Talk
Talk, criante notamment sur un titre tel que "Recorded
Home" tout droit sorti d'un Laughing Stock.
Et puis, comment ne pas évoquer avec plaisir les œuvres
d'Arab Strap, la douceur de Raphelson ("Wakening of a Former Land") ou encore l'acoustique des Tindersticks ("When We Faint").
Tout cela pour
tenter d'expliquer qu'avec toutes ces références,
Immune est déjà à l'abri de toute médiocrité;
reste qu'il fallait transformer l'essai et ne pas se contenter de
copier. Le groupe s'en sort avec classe, le fait d'avoir quasiment
éliminé toute trace d'électronique rend ce
disque chaud et profond. La guitare sèche voltige, le piano
assoit les arrangements, la batterie se joue aux balais et la basse
qui tourne comme au ralenti sur elle-même pour nous rappeler
combien sa métronomie nous est vitale. Not Until Morning
est une œuvre fine qui tisse sa toile gentiment dans notre
inconscient pour délivrer, au fur et à mesure des
écoutes, toute sa splendeur et son émotion.
top
Liability
Quand un groupe se réclame de Robert
Wyatt, Tindersticks, Hood et Talk Talk, il a de quoi retenir l'attention.
Quelque temps auparavant, sur ce même site, Immune était
placé aux côtés d'Arab Strap, Sigur Rós et Jeff Buckley.
Autant de comparaisons qui peuvent situer la formation lyonnaise
mais aussi semer le doute chez l'auditeur. Immune vaut-il vraiment
le détour ? Sound Inside avait déjà donné
une réponse mais n'avait pas tout à fait dissipé
toutes les interrogations. Not Until Morning devrait, ainsi, permettre
aux indécis de se décider. En fait, Immune reprend
les choses là où ils les avaient laissées il
y a deux ans. On retrouve ces ambiances langoureuses et fragiles,
teintées de colorations très hivernales. Pas de grandiloquence
ici, pas de surdosages ou d'exagérations grotesques. Immune
fait dans l'intime, le voyage intérieur, l'introspection
la plus pure. L'effort de concentration est alors de rigueur sous
peine de voir se refermer les portes de leur univers où la
subtilité et la recherche de l'intonation juste sont un sacerdoce.
Immune fait figure d'équilibriste, plaçant un savoir-faire
qui peut s'écrouler comme un château de cartes s'il
dévie dans ses intentions. Ce qui ne veut pas dire que le
groupe n'a pas de marge de manœuvre. Au contraire, Immune s'applique
à varier ses effets mais toujours en suivant une idée
fixe, celle de rester eux-mêmes.
De cette musique quelque peu planante et hors du temps, on retiendra
cette chose : Immune a bien mérité de ses illustres
modèles. Le groupe peut jouer d'égal à égal
sans oser craindre le ridicule ou les moqueries. Si la formation
est relativement discrète sur scène, ses disques n'en
demeurent pas moins des œuvres à déguster minutieusement,
précautionneusement. On pourrait alors les rapprocher sans
peine de groupes comme Cyann & Ben ou Astrid pour cette capacité à s'élever et créer
une musique qui ne touche que rarement le sol. Ce deuxième
album fait donc plus que confirmer les bonnes impressions laissées
par Sound Inside. Immune s'affirme de plus en plus, gagnant ses
galons avec une musique qui convainc autant qu'elle touche. “Essentiel
!” affirme le petit sticker fourni avec le cd promo. Pour
une fois qu'on exagère pas les choses, il sera difficile
de contester ce statut à Immune. Les Lyonnais ne font sans
doute pas beaucoup de bruit mais Not Until Morning est suffisamment
éloquent pour que sa simple écoute nous fasse admettre
l'évidence.
top
Norman Records
This record left our Phil feeling happy.
Onto another of my favourite albums of the week. It's also a French
artist and this lot are called Immune and here's their new album
called 'Not Until Morning'. In a nutshell this is just like Hood and Talk Talk... in fact if you wanted
to imagine what Hood and Talk Talk would sound like it would sound
exactly like this bar the vocals. Shuffling jazzy drums, introspective
vocals, beautiful piano, gorgeous interspersed guitars all spaced
out beautifully giving the song time to breathe... that's just the
first track. The rest of the album follows a similar path. I'm reminded
at times by another French band called Bed who
do the Talk Talk tremendously well but this is more like Hood than
them. It's a very delicate album which is bursting with feeling
and emotion. I've just given my daughter pineapple for the first
time (I'm feeding her while doing this....) and she's looked at
me like I'm a complete wanker. Hey ho... I love the guitars in this...
track 4 really does it for me (I have no track listing here but
the guitars in it are everything I like about this sort of music...)
In a word.... Hood but done so very very well, you won't mind I
reckon. I think its well good.
top
the pessac awards
IMMUNE [I'mju:n] adj (med) immunisé
(gen) à l'abri, protégé (2006): se dit d'un
lieu protégé, loin des fracas des productions actuelles,
où les sentiments peuvent s'exprimer. Se dit d'une complainte
nonchalante où les solitudes peuvent s'étoffer, croître,
se délier. Se dit d'un slowcore où des drones lointains
sont caressés par les cordes et les vents comme une complainte
langoureuse, d'une basse obsessionnelle, d'un balai faisant entrer
le jazz par les fenêtres (voir HOOD, post-rock).
Se dit enfin d'une voix aussi profonde qu'apeurée, venant
déposer ses larmes à la manière d'un Stuart
Staples incertain. Se conjugue au passé: "Deuxième
opus lyonnais de ce théatre poussiéreux où
les marionnettes nous racontent une histoire ancienne, faisant vibrer
les cordes de nostalgies oubliées, du temps où nous
n'avions pas encore besoin de nous protéger...de nous même"
top
Octopus
La vie discographique des Lyonnais
d’Immune débute en 2006, époque de leur premier
opus Sound Inside, dont le tempérament électropop
avait trouvé refuge sur le label bruxellois Stilll. Deux
titres de l’OL plus tard, le groupe change de crèmerie
(la structure valenciennoise Eglantine prenant le relais) et de
style, d’une langueur vaporeuse aux relents ambient marqués,
quelque part à la croisée des chemins de Talk
Talk période Spirit of Eden et
de Brian Eno façon Music for Airports.
Nous y retrouvons aussi des éléments de jazz fusion,
à l’image de la conclusion de l’introductif "Lie
Awake". C’est toutefois un sentiment de spleen –
faut consulter, les amis, d’urgence – très tindersticksien
qui diffuse ses effets déprimants tout au long des huit (longues)
plages de Not Until Morning, quitte à laisser l’auditeur
en panne au bord d’une route fréquentée par
tous les suicidaires du monde. Car là est le point faible
de l’album, dont la sincère tristesse tend à
se complaire dans une spirale vers le néant qui ne donne
guère envie de tendre la main.
top
etherreal
Après un premier album sur
le label belge Stilll, voici le retour du quatuor lyonnais, toujours
sur un label nordique puisque c’est chez Eglantine qu’ils
signent ce deuxième album.
Si Sound Inside, le premier album intégrait et jouait avec
l’électronique, ce deuxième album privilégie
l’acoustique, simple, épurée, principalement
échafaudée autour d’une guitare et d’une
voix, oscillant au grès des morceaux quelque part entre folk
et slow-core, avec à chaque fois un petit quelque chose qui
donne un charme particulier à ces compositions. Ainsi les
balais qui frôlent la batterie sur Lie Awake apportent une
touche légèrement jazzy à ce premier titre
doux et délicat tandis que c’est la clarté,
l’épure de Slow Backwards qui se fait marquante. Si
une batterie nette et délicate donne le tempo, si quelques
grincements d’archet et de doigts sur les cordes remplissent
l’espace sonore dans la deuxième partie de ce morceau,
on se dit que cette mélodie de guitare inspirée et
cette voix empreinte d’une certaine mélancolie auraient
suffit à exprimer l’ensemble des émotions qui
peuvent habiter ce titre.
Après ces deux premieres compositions, on percevra le reste
de l’album d’une manière un peu différente.
En effet, les textes interprétés par deux membres
du groupe, des voix travaillées de différentes manières,
donnent une perception différente de ces morceaux. D’une
part des chansons avec une voix très feutrée, cachée
même derrière quelques effets comme sur Hello, haut
perché, pouvant faire penser à Sigur Ros.
D’un autre côté, et comme c’est le cas
sur Slow Backwards, un son plus clair, des intonations plus variées
(Misplaced), un timbre qui rappelle les Tindersticks,
mais dans les deux cas c’est douceur et fragilité qui
sont à l’honneur.
Au niveau de l’instrumentation, guitare acoustique bien sûr,
batterie délicate et légère, un piano assez
régulièrement, un accompagnement d’orgue, particulièrement
linéaire sur Hello, un e-bow pour de superbes nappes de guitare
(Recorded Home), mais aussi quelques expérimentations comme
ces textures crachotantes (When We Faint), larsens (Slightly Upon
My Arm), ou encore ces percussions improvisées sur Misplaced.
En fin d’album le ton monte un peu, que ce soit à la
manière d’un post-rock avec nappes de guitares subtilement
saturées (Hello), ou en introduisant une bonne dose de chaos
au sein de la rythmique de Recorded Home.
Comme leur musique, lentement, avec précision, Immune pose
ses briques. Une composition d’horloger, une interprétation
d’orfèvre, des artistes méticuleux, un album
soigné.
top
Rock My Days
IMMUNE baptise son album “Not Until
Morning” (Eglantine Records/COD&S), un album de l’aube,
donc, fait de quelques notes et d’impressions de peu : petits
bruits vagues au sortir du sommeil, l’étrange flottement
post-nuit blanche et une sorte d’étourdissement. Post-rock
d’ambiance, chanté parfois doucement, pour une musique
lente, semi consciente et en longues plages idéalement soporifiques
pour ceux qui cherchent le repos ou insensiblement stimulantes pour
les adeptes des réveils cotonneux.
top
A Découvrir Absolument
Il y a plus de quinze ans, Mark
hollis, faisait pousser des arbres aux fruits étranges,
laissant l’imaginaire faire sa mue autour d’un noyau.
On attendait depuis longtemps des pousses venant de cette culture.
Il y a Bed, pour le plus proche de nous, il y aura
Immune pour l’actualité. Après pas mal de démos
et un premier album réussi, les lyonnais nous reviennent
avec un album nourri de ces fruits offerts, mais jamais gouttés.
« No until morning » c’est le bruit de la poussée
d’une plante, son déploiement et sa floraison. Sur
ce nouvel album les mots n’ont pas la part belle, ils sont
l’ornement, laissant à dire plus qu’ils discourussent.
C’est par le chant qu’une teinte recouvrira les feuillages,
une teinte sépia. La voix de Gary pourrait sortir d’un
film de Murnau, si la filmographie du maitre n’était
pas muette. D’un autre âge, d’un autre temps,
le futur ayant trouvé ici la clef des abysses, « not
until morning » laisse une brume éviter la contemplation,
pour une écoute dynamique et perplexe de ces morceaux où
l’acoustique se laisse prendre au jeux de la dérivation.
La structure de ces chansons n’est pas en admiration d’elle
même comme dans pas mal de production aventureuse, ici le
beau est recherché, l’harmonie comme réclamée.
Un pas de géant avec la souplesse d’une plume. Magnifique.
top
Pop-rock.com
Le premier album d’Immune,
Sound inside, est l’un des rares disques sur lequel notre
ancien chroniqueur Albin Wagener et moi étions tombés
d’accord (il y en avait sûrement d’autres, mais
ils étaient difficiles à identifier). Il y avait définitivement
quelque chose d’envoûtant chez ce jeune groupe électro-pop
pour projeter les plus difficiles en apesanteur. L’annonce
d’un radical changement d’orientation, expurgeant tout
le caractère électro de leur musique avait de quoi
susciter une certaine attente vis-à-vis du groupe. Je ne
sais pas ce qu’en penserait Albin aujourd’hui, mais
moi, je plussoie vigoureusement.
En
fait, on retrouve toujours cette mélancolie et cette lancinance
qui caractérisaient le premier effort des Lyonnais, mais
il est néanmoins difficile de rattacher ce disque à
Sound inside. La disparition de la composante électro de
la musique y est effectivement pour beaucoup, mais ce n’est
pas tout. Parlera-t-on d’un gain de maturité ou de
prétention mal placée ? Toujours est-il que la facette
pop de la musique du duo a aussi été taillée
à coup de hache pour glisser vers des sonorités toujours
plus ambiantes, quasi expérimentales. L’ouverture du
disque, Lie awake, est révélatrice de cette nouvelle
orientation et en déroutera plus d’un. Elle en lassera
peut-être aussi certains en attente d’accroche facile
et instinctive, car il ne faudra pas compter sur cet album pour
nous pourvoir en mélodies à siffloter en attendant
le train et on cherchera en vain un équivalent à Headfirst.
Il
ne faut toutefois pas comprendre que cet album est hermétique
et s’écoute davantage avec la tête qu’avec
les tripes. Car une fois plongé dans ces mélopées
cotonneuses, il est difficile de s’extraire de la rythmique
hypnotique de Slow backwards, et ce Not until morning contient également
ses morceaux incontournables : le léthargique Hello et l’envoûtant
When we faint porté par des arpèges irrésistibles.
Quelque
part entre Talk talk et Air (époque
Virgin suicide), chaperonné par Sigur Ròs,
Immune a trouvé la recette pour composer ses mélodies
brumeuses et les saupoudrer d’un chant las et voilé.
On exprimera juste un petit regret au niveau de la production qui,
si elle permet de ressentir l’intimisme des chansons (on ne
résiste pas à ces doigts qui glissent sur les cordes,
à ce petit grain qui accompagne le chant), fait perdre un
chouia en terme de limpidité et de clarté du son.
Quoiqu’il
en soit, qu’ils aient défini un nouveau son qu’ils
comptent continuer d’explorer par la suite, ou qu’on
ait eu affaire ici qu’à une escapade avant un retour
vers des contrées plus accessibles, les p’tits gars
d’Immune viennent de passer avec brio le cap du deuxième
album, n’hésitant pas, déjà, à
remettre en question les fondements mêmes de leur musique.
top
Benzine / Onde Fixe
Sans crier gare, doucement
et presque insidieusement, Immune avait en 2006 infiltré
mon quotidien avec Sound inside, un album remarquable de délicatesse
et de sincérité, dont les qualités intrinsèques
s'étaient dévoilées par petites touches successives.
Comme souvent, consécutivement à un choc musical intime,
c'est avec une impatience mêlée d'appréhension
que l'on se plonge dans le redouté successeur.
Not until morning, bien que subtilement différent de son
prédécesseur, de part le léger retrait des
éléments électroniques (les programmations
ont notamment cédé un peu de place à une batterie
feutrée et câlinée par les balais), ne déçoit
ni ne déroute. Pas du genre tape à l'oeil, Not until
morning agit pernicieusement tel un poison lent, à l'instar
de ce Lie awake inaugural, tapi dans les brumes toxiques et déviantes
du trop discret Greg Weeks, ou Wakening of a former land, vénéneux
comme du Crescent, mais dans un registre moins poussiéreux
et plus appliqué.
D'une manière générale, les ancêtres
qui ont marqué le parcours musical et personnel du quatuor,
et qui transparaissent le plus ici sont Hood, période Rustic houses, follorn valleys, pour les climats
automnaux et mélancoliques développés ; mais
aussi le microcosme Talk Talk / Mark Hollis, pour
cette culture du minimalisme élégant et calculé.
Boucles de guitare, piano, orgue, violoncelle, batterie fildefériste
et petits traitements déviants dialoguent avec une retenue
exemplaire, faisant encore un bel éloge du raffinement, de
la sensibilité et du recueillement.
(9.0)
top
Longueur d'Ondes n°45
Nouveau disque des Lyonnais,
encore un ouvrage fait pour bouleverser. Sur un tapis sonore pluvieux
et gris, une instrumentation acoustique se déploie lentement,
la voix cotonneuse ajoute encore plus au sentiment de spleen omniprésent.
Un beau travail sur les textures avec un dépouillement
mesuré au millimètre et qui atteint le but escompté.
top
Pinkushion
Retour majestueux du groupe lyonnais
avec un album organique et fantasmagorique. Un rêve éveillé,
ni plus, ni moins.
Souvenez-vous. Il y a quelques temps, nous nous épanchions
sur Sound Inside, un album sombre et magnifique, alliant l’électronique
la plus raffinée à l’acoustique d’une
forêt à la tombée de la nuit, après un
jour d’orage. Immune avait alors frappé un grand coup,
si ce n’est sur le plan commercial du moins musical, tant
nous étions peu habitués à une telle musique
dans notre beau pays. Nous pensions ces sonorités irréelles
uniquement possibles chez Mark Hollis ou Hood et voilà que Gary Soubrier et ses comparses posaient délicatement
sur notre paillasson le fruit de leur imagination, un disque proprement
insensé. Pour autant, si nous n’avions jamais perdu
de vue Immune, nous commencions sérieusement à nous
inquiéter. D’abord, les tracas de label les empêchaient
d’évoluer sereinement. Pire, un disque solo de Jean-Sébastien
Nouveau, le terrifiant et néanmoins envoûtant Recorded
Home, nous laissait penser que le groupe partait en déliquescence
mentale. Mais c’était sans compter sur sa capacité
à marier les genres, à alterner les plaisirs, et surtout
à persévérer dans sa recherche formelle d’une
musique à la fois intangible et pourtant tellement intime.
Not Until Morning, deuxième volet d’une aventure que
l’on sait maintenant plus que prometteuse, démontre
combien les lyonnais sont maîtres dans la transcription musicale
d’une anoxie paradoxalement vitale. Musique de l’aube,
bande son de l’avant-naissance (du jour, de l’Homme),
l’album déroule ses arpèges de guitares sans
provoquer le moindre souffle. Chaque note, chaque accord, chaque
syllabe chantée prend doucement possession de l’atmosphère
et se substitue à l’air ambiant, pas à pas,
seconde après seconde.
Dès “Lie Awake”, son entrelacs de voix, son frottement
subliminal et sa basse sinueuse, on est happés par une force
invisible et irrésistible. Et les quelques percées
du saxophone au loin finissent de nous hypnotiser. Captif, on ne
ressortira pas de Not Until Morning avant d’avoir entendu
tout ce qu’il a à nous dévoiler. Cette entrée
en matière magistrale n’est que prémices tant
ce qui suit glisse sans effort, pour peu que l’on accepte
un voyage dans une dimension encore inconnue des scientifiques.
La grande réussite d’Immune est pourtant basée
sur une idée simple : troquer l’électronique
pour l’organique. Si les claviers n’ont pas été
complètement abandonnés, la part belle est offerte
à la six-cordes, la batterie, le piano et surtout la basse
qui joue ici un rôle essentiel. Une basse qui ne fléchit
pas, qui en impose. Mais qui ne s’impose pas pour autant,
préférant offrir un écrin précieux et
cotonneux aux mélodies délicates qui enchantent littéralement
les huit titres de Not Until Morning. L’écriture a
gagné en profondeur, rognant pas à pas la place de
l’ambiance. Mélodies ruisselantes sur harmonies vaporeuses.
Le fond et la forme. En atteste la grande pièce de ce deuxième
effort qu’est “Hello”, avec son orgue martial,
sa batterie métronomique, son piano en apnée et son
chant absent, un titre qui extirpe Arab Strap du
marécage Philophobia pour lui offrir un
voyage en pleine lumière - on n’exagère pas
en décrétant que “Hello” est une merveille.
L’autre grande avancée du combo est à chercher
du côté de la production, majestueuse et évanescente,
maîtrisée jusqu’au moindre détail. Avec
le recul on peut s’autoriser la confidence : Sound Inside
était un peu empêtré dans une production trop
lo-fi pour son ambition (pas réellement un choix artistique,
assurément). Et derrière un premier abord glacial,
par la grâce de cette production, son successeur désinhibe
complètement l’auditeur dont le seul rôle à
jouer est celui de l’hôte, invité qu’il
est à se noyer dans ce méandre de sensations à
la fois inconnues et familières. Un bien-être évident
dont on ne connaît ni l’origine ni la nature. Ce dont
on se moque finalement.
En se donnant des moyens qui l’affranchit des contraintes
du post-amateurisme, en tissant patiemment une œuvre profonde
et intelligente, et en mariant la réflexion artistique à
l’émotion pure, Immune s’inscrit durablement
dans la lignée des compositeurs sur lesquels il faudra désormais
compter. Not Until Morning est un album qu’il faut prendre
la peine de découvrir. Un beau et grand disque.
top
POPnews
Amateurs inconditionnels de trémoussements
endiablés, ce disque n'est, a priori, pas des plus appropriés,
sauf si, sous l'effet de la sagesse qui s'immisce subrepticement
avec l'âge, vous aspirez de plus en plus à une certaine
tranquillité, auquel cas "Not Until Morning" pourrait
bien être le remède immunisant par excellence. De même,
si l'insomnie vous tarabuste inlassablement "Until (the) Morning",
ce second album des Lyonnais vous ouvrira tout grand la route du
pays des rêves. Croyez-moi sur parole, j'en ai moi-même
fait l'expérience à plusieurs reprises. Mais qu'il
n'y ait pas de malentendu, mon propos n'a rien de péjoratif
(d'ailleurs, je n'ai pas dit que j'en avais fait les frais, mais
l'expérience), Immune fait partie de ces groupes à
la vertu soporifique qui, à travers leur musique, parviennent
à plonger l'auditeur au plus profond de lui-même, et
c'est franchement très bien, parce que, contrairement à
ce que proposent certains Islandais, par exemple, ici, quiétude
n'est synonyme ni d'ennui, ni d'affres itératives et lancinantes.
Et quand vient l'épilogue, on ne soupire pas de soulagement
mais, au contraire, on s'efforce, dans un mouvement demi-comateux,
de retrouver le bouton play, en espérant recoller à
la pensée dans laquelle on était en train de se perdre.
En compagnie d'Immune, on nage en plein coton et c'est follement
agréable. A l'image de la pochette, il est indéniable
que le paysage que nous dépeint le quatuor est ostensiblement
nébuleux mais, en dépit des apparences, je ne parviens
pas à classer leur musique au rayon "dépressifs".
Leur son est amollissant, certes, mais jamais cafardeux. On est
dans l'ambient mais pas seulement ; la formation va beaucoup plus
loin et pratique une electo-pop subtile aux lignes mélodiques
légères et enivrantes. Il suffit d'écouter
le sublime "When We Faint" pour être définitivement
séduit. J'ai même retrouvé, dans certains morceaux,
un univers proche des Girls In Hawaii ("Hello").
Avec ses huit pépites d'en moyenne six minutes, le groupe
installe un microcosme imprégné de mélancolie,
au sein duquel règne une atmosphère emplie de grâce
et d'harmonie. S'y côtoient, violoncelle, guitares, piano,
basse, orgue, percussions aux balais, samples, programmation…
et par-dessus tout, il y a cette voix, celle de Gary Soubrier, chaude,
vibrante et apaisante, sorte de guide à l'introspection qui
vous aidera à vous égarer pour ne finalement que mieux
vous retrouver. Amateurs d'aventures intérieures, ce disque
est pour vous.
top
Disagreement
Three years ago, Immune convinced me with
their back then electro-acoustic music that emphasised the power
of silence. Since then, they released some stuff (first album, EP,
compilation contributions) that I missed, so that their second full
length CD Not Until Morning came quite as a surprise. The electronic
elements have all but gone, they keyboards are used as regular instruments,
providing a warm sound that encompasses the acoustic instruments.
In that respect, Immune are following the development of Talk
Talk who also had quite modest beginnings and then turned
out to become music pioneers with their last two albums… let’s
just hope that Immune will not come to an end so quickly. Another
influence seems to be Robert Wyatt, especially
his groundbreaking Rock Bottom from 1974, which uses a similar array
of sounds.
At eight songs in three quarters of an hour, Immune take their time
to develop their compositions. The music is evocative, quiet and
even vaguely sedative. The vocals show a lot of parallels to Mark
Hollis, but considering that he’s retired for ten
years now, the world might just be ready for another person with
a voice like that. Of course the production is not as clear and
as transparent as on the late Talk Talk albums, but then Immune
certainly only had a fraction of that budget.
From a stylistic approach, Not Until Morning is not really an original
album. But form and content make up for that, as the Frenchmen prove
that they are far better at this than the constantly overrated Radiohead
or the effeminate Sigur Ros, for instance, and that they really
know what they are doing, combining acoustic string instruments
with warm electronic piano sounds that make the summery temperatures
outside shiver. Not Until Morning is an excellent example about
how to play quiet post-rock music without ever sounding derivative.
top
Le
Progrès
Tiens ? Radiohead et les Tindersticks auraient-ils décidé
de faire cause commune sous le nom d’Immune ?» Et non.
Immune est un quatuor lyonnais déjà distingué
pour un hypnotique « Sound inside » il y a deux ans.
Plus organique, plus boisé mais toujours aussi fin, «
Not until morning » distille ses ambiances de brume sur de
longues plages mélancoliques où viennent se perdre
voix blanche, nappes de claviers et cordes effleurées. Comme
une aurore bleuté au petit matin breton. Le genre de climat
qui finit par vous imprégner jusqu’à l’os.
top
Avantfolk
Nota: 8.5/10
Por Mikel M. Sanz
Si ‘Sound Inside’ (Stilll, 2006) era su ‘Cold
House’ particular, este ‘Not Until Morning’
es definitivamente su ‘The Cycle Of Days And Seasons’.
Porque, como el cuarteto francés ha dejado claro, en su segundo
trabajo han querido apartar la electrónica que colmaba de
belleza el que para nosotros fue el séptimo mejor disco de
su añada, entregándose a una duermevela de sonido
ambiental, orgánico y nebuloso.
Aclarada
la superficie, en profundidad, poco ha cambiado. Immune siguen desarrollando
un discurso que parte del trío Talk Talk / Bark Psychosis
/ Hood; música intimista y melancólica, pero
que en esta ocasión busca un acabado paisajista y descriptivo,
alejándose del formato canción. Cuando salen de esta
dinámica de bucles de guitarras acústicas, ambient
mortecino y drone-pop con cima en ‘Slow Backwards’ (balance
ideal de capas de ruido y arreglos precisos), lo hacen para realizar
una especie de versión anestesiada de Tindersticks (‘Slightly Upon My Own’) o, y aquí sí
hay novedades, dos temas al son de los Yo La Tengo más oníricos y experimentales (el cierre con ‘Hello’
y ‘Recorded Home’). Matemática mezcla de space-rock
y el latir metronómico de The Velvet Underground.
Puestos
a comparar, pienso que su debut tenía mejores canciones y
un discurrir más variado y efectivo, pero ‘Not Until
Morning’ llega sobradamente a cubrir las expectativas, con
ocho cortes que alcanzan su valor real vistos como conjunto.
top
O1audio-video
Immune... Nous avions découvert les
ballades électro-pop finement ciselées de ce groupe
Lyonnais avec leur premier album, l'élégant Sound
Inside sorti en 2006. Aujourd'hui sort le second album du groupe,
Not Until Morning, sur le petit label indépendant Eglantine
Records.
Tout
est question d'ambiance chez Immune et Not Until Morning ne fait
pas exception à la règle. Dès que s'égrènent
les premières notes de "Lie Awake", l'atmosphère
planante et la rythmique un peu jazzy nous entraînent dans
un lent voyage en apesanteur... Un de ces voyages que l'on fait
dans sa tête, tranquillement installé dans un hamac...
On est là, à se balancer lentement et on écoute
cette musique chaude et douce comme une pluie d'été
qui viendrait jouer ses percussions toutes légères
sur le toit de la véranda... On pense alors à Robert
Wyatt : la façon de chanter et l'instrumentation
sûrement... Ce premier titre est une intro parfaite pour se
mettre dans le bain de l'album. Les sept autres morceaux déroulent
ensuite leurs volutes de rêverie, tissent leurs fils ensorceleurs
et on reste captifs.
Comme
pour Sound Inside, les arrangements sont impeccables. La voix grave
et agréable de Gary, la mélancolie qui se dégage
de certains titres ("Slow Backwards" ou le splendide "When
We Faint") peuvent faire penser aux Tindersticks tandis que le côté instrumental de certaines instrumentations
nous plonge dans un univers proche de celui de Robert Wyatt. On
se prend même à songer parfois à Radiohead.
Pas les plus mauvaises références qui soient...
Not
Until Morning s'envisage comme un tout, pas vraiment un album concept
(encore que...) mais une oeuvre globale où chacune des huit
briques a sa place. Il semble donc difficile d'isoler un titre plutôt
qu'un autre mais si vous ne deviez en écouter qu'un pour
être convaincu, faites un tour sur le MySpace du groupe et
laissez vous séduire par "When We Faint", morceau
peut être le plus accessible de l'album. Si vous aimez, poursuivez
avec "Hello" (mon titre préféré)
et finalement, achetez l'album !
top
W-Fenec
Après avoir manié l'épure
comme d'autres orchestrent patiemment des crescendo éruptifs,
après levé le voile sur des mélodies fragiles
serties d'harmonies évanescentes et mêlé avec
goût, post-rock organique et post-classique délicat,
Immune poursuit son oeuvre avec son deuxième album : Not
until morning. Deux années se sont écoulées
depuis Sound inside et le quatuor lyonnais revient déposer
avec une infinie douceur, huit nouvelles compositions mélancoliques
et à fleur de peau. "Lie awake", "Slow backwards",
des instrumentations dépouillées, un chant incertain
qui perce la brume électro-acoustique qui enveloppait jusque
là les premières minutes de Not until morning. Des
morceaux où le groupe élève la notion de méticulosité
au rang d'art. La musique d'Immune ne doit décidément
rien au hasard, tout jusqu'au plus insignifiant détail y
est réglé comme un chronomètre suisse. De boucles
électroniques répétitives en mélodies
acoustiques lumineuses, les lyonnais nous plongent dans un état
de coma semi-conscient ("Wakering of a former land") qui
n'est pas sans nous rappeler par instants les travaux de Silencio (dont l'un des membres est du reste le fondateur du label Eglantine
Records chez qui sort aujourd'hui Not until morning. Bercé
par des compositions qui évoquent Arms and Sleepers les Tindersticks dans ces moments de poésie
apaisante et de contemplative onirique que nous offre Immune, l'auditeur
traverse cet album avec le sentiment de vivre un rêve semi-éveillé
("When we faint", "Hello)"... Et si, certains
titres flirtent parfois un peu dangereusement avec les frontières
de l'ennui, l'ensemble se laisse découvrir avec le sentiment
de passer les portes d'un univers musical riche et onirique, pour
peux que l'on se donne la peine de l'appréhender à
sa juste mesure...
top
Autres
Directions
Groupe intimiste, tout autant discret que
précieux, Immune donne enfin une suite à Sound Inside
son premier album, paru en 2006 sur le label belge Stilll. A la
tête d’une discographie "officielle" encore
restreinte (malgré de régulières apparitions
sur des compilations, maintes auto-productions et autres side-projects),
le groupe français est adepte de la retenue, de la souplesse,
de la mélancolie, du feutré. Leur musique sombre et
habitée oscille ainsi dans le registre de Tindersticks, Talk Talk ou d’un Hood apaisé
et appliqué. Les mélodies sont toujours délicates
bien qu’entêtées, le chant est fragile que ce
soit Jean-Sébastien Nouveau ou Gary Soubrier, prompt à
s’effacer régulièrement au profit d’une
rythmique chaloupée (batterie discrète, jouée
au balais) et de guitares électro-acoustiques égrenant
des boucles répétitives, d’un piano en mode
mineur, tandis qu’un discret habillage électronique
ornementent les compositions d’Immune. Ici, tout est mesuré,
employé à bon escient, sans précipitation et
Immune préfère le silence au brouhaha, l’agencement
méticuleux au grand déballage. Autant de parti pris
souligné par une production sourde qui créé
une certaine distance par rapport aux instruments, comme sur Hello
qui, en d’autres circonstances, révélerait probablement
sa puissance sonique. Mais le groupe préfère laisser
à d’autres le bruit et la fureur pour préserver
la beauté de ses mélodies et la tension des ambiances
créées. Et si Immune ne cherche pas la lueur blafarde
des spots-lights, Not Untill Morning n’en est pas moins un
disque lumineux à écouter par temps de brouillard.
top
Pinkushion
A l’ombre de la hype, ignoré
par un succès pourtant bien mérité, Immune,
groupe français bien trop discret, continue son travail de
défrichage sonore. La pop de très grande qualité
n’a pas encore révélé tous ses secets.
Bien loin des flonflons médiatiques, à des années
lumière des feux de la rampe, à des galaxies de "Taratata",
il existe foison de groupes artisans. Dans la langue de votre serviteur,
bien plus qu’un compliment, il s’agit d’une révérence,
notamment quand les dits groupes sont en fait maîtres-artisans
en matière de pop atmosphérique, soyeuse, laiteuse
et mélancolique. Parmi ces quelques élus s’active
un combo lyonnais qui, selon toute logique, devrait faire son trou
dans les tympans des programmateurs finauds et au bout de la plume
de critiques bien en vue qui font encore correctement leur boulot.
Ce groupe s’appelle Immune.
Immune offre aux curieux qui poussent leur souris jusque sur leur
très beau site une musique électro-pop (c’est
eux qui l’écrivent) d’une classe absolue. Tantôt
purement instrumentales, tantôt soyeusement interprétées,
les chansons d’Immune sont autant de rêves érotiques
ou névrotiques que l’on s’empresse de refaire
tellement le sentiment délicatement gênant qui se répand
en nous se révèle addictif. Ne vous attendez pas à
vous faire bousculer sauvagement par Immune, mais plutôt préparez-vous
à vous faire envoûter, embrasser en traître.
L’ambiance qui se dégage de leur univers (graphique
autant que musical) est authentiquement chabrolienne, soit un port
désert, sur la Manche, en novembre, à 8h00 du matin,
dans la brume, où l’on s’attend presque à
voir surgir une femme d’une beauté irréelle
dans une robe fourreau grenat, le Rimmel dégoulinant d’avoir
trop pleuré et la main blanche d’avoir trop crispé
ses doigts sur la lame d’un couteau, arme d’un crime
improbable. Autre ambiance, autre lieu. Peut-être sans le
savoir, peut-être de façon sournoise, Immune compose
la musique idéale qui accompagnerait un roman d’Haruki
Murakami, ce roi de la littérature japonaise introspective.
En effet, comment mieux se concentrer sur une écriture aussi
flamboyante, délicate, suave et intelligente qu’en
écoutant les guitares à peine carressées d’Immune
? Un des romans du maître, La Ballade De L’Impossible,
ne porte-t-il pas un hypothétique titre de chanson d’Immune
? Et que dire des Chroniques De L’Oiseau A Ressort ?
Vous l’aurez compris, Immune ne fait pas rire, mais Immune
vous invite à vous replier un peu en vous, en votre inconscient
pour réaliser à quel point les étapes importantes
de votre vie vous ont parfois échappé. En écoutant
leur musique, vous savez que vous n’êtes plus le seul
être au monde à vivre par procuration et à ressentir
un besoin impérieux d’accéder au plus vite à
de grandes périodes d’introspection.
La preuve ? Leur premier véritable album, Sound Inside, discrètement
vendu en 2006. Commençons d’emblée par le titre
probablement le plus fort de cet album, "Trough Tides".
Légers arpèges de guitares, boucles de cymbales (probablement
inversées), basse économe, et voix à peine
posée, ce morceau s’ouvre dans une ambiance plutôt
mélancolique, et l’on s’attend à se laisser
mener par le bout du nez dans une ballade sombre et triste. Mais
ce sentiment agréablement doux-amer est brutalement stoppé
par une sirène sourde et lancinante qui rappellerait le cri
d’une baleine en proie à son dernier combat. Et cette
sirène revient, sans cesse, nous vriller le tympan, nous
glacer d’effroi. Certes, ce n’est peut-être pas
le meilleur moyen d’aborder la musique de ce quasi tout nouveau
groupe, mais en tout cas c’est le plus frontal.
Quiconque souhaiterait se frotter à nouveau à une
musique abyssale, électro-acoustique, sorte de croisement
entre l’ambient le plus sombre (et le plus intelligent) et
une folk irrémédiablement triste se doit d’écouter
ce formidable Sound Inside. Ce bijou se situe dans la lignée
de ce que pouvait nous offrir Alpha à leurs débuts,
petits enfants du Protection de Massive Attack (les cordes un peu
écoeurantes de Craig Armstrong en moins) ou même un
brin de ce fou d’Aphex Twin, les zébrures en moins,
l’humanité en plus. Plus loin dans le disque, le très
inquiétant "Wandering Clouds" aurait sans problème
pu être produit par Radiohead période Kid A, tellement
le choc des genres y est d’exceptionnelle facture. Mais avec
Sound Inside, Immune signe un disque à la personnalité
forte, imprégné sans doute possible d’un savoir-faire
total qui n’a dégale qu’une sensibilté
à fleur de peau qui doit caractériser chacun de ses
membres.
Il n’est pas question ici, vous l’aurez compris, d’un
disque facile. La musique d’Immune ne se laisse approcher
qu’après moultes tractations et négociations,
en jurant notamment de revenir à une écoute bien moins
directe et spontanée que l’impose l’ensemble
de la production musicale actuelle. Toutes proportions gardées,
Immune est à la pop ce que Ligeti est à la musique
classique, le côté obscur, la face nord, la plus inaccessible,
mais à l’arrivée, la plus belle. Les lignes
mélodiques y sont suggérées, les répétitions
de phrases tristes imprègnent l’auditeur d’une
moiteur étrangement maternelle. Sensation sûrement
due au choix d’instrumentations essentiellement organiques,
appuyées par des boucles électro savamment dosées,
notamment le piano, omniprésent mais pas envahissant - ce
paradoxe à lui seul suffit à souligner l’extrême
finesse de cette musique. Même si la basse aurait mérité
d’être un peu plus en avant, la production de ce disque
semble avoir pour mot d’ordre l’épure. Et de
nos jours, l’équation "musique = épure"
relève de la gageure, et rien que pour ce choix courageux
il convient de féliciter Immune.
Enfin, il y a cette voix, celle de Gary Soubrier, incroyablement
douce, ronde, chaude et friable. Les amateurs d’Elbow savent
de quoi il en retourne. Cette voix est le pendant rassurant de cette
musique transcutanée, cette musique qui ne se contente pas
de se laisser écouter mais qui envahit l’auditeur et
le pénètre par tous ses pores, lui mettant tous les
sens en éveil. Immune est actuellement en cours d’enregistrement,
inutile de préciser que l’attente devient pénible.
top
Etherreal
Parallèlement à Holiday for
Strings sortait chez Stilll un autre premier album, celui du quatuor
lyonnais Immune. Egalement dominé par le chant, qui se fait
ici plus murmuré et pertinent, voici un disque que, somme
toute, nous ne regrettons pas d'avoir attendu l'hiver pour présenter.
Les climats doux et chauds qu'il dégage s'accomodent en effet
parfaitement du cocooning auquel on aspire à s'adonner en
cette saison. Sound Inside est un album assez franchement mélancolique,
lui aussi dominé par un tapis de guitares duveteuses, enserré
dans une gangue d'effets et bruitages subtils et variés (Through
Tides est à mettre en exergue de ce point de vue, nous plongeant
dans un paysage ample, guère éloigné d'Eluvium
par exemple).
On pensera aussi à Early Day Miners, Piano Magic, Below The
Sea, voire Hood ou Migala, tout au long de ces 10 plages profondes,
raffinées et assez envoûtantes. Les variations de l'instrumentation
(aux guitares s'ajoutent piano, cordes et une panoplie d'épices
électroniques discrètes ; Thousand Leaves s'avère
particulièrement convaincant de ce point de vue) et un sens
évident de la confection d'ambiances délicates et
poignantes, à la fois chaleureuses et tristes (Headfirst,
Blue Springs), achèvent de convaincre du talent du groupe.
Un bien bel album, tissé d'une myriade de petits fils subtils,
qui constitue une bande-son idéale pour un spleen contemplatif
hors du temps et du monde. Il conviendra de suivre attentivement
l'évolution de ce groupe dont le premier essai, sans être
révolutionnaire, est incontestablement très attachant
et réussi.
top
TBA
Leicht gehen sie unter in all dem Geplärr
um den neuesten heißen Scheiß, all dem Wirbel um das
next big thing, all der Aufmerk- samkeitsheischerei, der man sich
selbst ja auch mehr oder minder freiwillig aussetzt: diese leisen,
stillen Alben, die sich von hinten heranschleichen und einen mir
nichts, dir nichts gefangen nehmen.
Nicht
aus New York, nicht aus London, Berlin oder Paris stammen Immune,
eine in jeder Hinsicht zurückhaltende Band, sondern aus Lyon.
Franzosen also, die allerdings wenig mit Phoenix, Air oder gar Daft
Punk zu tun haben, eher mit späten Talk Talk bzw. Mark Hollis,
sehr viel mit Hood, Piano Magic und The Notwist, einiges mit Robert
Wyatt und Arab Strap. Filigrane Elektronik, sanft getupfte Klaviertöne,
verwaschene Gitarren und die unglaubliche Stimme von Gary Soubrier
erschaffen eine einnehmende Atmosphäre, die das Bedürfnis,
die eigenen vier Wände zu verlassen, im Keim ersticken lässt.
Warum sollte man denn auch in den unwirtlichen Herbst hinausgehen,
wenn man stattdessen noch einmal diese Platte hören kann.
top
Avantfolk
Comenzar un disco con buen pie, más
si es un debut, es bastante importante (no tenemos en cuenta aquel
mini-lp homónimo autoeditado en 2003). 'Sound Inside', primer
trabajo del cuarteto Francés Immune, lo hace de largo ('You
landscape' es casi tan hermosa como el 'They removed all trace that
anything had ever happened here' con el que Hood ponían el
listón de disco de la década por la nubes).
Aunque la deuda con el citado cuarteto inglés es más
que evidente (instrumentación, combinación de rock
emotivo y electrónica, el "mood" general, esa manera
de superponer capas y bucles melódicos...), sería
un error quedarse en la fachada y olvidar un conjunto que consigue
volar muy alto. Porque si bien es cierto que Hood ocupan el centro
gravitatorio del cuarteto de Lyon, no menos cierto es que rastros
del pasado (Joy Division, Talk Talk, The Cure...) y no tanto (Bark
Psychosis, Matt Elliott, Arab Strap...) asoman en nuestro "background"
musical durante los 40 minutos largos de cd.
Resaltaremos en primer lugar, y por encima de las individualidades,
la capacidad aislante de 'Sound Inside'. Una obra homogénea
que mira hacia el interior y encuentra su razón de ser en
la tristeza, la soledad y la calma tensa propia de esos momentos.
Así es también como canta (personal voz) Gary: hacia
dentro. Entre los malabarismos de Antony y la gravedad de Stuart
Staples (Tindersticks).
Desde ese corazón en un puño que es la citada 'You
landscape' (ni un componente de su engranaje fuera de sitio) al
paisajismo de guitarras limpias escuela Bark Psychosis de la final
'Father's falling', pasando por los lamentos comatosos de 'Acoustic
memories', el haz de luz blanca que irrumpe al final de la acuosa
'Through tides', el glitch-folk de 'Lighthouse', la marcha mortuoria
de 'Streams go blind' o una futurible 'Drinking Song' ('Thousand
leaves'), no hay duda de que, como ellos mismos apuntan, este disco
recopila lo mejor del grupo desde su formación en 2001.
post-rock . emotrónica [9/10]
top
Infrarock
Sound inside, premier album du groupe lyonnais
Immune, a beau être sorti au printemps dernier, il constitue
une bande son parfaite pour l’ambiance et les couleurs automnales
propres au mois de novembre.
Dès le titre d’ouverture, « You landscape »,
le ton est donné : que ce soit dans les lignes de guitare
ou dans la voix, c’est la mélancolie et un sentiment
de nostalgie qui dominent.
Si ce morceau pourra légitimement évoquer Hood, il
est cependant une introduction idéale à l’univers
très personnel d’Immune. Et prouve qu’être
influencé par un artiste ne signifie pas forcément
tomber dans le piège du plagiat ou du manque d’originalité.
« Acoustic memories » , plus organique, s’articule
autour de quelques notes de piano répétitives, d’une
batterie, d’une guitare et de cordes. Le résultat s’avère
être beaucoup plus intimiste que pour « You landscape
», et cette plage est la première à réellement
nous foutre une claque. Ça ne sera pas la dernière,
loin s’en faut.
Totalement instrumentale, « The same old throb» rompt
de la plus belle des façons le rythme de l’album en
gommant tout ce qui faisait l’intérêt des titres
précédents : la mélodie et le chant.
Ici, tout n’est que son et ambiance, et tout est fait pour
plonger l’auditeur encore plus profondément dans la
mélancolie exacerbée de Sound Inside.
Mais ce parti pris de faire différent –tout en restant
cohérent avec les autres compositions– est à
la fois la force et la faiblesse de ce morceau. La tentation sera
en effet grande d’assimiler « The same old throb »
à une simple interlude musicale alors qu’il est sans
conteste l’un des passages les plus intéressants de
l’album.
« Lighthouse » repart sur des bases plus traditionnelles
pour Immune, en mêlant boucles éléctro à
la Boards of Canada, et guitare acoustique minimaliste.
Sans être le titre le plus convaincant, il est une parfaite
représentation de la volonté du groupe de mélanger
la musique pop à la musique électronique.
Loin d’être le morceau le plus accessible –le
coté très aéré des 2 premières
minutes et la structure assez complexe pouvant rebuter l’auditeur
habitué à des chansons pop plus traditionnelles -,
« Headfirst » est pourtant la plus belle réussite
de Sound Inside.
Rarement des arrangements auront atteint un tel degré de
magnificence.
Tous les instruments –pourtant nombreux- s’imbriquent
à la perfection, et la voix de Gary Soubrier touche au plus
profond de l’âme.
C’est donc dans un premier temps surpris qu’on écoute
le titre suivant, « Wandering clouds ». Très
électronique, froide, presque expérimentale, cette
plage a du mal à émouvoir autant que les autres.
Pourtant, au fil des écoutes, on découvre de nouvelles
choses qui contribuent à la rendre finalement très
intéressante. « Wandering clouds », de par sa
structure et son ambiance, m’a énormément évoqué
Radiohead, période Kid A, ce qui n’est pas pour me
déplaire.
Si « Headfirst » avait déjà monté
très haut la barre de l’émotion, « Thousand
leaves » va encore plus loin.
La ligne de piano, d’une simplicité touchante, est
l’une des plus belles choses qu’il m’ait été
donné d’écouter cette année. Malheureusement,
le son s’avère un peu moins convaincant que sur «
Headfirst ».
Le morceau ne décolle par conséquent pas autant, et
un léger goût d’inachevé reste dans la
bouche.
Très post-rock dans l’esprit, le chant étant
un peu éclipsé par un entrelacement d’arpèges
de guitare, « Father’s falling » a la lourde tache
de conclure un album quasiment sans fausses notes, et c’est
avec brio qu’il remplit ce rôle.
Sound Inside se termine par quelques secondes de silence, ce silence
qu’Immune aura tellement bien réussi à exploiter
durant tout l’album, donnant à ses morceaux une musicalité
exceptionnelle. Bien sûr, je pourrais nuancer ma critique,
et signaler par exemple que certains titres manquent parfois de
relief et de puissance, et que l'attention de l'auditeur pourrait
avoir tendance à décrocher après de nombreuses
écoutes.
Mais très sincèrement, peu nombreux sont les groupes
à m’avoir à ce point impressionné par
leur capacité à émouvoir et à composer
des morceaux à la fois riches et subtils.
On attend donc avec impatience la sortie de leur nouvel album, qu’ils
décrivent déjà comme plus organique, en espérant
qu’il confirmera la très bonne impression découlant
de l’écoute de Sound Inside.
top
POPnews
Après un premier album qui, pour sa
qualité, aurait dû être chroniqué –
mea culpa, expliquer les raisons de ce manque serait un peu long
et sans intérêt –, Immune nous présente
son second opus qui me donne la chance de me rattraper. Petit groupe,
petits moyens, mais grandes réalisations. Voilà qui
résume en peu de mots le projet de quatre Lyonnais qui ne
manquent pas d'idées. Julien Nouveau, Jean-Sébastien
Nouveau, Martin Duru et Gary Soubrier définissent eux-mêmes
leur musique : "électro-pop-somatique". Pas la
peine de se fouler donc, il y a juste à remplacer "somatique"
par "neurasthénique" ou encore "romantique"
pour compléter cette définition.
Sans prétention, ces jeunes Lyonnais nous présentent
ici un "Sound Inside" solidement construit où se
mêlent guitares, programmation, rythmiques, violoncelle, claviers
et voix. Pour les amateurs de références, on pourra
citer Hood, évidemment, Spokane pour le côté
éthéré ou encore Tank, pour la sécheresse
de certaines instrumentations. On trouvera même un côté
jazzy dans la sensualité de certains titres et dans la chaleur
de la voix de Gary Soubrier (le beau et fragile "Thousand Leaves"),
une voix qui a d'ailleurs légèrement évolué
pour se faire désormais moins doucereuse et plus affirmée.
Sur ce disque, Immune a su étoffer ses compositions (du côté
électronique principalement) tout en préservant la
magnifique délicatesse dont il faisait déjà
preuve sur son précédent album, le piano n'y étant
pas pour rien. Maîtrisant les ambiances et les silences, Immune
parvient à instiller un doux climat de tranquillité
où le temps semble avoir suspendu son vol et où les
objets flottent dans une brume cotonneuse.
L'une des caractéristiques les plus séduisantes chez
Immune est le sens aigu de l'harmonie et de l'homogénéité
avec lequel il écrit ses disques : il existe un fil conducteur,
subtil, une thématique, discrète qui accompagnent
l'auditeur en permanence pour mieux lui faire découvrir la
beauté des paysages environnants.
Voici en définitive un très beau disque, empreint
d'une douce mélancolie et fait de lumineuses compositions,
avec lequel on souhaitera volontiers partager d'intimes moments
de recueillement.
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Cafzic
IMMUNE est une formation lyonnaise développant
un univers musical molletonneux, très inspiré, où
la grâce et la divinité semblent se rencontrer. Très
posées, très sereines les compositions s’étirent
et se démultiplient tout en gardant un sens de l’esthétique
simple, très dépouillé. J’avais découvert
par hasard MARK HOLLIS il y a quelque temps, et bien là aussi
en matière de musique dépouillée j’avais
été servi. Elecro-pop music, le style est défini
comme tel mais moi ce que je rencontre se sont plutôt des
sensations qu’un style. Je m’avoue un peu perdu au beau
milieu de ces grandes étendues, on voyage sans cesse. Le
chant est très chouette, belle petite voix qui tournoie et
rassure, on plane. Là où pourrait apparaître
l’ennui, on se surprend à plisser les yeux pour mieux
se laisser porter, étendu sur la terrasse en regardant tous
ces fous qui courent, qui fuient, qui s’agitent. Comme beaucoup
j’imagine, j’ai un petit faible pour « Headfirst
» mais aussi « Thousand leaves » et « Fathers
falling ». Douces mélopées fantastiques... (NQB).
top
Musiczine
Les Lyonnais d’Immune nous tombent dans
les bras tel un don du ciel. Un cadeau de la cigogne en quelque
sorte. Certainement influencé par quelques autistes merveilleux
comme Mark Hollis (le coté dépouillé), Sigur
Ros (l’intensité) ou The For Carnation (la sombre fragilité),
le quatuor inspire par la grâce d’une rare maîtrise,
une sensation éthérée de plaisir terminal.
Le groupe propose des mélopées organiques et élégiaques,
une electronica minimaliste égrenée de gouttes de
piano, bercée de brises de violoncelles et soutenue par une
voix élégante. Leur musique dépeint des paysages
inexplorés, des atmosphères allégoriques où
toute certitude est balayée d’un souffle serein. L’exploration
d’un monde où le cerveau de l’homme n’a
jamais posé ses synapses. Un univers à perpétuellement
réinventer, à défaut de pouvoir s’accrocher
à quelque chose de familier. Immune suspend les notes comme
on suspend le temps, entre deux bouffées d’air, deux
battements de paupières et cultive au creux de nos reins
comme un frisson divin, une angoisse tranquille. « Sound Inside
». Ouvrez la boîte. Une révélation !
top
Mille Feuille
Drôle de disque que ce Sound Inside.
Comme une invitation à ne pas s'arrêter à l'unanimité
des chroniques positives, à un son peu original à
la première écoute, et à se plonger d'emblée
dans l'album, sans a priori. Ce sont les deux derniers morceaux,
Thousand Leaves et Fathers Falling, qui attirent une attention qui
commençait à se relâcher, et qui font relever
la tête, chacun avec leur particularité, l'un avec
un piano central, l'autre avec une guitare au son profond et enchanteur.
Deux morceaux qui dépassent les références
appelées par le son electro-pop et cette guitare electro-acoustique
qui exige de citer ici le nom de Hood, et surtout de The Cycle of
Days and Seasons; où cette voix dont le hiératisme
tranquille rappelle Archive cru You All Look the Same to Me.
Deux morceaux qui, du coup, appellent un retour sur tout l'album,
que l'on apprécie dès lors plus justement. Le groupe
lyonnais signe là un disque fort agréable, aussi bon
qu'il est discret, aussi mélancolique que sans prétention.
C'est peut-être l'élément le plus agréable
dans ce Sound Inside, cette homogénéité entre
la musique et son effet sur l'auditeur. Un disque comme en creux,
dans lequel il fait bon venir se loger.
top
Past All Concerns
How to illustrate moments of despair and loneliness?
If those moments need a special music, then Immune is a perfect
fit. Moments when you are walking on your own, looking for an original
soundtrack to dream and cry to, or when you are thinking about your
life and taking endless walks need a bonus atmosphere that the band
sets up in the deepest and most visceral way. Dont even try not
to be hypnotized by all of their tunes, that is impossible
Immune was founded in Lyon, France, in 2001. After their first self-produced
demo and several gigs with different artists such as Matt Elliott,
Piano Magic and Shannon Wright, Sound Inside is their first official
album on excellent Belgian label Stilll, one of the most active
labels in that country. And thats precisely what Immune deserves
the most: some recognition and an enthusiastic structure to promote
them. Listening to their so-personal and moving long-length effort
will help you understand why
All songs plod along, in a minimalist and sad though comforting
way. In the first song, You Landscape, Immune introduces the main
elements of its music and universe. The guitar may remind the listener
of Travis and introduces an electronic and light drum section, helping
the song find its own structure and original pattern. Everything
here is a matter of understatement and comfort, and the violin part
which surges up later into the song keeps this feeling growing.
There are no overwhelming or exhuberant arrangements: each instrument
is here to become a voice in the song, a part of the musical language
that the band needs to create. So is Gary's singing, very familiar
for those who enjoy The Smiths or The Dears, though it also sounds
very much like Mark Hollis as well. Sweetness ans sadness seem to
work together in this introspective universe. Acoustic Memories,
thanks to its hypnotizing piano melody, completes the listener's
first impression, by mixing influences like Hood and Godspeed you!
Black Emperor with the violin parts, Mark Hollis with the drums
and the voice. Therefore the song moves us and penetrates our soul
to take us by the hand and bring us to a cosy world of tears and
sorrow. This song is probably one of the most moving songs I have
ever heard on an album of this kind
But Immune doesn't need to make the listener feel deeply sad; their
music is sincere, impulsive, and runs as slowly as a peaceful river.
Each instrument introducing the song puts a basis that others follow,
bringing their own part and expression, like a blues improvisation,
a 3 A.M. gig in a dark and cosy club where only a few half-asleep
people are sitting on their own. This is what Immune's music inspires:
comfort and cosiness.The influence of jazz and blues music can also
be found in the drums, in songs like Through Tides and Wandering
Clouds.
Other influences can be heard in Sound Inside, and that is what
the band needs to express, perhaps in order to say thanks to bands
which, directly or not, helped them to become what they intended
to be. This can be considered as a strength or a weakness, because
it seems that sometimes songs are to close to their influences,
even if it doesn't affect the music's originality, as can be seen
with the radiohead-like drums in Streams Go Blind and Thousand Leaves,
while Headfirst's intro sounds like Sigur Ross Untitled No8 in their
second album, for example. But the band's strength lies in creating
a new musical universe based on those influences: the penetrating
keyboards waves in Headfirst plunge the listener into a threatening
and relenting place, ominous with a pervading feeling of an unknown
threat which can never be singled out. This part of the song is
certainly the most impressive way for the band to prove how to use
influences in order to integrate them and create a new song, based
on mixing some music you thought you had heard before and a brand
new atmosphere.
Although the album is full of sad and depressive moments, there
are also periods of brightness and peace: a tiny piano melody at
the end of Wandering Clouds, perhaps the only moment when the piano
is played so high in the entire album, makes the listener feel relaced
and hopeful, before introducing the Hood-like track Thousand Leaves,
in which Jean-Sebastien's voice is closer to that of Christopher
Adam than ever.
So, Sound Inside is a wonderful album, an impressive collection
of dreamy and tense songs. Immune's music aims at titillating the
listener's senses. Moreover, everything sounds intelligent and well-thought
here, which is rare in today's music; no artificial tune, melody,
singing. Everything (is) in its right place, as one of Radiohead's
songs is entitled. Immune is a great painter of emotions such as
sadness, loneliness and depression, but not in their negative aspects;
Immune's music is a cure to all those mind diseases, a pill to ease
the pain. It gives us comfort, reassures us, moves us to tears and
leaves us alone, hoping for one single thing: listening to any forthcoming
music from Immune, over and over again
top
Kingofsiam
Commençons d'emblée par le titre
probablement le plus fort de cet album, "Trough Tides",
la 3ème plage de l'album qu'Immune vient de commettre sur
un tout jeune label, Still. Légers arpèges de guitares,
boucles de cymbales (probablement inversées), basse économe,
et voix à peine posée, ce morceau s'ouvre dans une
ambiance plutôt mélancolique, et l'on s'attend à
se laisser mener par le bout du nez dans une ballade sombre et triste.
Mais ce sentiment finalement doux-amer est brutalement stoppé
par une sirène stridente qui rappellerait le cri d'une baleine
en proie à son dernier combat. Et cette sirène revient,
sans cesse, nous vriller le tympan, nous glacer d'effroi. Certes,
ce n'est peut-être pas le meilleur moyen d'aborder la musique
de ce quasi tout nouveau groupe, mais en tout cas c'est le plus
frontal.
Quiconque souhaiterait se frotter à nouveau avec une musique
aujourd'hui quasiment disparue, une musique abyssale, électro-acoustique,
sorte de croisement entre l'ambient le plus sombre (et le plus intelligent)
et une folk irrémédiablement triste se doit d'écouter
ce formidable Sound Inside. Ce bijou se situe dans la lignée
de ce que pouvait nous offrir Alpha à leurs débuts,
petits enfants du Protection de Massive Attack (les cordes un peu
écoeurantes de Craig Armstrong en moins) ou même un
brin de ce fou d'Aphex Twin, les zébrures en moins, l'humanité
en plus. Plus loin dans le disque, le très inquiétant
"Wandering Clouds" aurait sans problème pu être
produit par Radiohead période KidA, tellement le choc des
genres y est d'exceptionnelle facture. Mais avec Sound Inside, Immune
signe un disque à la personnalité forte, imprégné
sans doute possible d'un savoir faire total qui n'a dégale
qu'une sensibilté à fleur de peau qui doit caractériser
chacun de ses membres.
Il n'est pas question ici, vous l'aurez compris, d'un disque facile.
La musique d'Immune ne se laisse approcher qu'après moultes
tractations et négociations, en jurant notamment de revenir
à une écoute bien moins directe et spontanée
que l'impose l'ensemble de la production musicale actuelle. Toutes
proportions gardées, Immune est à la pop ce que Ligeti
est à la musique classique, le côté obscur,
la face nord, la plus inaccessible, mais à l'arrivée,
la plus belle. Les lignes mélodiques y sont suggérées,
les répétitions de phrases tristes imprègnent
l'auditeur d'une moiteur étrangement agréable, sensation
sûrement due au choix d'instruments essentiellement organiques
appuyés par des boucles électro savamment dosées,
notamment le piano, omniprésent mais absolument pas envahissant,
et ce paradoxe à lui seul suffit à souligner l'extrême
finesse de cette musique. Même si la basse aurait mérité
d'être un peu plus en avant, la production de ce disque semble
avoir pour mot d'ordre l'épure. Et en 2006, l'équation
musique=épure relève de la gageure, et rien que pour
ce choix courageux il convient de féliciter Immune.
Enfin, il y a cette voix, celle de Gary Soubrier, incroyablement
douce, ronde, chaude et friable. Les amateurs d'Elbow savent de
quoi il en retourne. Cette voix est le pendant rassurant de cette
musique transcutanée, cette musique qui ne se contente pas
de se laisser écouter mais qui envahit l'auditeur et le pénètre
par tous ses pores, le mettant tous les sens en éveil
top
Fluctuat
Après un premier album autoproduit
et diffusé discrètement qui avait reçu un joli
succès critique ici ou là, Immune signe Sound Inside
chez Stilll. Atmosphérique et mélancolique, acoustique
et électronique, automnal et minimal, un album où
se réfugier.
D’où vient Immune ? Géographiquement ça
se situe entre Lyon et Dijon et le label, Stilll est belge. Qu’est-ce
que ça nous apprend ? Rien évidemment. Le groupe est
formé de Jean-Sébastien (claviers, guitare, batterie,
sample), Gary (chant), Martin (piano, basse, claviers) et Julien
(violoncelle, guitare et jouets). Est-on plus avancé ? Pas
plus, mais faut bien faire les présentations. Un album, une
musique ça se décrit, ça se dépeint
ou ça se traduit ? Comment décrit-on ce qui est immatériel
par essence ? Pas facile à dire, d’où vient
une musique. Par exemple, de celle d’Immune, on pourrait dire
qu’elle diffuse une mélancolie évoquant des
paysages éternellement automnaux. Qu’elle n’est
qu’une succession de crépuscules dorés qui nous
font nous réfugier sous une lumière douce et chaleureuse.
On laisse parler sa sensibilité et ses émotions en
musique, c’est mental et sentimental.
Ça tombe bien parce que Sound Inside n’est que ça,
dix morceaux qui regorgent d’une sensibilité fragile
et délicate, une musique enfouie qui éveillerait le
souvenir d’une image usée par le temps. A des moments,
plus secrets, qui invitent à la nostalgie d’un pays
rêvé ou réel, Immune ajoute des touches plus
éclairées et lumineuses. Sound Inside chuchote, caresse,
hypnotise, transporte, berce parfois. Toujours à la lisière,
il évoque, suggère, nous glisse quelques notes, un
poème peut-être, dans le creux de l’oreille et
continue sa route. Ses sonorités acoustiques, électroniques
et organiques forment un chemin en dix pistes, liées et flottantes.
De lumières en couleurs, de sonorités en mélodies,
Immune s’invente un monde, un refuge éloigné
des influences de Sigur Ros, Hood ou Mark Hollis. Pas tout à
fait dans un genre ou l’autre, le groupe ose un minimalisme
parfaitement équilibré et jamais complaisant. Chaque
morceau est une pièce de l’architecture de Sound Inside.
Tout communique, est travaillé d’une même matière,
et à la fois chaque lieu offre une composition divergente
brisant la tentation d’une trop grande homogénéité.
Variété de la sensation à travers l’unité
d’un lieu où l’on vient errer - ou simplement
se perdre - pour voler un peu d’imaginaire au temps. Immune
est une musique en solitaire à peine dicible. On peut en
parler mais difficilement la partager. De film en films, vous verrez,
chacun trouve sa vidéo sur Sound Inside, une autre proposition
de voyage, une certaine manière de ressentir la musique du
groupe.
top
Indiepoprock
Commençons par un avertissement en
préambule : “Sound Inside” n’est pas de
ces disques pour lesquels le coup de foudre est immédiat.
Il faudra plusieurs écoutes pour s’imprégner
de ces ambiances mi-amniotiques mi-glaciaires et saisir toutes les
nuances d’une musique aussi riche de subtilités qu’elle
paraît de prime abord monotone. Ce n’est en aucun cas
une raison pour ignorer ce quatuor lyonnais dont voici le second
album.
Pianos, guitares, percussions : si le groupe se décrit lui-même
sur son site comme électro-pop, la musique sur ce «
Sound Inside » est plus organique et acoustique que synthétique.
Ici, tout est lent, à l’extrême limite de l’immobilité.
Pour cette atmosphère cotonneuse, cette noirceur contenue,
on songera souvent au « Seventeen Seconds » de Cure,
sans pourtant que l’habillage musical ne soit réellement
comparable avec la cold-wave des anglais.
Impossible d’écouter Immune sans penser à Talk
Talk, le groupe de Mark Hollis, que les lyonnais citent volontiers
comme l’une de leurs principales références.
On retrouve de façon évidente ces recherches sur la
texture du son, cette quête obstinée d’une ascèse
absolue, de la note minimale, cette détermination à
œuvrer, quoi qu’il advienne, sur la frontière
entre musique et silence. La voix de Gary Soubrier présente
de même souvent des inflexions de saxophone fourbu qui la
rapprochent de celle de Hollis.
Certes, « Sound Inside » n’est pas « Spirit
Of Eden », loin s’en faut même. Mais parvenir
à captiver de bout en bout l’attention de l’auditeur
avec une musique austère, complexe et sombre n’est
pas un mince exploit. Avec cet album intense et contemplatif, Immune
offre la bande-son idéale pour une méditation spleenante
: un grand disque pour âmes solitaires.
top
Foutraque
En cette saison, le printemps et son alternance
de clarté fugace et d’ondées fulminantes, le
premier véritable album du groupe lyonnais Immune se placera
idéalement, dans cette transition pleine d’espérance...
Sound Inside - le bien nommé - débute sa pérégrination
par You Landscape, où des accords de guitares cristallines
se mêlent à la voix éthérée de
Gary, tandis que la basse et les instruments à cordes donnent
le tempo. Mélodies planantes à la Boards Of Canada
et compositions impressionnistes à la Hood, cet album étonne
par la cohésion des morceaux où les ambiances mélancoliques
se jouent de la production bigarrée, combinant éléments
électroniques, instruments à vent et l’électro-acoustique.
Acoustic Memories, avec son piano « satien », son violoncelle,
sa mélodie entêtante et le phrasé raffiné
de la voix fait immanquablement penser à David Sylvian sur
son remarquable second album, Secrets Of The Beehive, sorti en 1988.
Through Tides poursuit la quête de sérénité
d’Immune au travers d’une très belle composition,
où les nappes de synthétiseurs résonnent comme
les soupirs d’un rêve entêtant. Le reste de l’album
se déplie lentement aux sons de mélodies en apesanteur,
de bruits obscurs, de bruissements de cordes…comme les premières
gouttes de printemps qui commencent à perler du ciel pour
s’étouffer avec félinité sur le sol.
Sound Inside est un disque rare, raffiné, et qui se mérite.
top
W-Fenec
Musique d'ascètes, l'éléctro-pop
acoustique et minimaliste d'Immune surprend dès les premières
mesures de Sound inside par l'apparente volonté du groupe
de délivrer une musique aussi dépouillée qu'organique.
Enveloppées dans un halo diaphane aux touches d'éléctronica
discrète, les compositions de la formation lyonnaise se bercent
par elles-mêmes dans des nappes éthérées
de guitare ou de violoncelle, entre post-rock et néo-classique.
Des mélodies fragiles, un chant lointain comme perdu dans
l'oubli, Sound inside est une invitation à l'introspection,
un album versant délicatement dans l'intime pour résonne
comme un écho aux pensées qui hantent notre esprit.
Au risque de nous perdre, musicalement parlant...
Minimaliste à souhait, Sound inside aurait tout aussi bien
pu s'appeler Silence inside, on n'y aurait, malheureusement, vu
que peu de différences. Et en même temps, paradoxe
oblige, c'est là que tout se joue. A l'instant même
où la musique d##'Immune semble s'égarer dans ses
excès de silence, elle parvient enfin à s'insinuer
dans notre esprit. Les ambiances synthétiques de "Lighthouse",
les mélodies tenues de "Your landscape" ou "Throught
tides" baignent ainsi l'auditeur dans un océan de douceur
cotonneuse et hypnotique savamment orchestrée. Par des arrangements
post-classiques discrètement nappés d'éléctronica
("Acoustic memories"...), les compositions du quartet
lyonnais dévoilent, une à une, leurs nombreuses facettes
pour doucement nous plonger dans une torpeur apaisante et illusoire.
Electro-pop évocatrice d'un passé oublié et
soudainement résurgent, "Streams go blind" déploie
ses boucles éléctroniques de manière à
participer à la conception d'une oeuvre à l'architecture
en perpétuel mouvement, à la naissance d'un album
sans effet superflu, profond, triste et lentement contemplatif ("Thousand
leaves"). Sound inside est un disque d'ambient sombre mais
jamais désespéré, une oeuvre soignée
et cohérente, réfléchie et délicatement
atmosphérique, dans ses mélodies tranquilles aussi
bien que dans ses silences feutrés.
top
Découvrir Absolument
Les physiciens vont certainement mettre des
années avant de trouver la réponse à cette
question, comment pouvons nous avoir aussi chaud dans une atmosphère
touchant aux sentiments les plus froids ? Pourquoi je me sens bien
en écoutant Will Oldham ou Mark Hollis et que je tremble
de peur à l'écoute de la Compagnie Créole.
Pourquoi Murnau est le cinéaste vers lequel mes yeux se posent
et Besson (luc) celui vers lequel mes yeux se ferment ou ma tête
se tourne. Ma réponse basique de technicien de rien, c'est
peut être un brin de géni, celui de savoir que l'on
respire le même air que l'autre et que déjà
là il y a du partage. Sound inside est un disque de partage,
un grand disque de partage, un très grand disque de partage,
une caresse à la fois terrassante par sa mélancolie
et son spleen ravageur, mais aussi salvatrice dans une époque
ou la rapidité ne fait certes pas naître l'ennui mais
l'effroi. Déjà croisé sur ADA (notamment sur
le volume 3 de nos compilations) Immune touche aux sommets que très
peu d'explorateur ont atteint, les sommets qu'un simple mortel écraserait
ne prenant pas conscience de la différence des échelles.
Immune se place non pas en perspective, mais rentre en lui. Au lieu
de chercher le haut il essaye avant tout de ne pas toucher le fond,
ce qui le rend si beau. Car Sound inside est beau, mot simple et
terrible à la fois quand on le compare à ses voisins
de l'adjectif. Sound inside combine tout ce que le lyrisme peut
laisser aux artistes à la fêlure véritable.
Les envolée sont alors internes (your landscape, acoustic
memories…….) les tâtonnements dans le noir une
ligne de conduite (the same old throb). Dés lors il y a de
la perversité dans la relation avec lui, nous ne pouvons
le quitter mais sans cesse il nous échappe, nous lui découvrons
de nouveaux sillons creusés dans l'instant. Au aura beau
citer Radiohead, Talk Talk ou un frange du post rock, la direction
vers laquelle nous regarderons sera bien tronquée, comme
elle peut l'être par cette ligne d'horizon quand la chaleur
brouille la vue au profit d'un mirage possible. Chef d'œuvre.
top
Onda Rock
Primavera. Campagna ventosa sotto un cielo
velato, tramonto soleggiato tenue: un bambino e il suo aquilone.
Frame sbiaditi, forse sognati, che ad ogni modo sfocano, cercando
albergo in note molto fragili. Giacché il ricordo evapora
col tempo piovendo, solo poi, sulla musica che resta. Il prato sterminato,
la piccola mano che stringe il suo aquilone, un frame ancora, e
ora la mano si stacca, lo lascia librare. Il caso, un accidente,
o un’incosciente volontà: due destini che, d’improvviso
e per un dettaglio, si separano, divenendo reciprocamente ignoti.
A dipanarsi è proprio il ricordo che, per riavvolgersi fino
all’istante in cui l’inconsapevole gioia stringeva ciò
che non è più, travolge tutto ciò che incontra
nel mezzo. Eppoi di nuovo la realtà, il vano esplorare vagando
tra le frasche, la mancanza che trasmuta in assenza, il tempo che
passa e che, soggettivamente, finisce.
Vorrei tranquillizzare chi legge: lungi da me esprimere velleità
da sceneggiatore, men che meno per una recensione musicale. Quanto
vi ho descritto è (quasi) tutto presente nel video-trailer
di quattro minuti che correda la presentazione dell’album,
nonché uno dei possibili umori che vi accompagnerà
nell’ascolto. Un disco, "Sound Inside", che va a
toccare le flebili corde della malinconia, lambendo l’anima
chiaroscurale, sublimando l’inquietudine entro la calma in
cui si rifugia.
Gli
Immune sono quattro francesi originari di Lione, degli autentici
outsider che, per esprimersi, non esitano a ricorrere alle nobili
citazioni d’artisti che hanno fatto le fortune del post-rock
più scarno e minimale, corredandolo di sfumate pulsioni elettroniche
e di una voce, quella di Gary Soubrier (a metà strada fra
un Thom Yorke in versione sussurrata e un Mark Hollis che sta cantando
dall’altra stanza), che da sole giustificano in toto la proposta.
Così è facile scoprirsi indifesi dinnanzi all’infantile
tenerezza di "You Landscape", che si poggia a filo su
leggeri arpeggi di chitarra retti da flebili segnali di drumming
, di volta in volta contappuntati da note lunghe di tastiere e archi,
in un soffice, sommesso crescendo; e, ancora, ammaliati dal pour
pourri di sparuti, intensi colori che si ricompongono non già
con l’intento di stupirci ma, più semplicemente, d’accarezzarci:
"Acoustic Memories" e le sue note infreddolite, appena
intiepidite dal timido cantato che rimanda a certi intimismi degli
Elbow.
Chi
ha familiarità con le desolazioni di Matt Elliott, non potrà
che ritrovarsi tanto nella gracile litanìa di "Through
Tides" che nel barcollante pulsare strumentale di "The
Same Old Throbs", rallentata peregrinazione ambient sporcata
di glitch . Forte e ineludibile è il richiamo a Mark Hollis
nella disturbata "Headfirst", mentre lo srotolarsi di
un inatteso vortice digitale trascina gli stessi ultimi Talk Talk
in territori prossimi ai Boards Of Canada, qui in veste lo-fi .
E poi ancora ammiccamenti agli Hood sotto forma di ninna nanna ("Lighthouse")
e palpitazioni slow-core à-la Low ("Streams Go Blind")
per completare la messe di tributi disseminati, più o meno
consapevolmente, in tutto l’album. Ma il risultato, credetemi,
è di tutto riguardo.
top
Onde Fixe
On avait quitté Immune en 2004 avec
une énorme impression, celle de tenir un groupe capable de
vous bouleverser avec presque rien. Avec une musique dépouillée,
mêlant harmonieusement instruments classiques et arrangements
électroniques, cette formation lyonnaise réussissait
à nous toucher grâce à une mélancolie
profonde et sincère qui jaillissait à chaque instant
de sa musique.
Aujourd’hui, à l’heure du premier véritable
album, cette fois distribué par le label belge Still (Arden,
Off The sky), le groupe n’a rien perdu de sa superbe ni de
son authenticité et revient, à peu de chose près,
avec les mêmes atouts, et une façon de faire une musique
sensible et sensitive que l’on appréciera une fois
encore ici.
Sound inside associe quelques anciens titres à de nouvelles
compositions et réussit à dégager plus que
jamais une un impression de maîtrise et de profondeur jamais
atteinte.
Avec des atmosphères et des ambiances toujours aussi travaillées,
qui donnent à l’album un touche si particulière
et offre à l’auditeur de quoi nourrir son imaginaire,
l’album tend par moment vers le superbe sur un titres tel
que Through tides et rassemble rappelle ainsi des gens aux univers
très riches que sont Radiohead, Mark Hollis, Hood ou encore
le grand Robert Wyatt.
Album de la confirmation, sans aucun doute, ce Sound Inside offre
une dimension nouvelle à Immune et prouve que ce groupe se
bonifie comme un grand vin.
Un album qui vient prouver, si besoin était, la richesse
des compositions de ce groupe décidément unique en
France, dans un genre où les espagnols (Balago, Ursula) ne
sont plus les seuls maîtres.
top
Pop-Rock.com
Electro-pop ? Pas si sûr. La musique
d’Immune ne rappelle aucun avatar du genre précité
et se loge avec tendresse et délicatesse dans une niche propre,
rendant les sonorités lyonnaises absolument inclassables.
Soutenue par les frères Nouveau et Martin Duru, la voix de
Gary Soubrier évoque parfois un Stuart Staples qui explorerait
la théorie du silence musical de Mark Hollis en utilisant
les outils minimalistes de The Notwist.
Premier album du quatuor français, Sound Inside dispose de
toutes les qualités nécessaires à une première
sortie réussie. A la fois dense et incroyablement délicat,
cet album parait difficilement descriptible. En fait, je vais vous
dire : il n’est pas simple de pouvoir retranscrire par des
mots toutes les émotions qu’Immune parvient à
faire ressentir tout au long de ces dix titres. Après une
autoproduction en 2004 et un succès grandissant, Immune inaugure
une nouvelle page de ce que la musique française pourrait
faire au cours des décades à venir, en utilisant un
songwriting fin et ciselé comme support pour autant d’expérimentations
minimalistes et oniriques.
A
l’écoute de Sound Inside, on ne peut s’empêcher
de penser à Spirit Of Eden ou à Laughing Stock des
défunts Talk Talk, tout en reconnaissant une grande capacité
du groupe à habiller ses textures sonores de minimalisme
électronique du plus bel effet. Déroutante au départ,
la voix de Gary dispose en fait de plusieurs atouts : elle sait
à la fois retranscrire l’émotivité, tout
en la drapant dans une pudeur sincère, le tout enveloppé
dans des trémolos embrumés. Atypique mais reconnaissable
entre mille, sa voix risque d’en faire fondre plus d’un.
Mais
la grande surprise, ce sont les chansons. Plus folk que pop, elles
permettent à Immune d’imposer dès leur premier
album un univers particulier, un monde de tisserands musicaux méticuleux
et spontanés dans leur démarche. Tapis cotonneux de
cymbales sur Throught tides ou introduction mélancolique
et rêveuse sur You landscape, chaque titre possède
sa propre déclinaison du monde d’Immune, un monde fait
de vieilles photos, de coffres à jouets et de rêveries
enfantines. Véritables cartes postales, intimes, certains
morceaux, comme le très feutré The same old throb,
vous envoient graviter dans un cosmos auquel vous n’aviez
jamais osé rêver. Ambiant et résolument organique,
Headfirst, le morceau phare de l’album, présente toutes
les caractéristiques du monde stellaire des lyonnais : une
entrée en matière discrète, sur la pointe des
pieds, puis un développement tout en patte de velours, quelque
part entre la retenue timide et humble et l’expressivité
dans la créativité la plus inattendue. Plus expérimental
de par son électronique minimaliste, Lighthouse n’en
est pas pour autant dépossédé de son âme.
Difficile
de ne pas se laisser envahir par les armées de notes douces
et amères d’Immune et de leur Sound Inside, petite
boîte à trésors rouverte par magie ou par hasard,
et qui sème les graines de la mélancolie la plus profonde,
avec en prime le petit sourire triste de celui qui apprécie
ces sentiments mitigés, lorsque l’on se retrouve coincé
entre soi-même et le monde, avec pour seul échappatoire
les rêveries flottantes et inavouées. Véritable
révélation pour cette année 2006, Immune compte
sans nul doute parmi les grands talents à suivre. Quatre
garçons viennent de semer une petite graine, et déjà,
Sound Inside permet l’émergence de quelques bourgeons
fragiles, mais désireux de se gorger de soleil avec parcimonie.
Un album envoûtant, inventif et absolument incontournable.
top
Eraser Head
Heureux qui, comme Hollis, a fait un beau
voyage, ou comme Arca et les clarinettes amères d’Angles,
leurs cordes bouleversantes, tellement tristounes qu’on s’y
pendrait presque... Plus que le marbre dur du désespoir plaît
à Immune l’ardoise fine de la mélancolie à
travers ce petit joyau finement ciselé et autoproduit par
les quatre lyonnais. Sound Inside complète en fait leur album
éponyme et le perfectionne avec l’enregistrement de
douze titres (contre sept pour le premier album), fruit de deux
années de concerts et de persévérance. Une
persévérance qui commence d’ailleurs à
porter ses fruits puisque le groupe annonce que la signature avec
un label est imminente. Alors que les fabricants de ventilateurs
se font un max de thunes avec l’été, Sound Inside
arrive comme une bouffée d’oxygène. Il fait
chaud. Il y a du son à l’intérieur. Entrons.
Avec
Your Landscape on se dit d’emblée que les influences
Hood-ienne sont justifiées, mais de façon très
limitée (la programmation rythmique de Jean-Sébastien
Nouveau et ses crépitements de drums). La voix de Gary Soubrier
fait plutôt penser à celle, un poil voilée et
caressante, de Stuart Staples (voire carrément celle d’Anthony
sur Headfirst) qu’au timbre monocorde, imperturbable et pas
très émouvant de Chris Adams [1]. On accroche de suite
au chant, et la montée mélodique est progressive,
on commence sur un duo clavier/guitare (Martin Duru), amplifiée
par le jeu basse/violoncelle de Julien Nouveau. Un violoncelle qui
jouera ses dissonances en fin de piste, comme pour briser la mélodie
et donner l’impression d’un glissement ou d’un
trébuchement.
En important une petite bibliothèque de samples vocaux et
d’effets bruitistes (les jouets de Julien) certains morceaux
comme Lost Kites feront penser à Lali Puna ; d’autres
combinent batterie/rythmes électroniques et contrastent avec
les titres plus instrumentaux. Il n’y a qu’à
écouter Headfirst (et son départ de cymbales en arrière-plan,
qui m’évoque The Wood Bunch de Bed) et Acoustic Memories
(sur lequel les apports électroniques sont inexistants ou
très minimes) pour sentir la différence. Sur The Same
Old Throb ce sera même au tour de la voix de s’effacer
le temps d’une incursion jazzy légère et dysharmonique,
un intermède presque cinégénique.
Sound
Inside témoigne d’un maniement parfaitement abouti
d’émotions telles que le spleen et la désillusion
ainsi que d’une incroyable densité mélodique
et instrumentale pour un second album d’un groupe formé
il y quatre ans à peine. Ce disque sera une vraie claque
pour les mélancoliques quand il sortira. Une mélancolie
contre laquelle on a décidément du mal à s’immuniser.
L’album
est pour le moment commercialisé sur le site du groupe. Certains
titres sont mis à disposition. Il faut prendre au moins la
peine de télécharger et d’écouter l’extrait
de Your Landscape, et pourquoi pas poursuivre avec l’excellent
Father’s Falling, audible en intégralité, qui
aurait pu parfaitement trouver sa place au sein de ce « best
of Immune »... Et maintenant qu’on s’est bien
réhydraté, on attend la suite des aventures avec impatience.
top
01 audio video
Nous avions chroniqué l'an dernier
(Avril 2005), ici même, l'album Sound Inside (alors autoproduit)
et avions signalé que ce serait une erreur de passer à
côté de ce disque sans prendre le temps de l'écouter.
On espèrait à l'époque que les labels ne resteraient
pas sourds à cette musique belle à pleurer, dépouillée
à l'extrême, à ces arrangements splendides.
Quelques mois après notre interview d'Immune (Août
2005), nous étions très heureux d'apprendre que c'était
chose faite : Immune venait de signer sur le label belge Stilll.
Aujourd'hui, l'album Sound Inside ressort sous le label Stilll et
c'est donc le 1er album officiel du groupe. Par rapport à
la version que nous avions écoutée, le tracklisting
a été légèrement modifié et l'album
compte désormais 10 morceaux. "Kites", présent
sur l'album 7 titres Immune (2004), et rebaptisé "Lost
Kites" a disparu ainsi que 2 autres morceaux, tandis que "Father's
Falling" - également présent sur l'album de 2004
- revient. Pour notre plus grand plaisir, les titres "You Landscape",
"Acoustic Memories", "Through Tides", "Headfirst",
"Thousand Leaves" ont été conservés
: comment résister au désir de les repasser en boucle,
oublieux de l'instant présent, pour profiter de l'apaisement
que procure ces mélodies simples et douces, de ces ballades
électro-pop finement ciselées. L'écoute de
Sound Inside provoque un bien-être incroyable : on se laisse
envahir, les yeux mi-clos, insensible au crépuscule qui gagne,
enveloppé d'un voile de rêverie, visitant nos paysages
intérieurs pour y (re)découvrir des souvenirs enfouis
que l'on croyait perdus à jamais. En 10 compositions minimalistes
et autant de merveilles, Immune s'affirme comme un groupe avec lequel
il va falloir compter désormais.
La musique d'Immune instaure un climat mélancolique mais
jamais triste grâce à son extrême légèreté.
Ce résultat, on le doit aux arrangements très travaillés
qui, mettant la voix légèrement en retrait, font la
part belle à des intruments tels que piano, basse, violoncelle
sans oublier d'y mêler samples et boucles. Pour ceux qui ont
besoin de références, histoire d'avoir une idée
plus précise du style de musique, on peut avancer Radiohead
mais un Radiohead sans le côté schizo (Sound Inside
ne comporte que des morceaux assez lents, pas le moindre signe d'énervement
chez Immune), certains titres ont un écho qui résonne
du côté de chez Robert Wyatt mais un nom me vient naturellement
à l'esprit : Sébastien Schuller. Sound Inside est
un cousin de Happiness, excellent premier album du français
originaire des Yvelines. Dans les deux cas, on a affaire à
des orfèvres de l'électro-pop.
Au final, un album sensible et raffiné, lumineux à
souhait. A consommer sans modération !
top
Benzine
On avait quitté Immune en 2004 avec
une énorme impression, celle de tenir un groupe capable de
vous bouleverser avec presque rien. Avec une musique dépouillée,
mêlant harmonieusement instruments classiques et arrangements
électroniques, cette formation lyonnaise réussissait
à nous toucher grâce à une mélancolie
profonde et sincère qui jaillissait à chaque instant
de sa musique.
Aujourd’hui, à l’heure du premier véritable
album, cette fois distribué par le label belge Still (Arden,
Off The sky), le groupe n’a rien perdu de sa superbe ni de
son authenticité et revient, à peu de chose près,
avec les mêmes atouts, et une façon de faire une musique
sensible et sensitive que l’on appréciera une fois
encore ici.
Sound inside associe quelques anciens titres à de nouvelles
compositions et réussit à dégager plus que
jamais une un impression de maîtrise et de profondeur jamais
atteinte.
Avec des atmosphères et des ambiances toujours aussi travaillées,
qui donnent à l’album un touche si particulière
et offre à l’auditeur de quoi nourrir son imaginaire,
l’album tend par moment vers le superbe sur un titres tel
que Through tides et rassemble rappelle ainsi des gens aux univers
très riches que sont Radiohead, Mark Hollis, Hood ou encore
le grand Robert Wyatt.
Album de la confirmation, sans aucun doute, ce Sound Inside offre
une dimension nouvelle à Immune et prouve que ce groupe se
bonifie comme un grand vin.
Un album qui vient prouver, si besoin était, la richesse
des compositions de ce groupe décidément unique en
France, dans un genre où les espagnols (Balago, Ursula) ne
sont plus les seuls maîtres.
top
Rock Post
Acoustic memories. Ou plutôt mémoires
électro-acoustiques.
A l’intérieur, quelques sons, une musique discrète.
Ça bruisse, ça sonne, ça musique, à
l’intérieur. Ça vit. En toute délicatesse,
en sachant se donner le temps, s’étalent des mélodies
toutes d’espace et de silence, de retenue. Electro-pop douce
mais jamais doucereuse, la musique d’Immune est simplement
belle, presque jusqu’au dépouillement. Souvenirs mélancoliques
et rêveurs feutrent l’atmosphère. Ça vit,
comme on vit aux dernières heures du jour, aux dernières
heures d’une vie. Fragilement tissées, les mélodies
éparses, comme distendues, invitent au voyage, intérieur,
avec nonchalance. De l’intérieur, naissent des images,
des lieux, des personnes, des histoires – une mémoire,
qui se raconte à plusieurs voix, chantées ou enregistrées,
toujours avec nonchalance et beauté ; une mémoire
qui s’abîme dans la torpeur de plages instrumentales
immaculées, de nappes synthétiques si limpides qu’on
les penserait océaniques, aux profondeurs inconnues.
Sound Inside offre douze titres parfaitement authentiques, où
pas une note ne trahirait un quelconque désir poseur, la
volonté de produire un musique, de proposer quelque chose.
Immune se raconte comme on se dévoile : sans fard, sans habillage
superflu. Débarrassés des oripeaux affectés
d’une souffrance angoissée déjà passablement
cliché, les quatre musiciens osent le minimalisme de la sensibilité
et de la sincérité, osent la joliesse, la joliesse
de toute beauté, sans se sentir le devoir de la maquiller,
à tout prix, d’originalité bon marché,
d’expérimentation foisonnante. Ça bruisse, à
l’intérieur, ça vit. A l’extérieur,
pour mieux entendre, l’immobilité, le souffle retenu.
Avec ce deuxième album, qui compile les meilleurs titres
de la formation depuis sa naissance en 2001, c’est tout un
passé que l’on nous invite à feuilleter, avec
discrétion et pudeur, en toute légèreté.
La vie qui s’agite lentement, qui sonne et résonne,
à l’intérieur, est celle d’Immune, tout
d’abord, qui parcourt en une cinquantaine de minutes, les
heures les plus marquantes de son histoire. Voilà toute la
maturité de ces compositions qui, ayant su prendre leur temps
avant de s’offrir à nous, savent aujourd’hui
prendre le temps d’offrir tant d’authenticité
et de sentiment, réussissent, comme les meilleures histoires,
le prodige de ne jamais durer assez longtemps, en se donnant pourtant
des airs d’éternité. Un disque intemporel, qu'on
écoute comme on s'arrache à l’oubli.
top
Infratunes
Pour son deuxième album, Immune revient
en donnant le meilleur de soi-même.
Cela tient, d’une part, au fait que Sound Inside reprend certains
morceaux du premier album, sous un nom quelque peu différent
parfois (Kites devient Lost Kites, Hundred Leaves devient Thousand
Leaves, Through Tides reste inchangé). Sound Inside constitue
ainsi une sorte de « best of » d’Immune.
D’autre part, il témoigne d’un degré d’aboutissement
plus élevé qu’Immune. Le groupe a gagné
en maturité, ce qui est certainement dû à l’expérience
de la scène. Et, la voix de Gary, tout en gardant ce timbre
légèrement effacé qui en avait fait le charme,
semble avoir pris de l’assurance, s’être affirmée
en maintenant cette touche inquiète qui la rend si suave.
Acoustic Memories, superbe ballade, douce et légère
comme une berceuse, témoigne d’un grand sens de la
composition et de l’arrangement : chaque instrument (voix,
violoncelle, piano, guitare) y trouve en effet sa place, se passant
le relais sans pour autant tourner en rond.
Mais, c’est sans doute Lighthouse qui donne tout son sens
au terme « electro-pop » que revendique le groupe :
simplicité de la mélodie qui entraîne un besoin
irrépréhensible de la fredonner, petite musique portée
par de délicats parasites électroniques qui rythment
le tout et, enfin, un intelligent canon crée par la superposition
de deux enregistrements de la voix. Placé judicieusement
au beau milieu de l’album, Lighthouse l’éclaire,
rayonne sur lui, lumineux.
Adrift, quant à lui, dévoile un autre aspect de la
musique d’Immune puisqu’elle se fait alors plus rythmée,
bien que toujours aussi légère. Il permet ainsi, accentuant
le temps d’un morceau le côté electro du groupe,
à Sound Inside de ne pas être simplement un disque
lénifiant.
Avec Sound Inside, Immune confirme tout le bien que l’on pouvait
penser d’eux. En outre, dans la mesure où ils ont enrichi
leur musique et donné plus d’ampleur aux arrangements,
sans toutefois dénaturer ce qui fait leur spécificité,
ils parviendront sans doute à toucher un public plus large.
Voilà donc un groupe que l’on ne saurait trop vous
conseiller de suivre et de soutenir.
top
Disagreement (avril 2005)
Immune from Lyon in France are certainly not
making it easy for their first time listeners. Their self-produced
seven song EP was recorded on a digital eight track machine, and
already their influences tell you that they play the kind of music
you can as well rehearse in your bedroom, as complaints from neighbours
are more than unlikely.
The
first time I thought that I wasn't listening correctly, but then
decided on pumping the volume up. Immune are not a rock band, and
apart from decent programmed rhythm tracks, there is nothing here
to get you dancing. Boring at first, the album is also very demanding,
and their take at music, somewhere between Sigur Ros with testosterone
and a more electronic latter day Talk Talk, is anything but mass
compatible. These days there are more and more people experiencing
with quiet sounds, preferring atmosphere over music, but Immune
never let if drift off into a mere formal exercise. Their songs
are short and concise mostly, but even on longer structures, like
on the six minute closer Father's Falling, they manage to catch
the frail beauty of post rock, to bend it into something very dreamy.
If
you feel scared away by the not too great English at the band's
homepage, don't worry, because the vocalist does an excellent job,
drawling his lyrics in a lazy way that would make Mark Hollis proud
of him. This sleepy narrative is the ideal backdrop for the semi-acoustic,
semi-electronic music, which excels on both levels, hiding so many
details in the final mix that every time you listen again you are
sure to discover something new. The keyboards have an ethereal quality,
the piano is pure weeping sadness, the sparse electric guitar adds
colour,... There's just so much happening on this apparently silent
CD that this paradox alone should already be enough to prove the
budging genius of Immune.
This
is very sad music, not astonishing considering that these guys are
all strongly into Matt Elliot, and probably not the best way to
start your way into Spring. But apart from seasonal complications,
the safe-handed delivery on this debut EP leaves you wanting for
more. Until then, you should well spend 8 Euros on this promising
debut.
top
Foutraque (mars 2005)
Immune, c’est un patronyme « bio-physiologique
» qui intrigue et on se doute qu’il ne s’agira
pas d’un antépénultième groupe de métal
(quoique…) mais bel et bien d’un groupe à forte
consonance pop et post-rock.
Ce groupe lyonnais formé à l’aube des années
2000 travaille dur pour se faire connaître et il faut croire
que le travail paie car cette première galette argentée
est pleine de promesses. Sleeping Clouds, qui ouvre l’album,
nous entraîne de plain-pied dans un univers intime et feutré
où les voix seront discrètes, douces et l’orchestration
minimaliste et électronique.
Avec ce premier morceau, on nage en plein Boards Of Canada tant
la rythmique y est bradychardique et les voix éthérées.
La suite s’enchaîne tout naturellement avec la frêle
voix de Gary, un piano dans un coin et une ambiance qui incite à
la méditation.
Kites, avec sa grosse basse en avant martèle un rythme spartiate
tandis que des cordes se mêlent à des voix féminines.
Les autres titres se profilent comme de douces dragées post-rock
entre Four Tet et Boards Of Canada.
Même si la voix de Gary mériterait un peu de recul
dans la superposition des plans sonores, on sent chez Immune un
immense plaisir de composer et un désir de faire partager
leur univers musical sur scène.
top
Infratunes (février 2005)
La musique d’Immune est empreinte d’un
sens rare de la nécessité. Elle se situe juste au-dessus
du seuil en deçà duquel il n’y a pas de musique,
mais simplement des notes et des sons disparates sans lien aucun
entre eux.
À l'écoute d'Immune, il semble, en effet, que chaque
note, chaque nappe sonore, chaque dérangement électronique
qui vient subvertir la structure pop des morceaux, chaque phrase
chantée, a été pensé, apprécié,
pesé, éprouvé et modifié peut-être,
afin de n’en conserver qu’une version sublime, c’est-à-dire
: de laquelle tout élément impur a été
éliminé.
Ce
minimalisme musical, ce nominalisme musical, dira-t-on plus exactement,
fait d’Immune un disque homogène. Flirtant avec l’uniformité,
il lui échappe cependant en développant de fines variations
sur un fond lent et cotonneux.
Si la plupart des morceaux qui le composent portent une voix au
timbre étouffé, égarée comme entre deux
mondes, Kites (qui substitue au chant le sample d’une voix
féminine) et Sound Inside, ainsi que le final de Father’s
Falling, en explorant des voies plus explicitement expérimentales
témoignent de l’inventivité du groupe.
Le
nominalisme musical d’Immune n’est donc pas la marque
d’un manque de ressources, mais plutôt le fruit de la
recherche d’une forme de richesse, plus ambiguë, plus
intime aussi.
top
Benzine (janvier
2005)
Né en 2001 de la rencontre de 4 garçons
désireux de créer une musique dépouillée
et intimiste, qui mêlerait musique électronique et
pop organique, Immune tient parfaitement son pari avec un premier
album dense et fascinant dans lequel on se plonge avec une exquise
béatitude.
Immune propose avec cet album sans nom mais plein de caractère,
une sorte de voyage au pays des songes, dans un univers de tranquillité
et de calme où chaque note, chaque silence a son importance.
Rappelant le travail de Mark Hollis ou de certains formations telles
que Hood, Rachel’s ou encore les espagnols de Balago, Immune
distille une musique au charme noir, avec beaucoup de talent et
avec une manière bien personnelle de vous faire aimer les
choses simples et belles à la fois.
Emplis de douceur, de mélancolie nocturne, les 7 titres de
ce trop court album renvoie à des images en noir et blanc
de paysages sauvages et dépouillés. 7 titres qui vous
transportent, comme rarement, vers des ailleurs étranges
et incertains, distillant des atmosphères lourdes et tendues
grâce à des arrangements de guitare, de piano et de
percussions très réussis. Beaucoup de maturité
donc pour un premier essai dont on attend la suite avec une réelle
impatience.
top
Versus (fanzine musical lyonnais) (janvier 2005)
Immune est un groupe lyonnais formé
en 2002 et dont ce cd est la première demo. Dès le
premier morceau, tout est dit : immune a choisi d'exprimer avant
tout sa sensibilité, et suivra quoi qu'il en côute
la voie de l'honnêteté en poursuivant ses propres chimères.
Le son de ce cd est étonnament bon, équuilibré
entre distance et chaleur. Les univers crées nous rappellent
un peu la musique de Mark Hollis, avec cependant un léger
côté trip-hop dû aux rytmiques, mais avec des
proportions inversées: la rythmique n'est jamais au premier
plan, et l'ensemble a un côté ambient et éthéré
renforcé par l'instrumentation (violoncelle et claviers en
tête, guitare en arpèges, rythmes electroniques...).
Seul regret, un côté parfois un peu lisse, et une préciosité
dans la voixqui en fait un peu trop. Cette petite critique ne doit
pas cacher les grandes qualités de cette démo, très
largement au dessus de ce qui nous parvient de la part de groupes
aussi jeunes, et qui est revenue souvent au fil des mois dans la
pile à côté du lecteur - un signe qui ne trompe
pas.
top
Nameless (décembre
2004)
Je ne sais pas si de sa tanière britannique,
Mark Hollis prend parfois conscience de l’empreinte qu’il
a pu laisser derrière lui. Une ombre toujours présente,
quasi intemporelle qui allait influencer un nombre conséquent
de groupes, de musiciens marqués par la patte envoûtante
de l’anglais. Les 4 lyonnais d’Immune intègrent
logiquement cette légion qui a le bon goût de ne point
tomber dans le mimétisme béat. Sur les 7 titres homemade,
Immune installe ses ambiances par boucles, programmations synthétiques
et claviers avant d’apposer la voix détachée
de Guy Soubrier. Si l’ex Talk Talk semble hanter l’esprit
de cette première sortie, Robert Wyatt n’est pas en
reste non plus quoi que la corrélation en est moins évidente.
Dans ses airs et atmosphères, Immune joue dans la cours d’Encre
ou encore de Black Heart Procession sans se frotter intentionnellement
au glauque de leurs jets, le quatuor fait voyager les humeurs chétives
du piano, applique un minimalisme limpide au service d’une
démarche excessivement prenante. On se croise les doigts
afin qu’Immune puisse trouver un toit, un refuge digne de
sa volonté.
top
Musiczine (novembre
2004)
En privilégiant les atmosphères
éthérées et dénudées, Immune
navigue aux confins de l’ambient électronique et la
pop organique. La formation a même baptisé sa musique
d’électro pop somatique. Pourtant, leur expression
sonore s’adresse davantage à l’esprit qu’au
corps. Mais un esprit empreint d’une douce mélancolie,
d’une indolence ténébreuse, propice aux climats
visionnaires et troublants. Et j’imagine facilement ces compositions
servir de bande sonore au ‘Grand Meaulnes’ d’Alain
Fournier, romantisme juvénile qui semblait pourtant enfoui
si profondément dans notre subconscient. En cherchant une
éclaircie dans cette brume sonore, le très beau et
élaboré « Through tide » ne fait qu’accentuer
notre sentiment de solitude, alors qu’en final, « Father’s
falling » joue avec nos émotions en s’égarant
dans l’univers d’un Also the Trees, filmé au
ralenti…
top
Merry Go Round (novembre
2004)
Des souvenirs imprimés sur une pellicule vieillie par le
temps qui passe. Des images floues et la netteté de l’errance.
Le premier album autoproduit des Lyonnais d’Immune s’imprègne
de silence pour mieux faire entendre les beautés sonores
qui rodent et caressent les courbures évanescentes de ces
nuages endormis. Guitares éthérées sur électronique
organique. Voix à demi effacée comme une mémoire
qui s’évanouit. Seuls avec nos songes, nos yeux n’entendent
plus. Ni l’amertume, ni les regrets. La solitude résonne
et le calme frappe de ses parfums d’automne. Il y a ici une
mélancolie douce qui flotte dans l’air, des pas qui
résonnent, des rires d’enfants qui éclatent.
Musique de chambre nocturne, Immune transporte l’auditeur
dans un monde rempli d’images, entre quiétude de minuit
et errements d’envies. "Children are dreaming".
De ses rêves d’enfants, Immune a tiré une musique
épurée et aérienne, élégante
et pudique. Encore un peu trop peut-être.
top
Liability (septembre 2004)
Immune
se situe entre pop organique et ambiant électronique. C’est
la bio qui nous apprend ça, et c’est vrai. Leur musique
est feutrée et faite de nappes et de bruitages. Leurs influences
vont de Arab Strap à Sigur Ros et on comprend à l’écoute
de ces 7 titres tous aussi déprimants les uns que les autres.
Peut etre que pour ce groupe, la beauté ne peut passer que
par une certaine forme de tristesse musicale. Ce n’est pas
un reproche loin de là. Les ambiances créent par Immune
sont post rock, organiques, parfois étranges. Les chansons
sont teintées d’influences jazzy, de chant qui rappelle
parfois Jeff Buckley. Bref, de la bonne musique.
top
Autres directions (septembre 2004)
Le projet solo de Jean-Sébastien Nouveau
(aka Yawn) s’est métamorphosé en Immune, quatuor
dont la musique nage entre l’electro ambient et la pop organique.
La pop électroacoustique d’Immune est minimale et lente,
elle fait la part belle aux silences et atonalités, à
la contemplation et à la mélancolie. Elle baigne dans
les eaux claires de Movietone, Talk Talk, L’Altra, peut se
parer de discrets reflets de guitares post-rock ou adopter des tempos
électroniques qui ont la gangrène. Parfois en sourdine,
comme à peine évoqués, mélodies et rythmes
rivalisent de fragilité et de délicatesse, accueillant
en leur sein un chant maussade et élégiaque. Troublante
neurasthénie.
top
End of pop (mai
2004)
“Un
peu court pour un album”. C’est la phrase que l’on prononce au terme
de la première écoute du premier disque d’Immune. Et ce qui sonne
comme un reproche trahit bien vite une vérité : on en aurait bien
écouté un peu plus. C’est vrai que 30 minutes
pour 7 titres, cela donne le temps d’y prendre goût mais pas de
s’en rassasier. L’electro-pop somatique dont ils se réclament est,
il faut bien le dire bien agréable. Si le morceau d’ouverture semble
se dresser pendant plus de 3min20 comme la revendication d’un ceratin
savoir-faire electro, ce n’est que quand le beat s’éteint que l’on
comprend dans quelle atmosphère ouatée nous allons désormais baigner.
Et “Hundread leaves”, dénué de quasiment tout artifice électronique,
fait résonner dans
son piano presque autant de mélancolie que dans la voix de Gary
Soubrier. Puis l’équilibre électro-pop se fait enfin sur l’excellent
“Kites” où la voix féminine ressemble à des souvenirs brumeux. Cette
atmosphère ne sera troublée que par “Through tide” au rythme plus
enlevé et à l’orchestration plus riche, qui, situé à l’exact milieu
du disque, semble vouloir endosser le rôle de climax. Avant de retomber
pour trois morceaux (dont l’instrumental “Soundinside”) dans la
douce torpeur que peuvent
prendre nos siestes chagrines. Et de remettre le disque.
top
A découvrir absolument (mai
2004)
Immune doit aimer le lit de Bed, dormir dans
les draps de Burello et prendre ses odeurs pour se construire un
univers proche mais ouvert aux autres. Entre un chant bas et sombre,
Immune hésite et se targue même de faire la nique à un Perry Blake
de plus en plus buveur de tasse et mauvais nageur (through tide).
Il y a de la vapeur dans cette musique minimale (sound inside)cette
musique même bruyante dans son absence de dérangement (sleeping
clouds / hundread leaves). Celle-ci est délestée de ses aspérités
possibles mais souvent dérangeants, et devient une musiuqe précieuse
mais irrévérencieuse. Elle s’affirme d’écoute en écoute et se fond
au contexte présenté comme Arab Strap peut le faire avec le bout
de son sexe (painting houses). Entre Piano Magic (father’s falling)
et Bed, entre Arab Strap et Mark Hollis dans le nougat,Immune est
un OVNI, une désertation des champs délimités, l’ouvrage démandé
pour valider un bilan de compétences approximatives pour les tenants
des règles, le disque pour les amoureux des petits espaces à parcourir
avec un manomètre. Dans la grand famille des déserterus magnifiques
Immune pourrait bien se faire une place au soleil. Splendide.
top
Magic (n°80,
mai 2004)
Mémoire. Formé à Lyon
en 2001, Immune prend le parti du silence, des atmosphères ténues
et des mélodies fragiles comme une toile d’araignée. En 7 morceaux
graciles, flottant à quelques mètres au-dessus du disque, Jean-Sébastien,
Martin, Gary et Julien Nouveau dilatent les rythmiques électrominimales,
les nappes éthérées de guitare post-rock ou de violoncelle, et la
retenue du chant, avec l’angoisse en sourdine. Un chant, résonnant
comme un trou de mémoire, surgit dans le vide ménagé entre les instruments
et reste imperceptiblement hétérogène à ce qui se passe autour de
lui. Notes d’arpèges, samples de voix, de mécanismes de boîte à
musique, l’album est hanté par des images à demi effacées. Elles
s’agrègent dans une composition à l’architecture organique, pour
former le décorum complexe de l’inconscient qui s’exprime au seuil
du rêve. Solitaires dans une tranquilité démesurée, disparaissant
comme avalés dans un fondu au noir, elle laisse autour d’elle un
sentiment d’absence vertigineux. Comme s’il feuilletait les pages
d’un nouveau romantisme, où le temps et les émotions se troublent
et s’inversent, Immune fait vibrer les réminiscences d’une autre
vie et la vision intuitive d’une histoire à venir.
top